l’essentiel
Licencié de France Inter en juin, l’humoriste Guillaume Meurice anime désormais une émission hebdomadaire sur Radio Nova : “La Dernière”. Ce dimanche soir, avec ses acolytes, Juliette Arnaud, Aymeric Lompret et Pierre-Emmanuel Barré, il animera son émission en direct de la Cabane des halles de la Cartoucherie. Les 435 places ont été réservées en moins d’une heure.
Etes-vous content de venir à Toulouse dimanche soir ?
Grave ! C’est notre première sortie hors des murs du théâtre européen. Nous avons débuté sur Radio Nova en septembre et nous faisons toutes nos dates dans ce petit théâtre parisien que nous aimons. On est content de partir en balade, il y a un petit air de colonie de vacances, on a hâte !
Pourquoi la ville de Toulouse a-t-elle été choisie ?
Nova est assez écoutée à Toulouse même s’il n’y a pas de fréquence.
Une fréquence est devenue disponible, Arcom doit décider prochainement à qui elle l’attribuera. On s’est dit : allez, on va faire le show à Toulouse pour montrer notre attachement à la ville. L’idée est de voyager hors de Paris et de rencontrer du monde. Dimanche soir, nous resterons à Toulouse. On va se laisser emporter. Pierre-Emmanuel connaît bien cette ville car sa production y est. Je ne suis pas trop inquiet. D’une manière générale, je ne suis pas inquiet.
Malgré les difficultés de 2024 ?
Cela m’a intéressé de voir comment chacun se positionnait. Je viens de faire mon travail. La justice jugera. Je n’ai pas été particulièrement anxieux ou déprimé. J’ai essayé d’avoir le point de vue le plus extérieur possible. J’ai regardé la comédie humaine se dérouler.
Peut-on rire de tout en 2024 ?
Je pense (rires) mais ça dépend où ! Certains sujets sont plus ou moins controversés. Le fameux « non-vague » qui était d’actualité dans l’Éducation nationale a conquis les médias. Nous trouverons toujours des espaces de liberté et si nous ne les trouvons pas, nous les créerons !
Alors, être comédien n’est-il pas devenu plus compliqué ces dernières années ?
Je pense que toutes les époques ont eu leurs difficultés. On parle souvent de l’ère Coluche mais lui aussi a été viré partout. Je pense que l’adversaire est toujours le même : le pouvoir. Aujourd’hui, ça a un peu changé, ce n’est plus vraiment la politique mais le poids des réseaux sociaux, des médias comme Cnews, l’extrême droite, les Gafam. On dit qu’Internet est le dernier lieu de liberté sauf que si Google veut fermer votre chaîne YouTube, il peut le faire du jour au lendemain.
De quels sujets allez-vous parler dimanche soir ?
Nous accueillons Élise Costa, chroniqueuse judiciaire résidant à Toulouse, et qui suit actuellement le procès Pélicot. Nous allons parler de justice et de ce procès en particulier. Une comédienne toulousaine, Perrine Déza, viendra rédiger une chronique. Puis chaque comédien prépare sa chronique dans son coin. Un rédacteur en chef centralise tout mais je découvre tout directement.
Y a-t-il des surprises ?
Tout le temps ! Mais j’aime les surprises, le côté spontané.
Matthieu Pigasse, actionnaire de Radio Nova, vous aurait dit : « De rien : vous faites ce que vous voulez, avec qui vous voulez, quand vous voulez. » Est-ce le cas ?
C’est vrai ! Il m’a appelé dès qu’il a appris que j’avais été licencié, c’était à la mi-juin. On entend souvent ce genre de phrases donc on est toujours un peu sceptique au début mais on lui a fait confiance et pour le moment, on est très agréablement surpris par la liberté qu’on a sur Nova : personne ne relit nos chroniques et on s’amuse ! Le contrat est rempli.
Y a-t-il une bonne entente générale avec Juliette Arnaud, Aymeric Lompret et Pierre-Emmanuel Barré ?
Nous nous connaissons depuis longtemps, ce qui aide. Il n’est pas nécessaire de forcer une fausse complicité. On grimace dans la vie comme à l’antenne, pour que personne ne reparte offensé. J’ai l’impression qu’on ne se marche pas trop sur les pieds. Chacun a son style, donc oui, ça marche bien. On s’amuse et si les gens s’amusent aussi, c’est encore mieux !
Le public est-il là ?
Oui, nous sommes pleins à chaque fois. Dès que les billets sont mis en vente, ils partent très vite.
Vous serez de retour dans la région la semaine suivante…
Je donne un spectacle avec l’astrophysicien Éric Lagadec, astrophysicien : Vers l’infini mais pas au-delà. On joue samedi soir à Bruguières. Il s’agit d’une conférence bidirectionnelle. Einstein a dit : « Il y a deux infinis : l’univers et la bêtise humaine, et encore une fois, concernant l’univers, je n’en suis pas sûr. » Nous sommes partis de cette phrase. Chacun reste dans son domaine de compétence : mon ami est le spécialiste de l’histoire de l’univers, et je suis le spécialiste des conneries. On apprend des choses en s’amusant.