Pour les médias français, tous les riches n’ont pas la même valeur. George Soros est un bon homme riche (« détesté par la sphère fasciste “), Bolloré a bad rich man (” au service de l’extrême droite “). Ce manichéisme est systématique, comme le montrent les exemples de Bryan Johnson et d’Elon Musk.
Bryan Johnson dépense deux millions de dollars par an sur le projet Blueprint. Objectif : que ses organes retrouvent leurs 18 ans – il a 47 ans. Philanthrope, il ne garde pas pour lui la recette de sa fontaine de jouvence, à base de sport, de crèmes de jour, de compléments alimentaires et de graines… ou de changement de plasma : « L’opérateur a dit que mon plasma était le plus pur qu’il ait jamais vu. […] Il ne pouvait pas se résoudre à le jeter. Il a imaginé tout le bien que mon plasma pouvait apporter au monde », déclare Johnson, fier de ses fluides.
Les métamorphoses de Bryan Johnson après l’injonction de la graisse humaine. © Compte X Bryan Johnson
En mangeant des graines, son visage a perdu tellement de poids qu’il a paru plus vieux, ce qui était contre-productif. On lui a injecté de la graisse provenant d’un donneur dans le visage. La réaction allergique a été violente. Les photos parlent d’elles-mêmes. Ce qui est tout aussi éloquent, c’est que ce gentil fou est épargné des gros titres de la presse française.
Le traitement réservé à Elon Musk est tout autre. milliardaire adoré et gourou de l’extrême droite mondiale » (Humanité). Les médias se concentrent sur le réseau social X, dont il est de bon ton ces jours-ci d’annoncer qu’on va le quitter, de peur de cautionner « l’extrême droite ». Mais Elon Musk ne se limite pas à X.
SpaceX et Starlink : haute technologie
Avec SpaceX, Musk a créé, en 2002, une entreprise aérospatiale qui impressionne par ses innovations technologiques. SpaceX a récemment récupéré un lanceur Starship dans les bras de la tour de lancement. Un tour de force salué avec des dents par la presse française, sans émission spéciale ni reportage – il ne s’agirait pas de dire du bien d’Elon Musk…
En revanche, une nouvelle tentative a échoué le 19 novembre. La presse s’en réjouit : « La fusée Starship d’Elon Musk, sous les yeux de Trump, finit à l’eau après une manœuvre ratée » (HuffPost), comme s’il s’agissait d’une deudeuche dans le fossé après un créneau manqué. En fait, SpaceX est si efficace que la NASA – la NASA de l’administration Biden – a confié à SpaceX la future désorbitation de la Station spatiale internationale à la fin de sa vie.
Autre société détenue par Musk : Starlink, qui prétend parvenir à une couverture Internet universelle grâce à une constellation de mini-satellites. Cette volonté de rendre Internet accessible au fin fond de l’Afrique, de l’Amazonie ou de la France devrait faire d’Elon Musk un philanthrope reconnu. Non! ” Avec Starlink, Elon Musk prend le contrôle d’Internet depuis le ciel », titrait récemment Le Parisiencomme si Musk prenait indûment possession de quelque chose… qu’il avait imaginé, conçu, financé et créé.
Tesla et la fin des énergies fossiles
Autre entreprise rachetée par lui : Tesla, qui va à terme banaliser les voitures à pilote automatique. Mieux : Musk a fait plus pour la fin des énergies fossiles que tous les écologistes français réunis en faisant de la marque un acteur majeur du photovoltaïque. Mais lorsqu’il déclare que le solaire pourrait fournir toute l’énergie mondiale, Presse-citronun site spécialisé dans les nouvelles technologies, s’empresse de souligner qu’il s’agit « un calcul stupide et méchant « . Le même site ne trouve rien à redire sur le régime rajeunissant de Bryan Johnson, rapportant même que : » selon les médecins », ça marche.
S’il était de gauche, Elon Musk serait un pionnier de l’aérospatiale, des nouvelles technologies et des énergies renouvelables. Malheureusement pour lui, il est condamné aux titres infâmes de « milliardaire mégalomane “, de ” pilier du complot ” et ” acteur politique d’extrême droite « . Mais gageons qu’il a mieux à faire de ses journées que de lire la presse française.
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