Roi lutteur
Cela se passe bien sûr au Japon, à Fukuoka, à l’ouest du pays. Au terme de quinze jours de lutte, le sumotori Kotozakura remporte, à 27 ans, le 24 novembre, son premier trophée majeur, le Grand Tournoi de Sumo. Il totalise 14 victoires et ne concède qu’une seule défaite. A la fin des festivités, il a pu célébrer joyeusement son triomphe, entouré des organisateurs de l’événement et lesté d’un trophée qui en rappellera un autre à tous les fans de football. Ces deux grandes anses évoquent évidemment la « coupe aux grandes oreilles » réservée au vainqueur de la Ligue des Champions.
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Chignon manquant
En parlant de coupe, notez que Kotozakura arbore ici une sorte de chignon, ou chignon. C’est le traditionnel chonmage, qui permettait à l’origine aux samouraïs de stabiliser leur casque sur leur crâne. Sa fonction est aujourd’hui essentiellement symbolique. Couper le chonmage est devenu le rituel phare de la retraite. Lors d’une cérémonie bien chorégraphiée, les dignitaires et les membres de l’entourage du lutteur sont invités à prendre chacun un cadenas de son chonmage, le dernier d’entre eux allant chez son entraîneur… Mais, malgré neuf ans de carrière, Kotozakura n’en est pas encore là. De nombreux lutteurs de sumo s’arrêtent entre 30 et 35 ans.
Mawashi aguerri
En plus de son chonmage, Kotozakura porte le traditionnel mawashi, une bande de tissu, longue de 6 à 8 mètres et pesant plus de 4 kilos, qui entoure le bassin en boucles très serrées et se noue dans le dos, au niveau du bas du dos. Blanc ou gris chez les amateurs, le mawashi est toujours de couleurs vives chez les combattants professionnels, qui l’accessoirisent d’un tablier décoratif de cordes rigides, comme celui accroché ici entre les jambes du champion. A ce propos, sachez ceci : si un combattant perd son mawashi pendant le combat, il est automatiquement disqualifié.
La base du blazer
A droite du lutteur, l’homme qui jubile est plus amplement habillé. Il porte notamment un blazer marine, obligeant à faire un rappel fondamental à la loi : malgré une ressemblance indéniable, un blazer n’est pas une veste de costume. Généralement plus texturé, souvent agrémenté de poches plaquées et forcément équipé de boutons à queue contrastant avec le tissu, le blazer a la particularité de devoir absolument être porté avec un pantalon d’une autre couleur. C’est assez simple, voire basique, mais, à en juger par la tenue de monsieur, cela valait la peine de s’en souvenir.
théorie du sumo
A noter enfin la présence de plusieurs femmes dans le groupe posant sur cette photo. Anecdotique ? Au contraire. La discipline ne brille pas par son esprit d’ouverture et d’inclusivité. Ainsi, l’accès à dohyo, la plateforme de combat, est toujours interdite aux femmes, selon une ancienne tradition considérant le sang comme une tache et excluant de fait les femmes de leurs règles. En 2007, lorsque, pour la première fois dans l’histoire du sumo professionnel, une spectatrice tente d’entrer dans l’arène, un lutteur se précipite pour lui barrer l’accès avec force.
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