Une chanson thème emblématique. Michael Landon et Karen Grassle sont assis sur une calèche et regardent leurs enfants – Melissa Gilbert, Melissa Sue Anderson et Lindsay Sidney Greenbush – dévaler une grande colline, le sourire aux lèvres.
1974, « La Petite Maison dans la prairie », la série imaginée par Michael Landon, calquée sur l’œuvre de Laura Ingalls autour du quotidien d’une famille de pionniers installée dans le Minnesota au XIXème siècle, débarque sur nos écrans et devient culte.
50 ans plus tard, à la mort du patriarche de la série en 1991, personne n’a oublié cette création de 200 épisodes. La grande majorité du casting original de la série s’est retrouvée en Principauté pour célébrer ce demi-siècle à l’occasion du Festival TV de Monte-Carlo.
“Quand on vous dit que votre série fête ses cinquante ans, ça vous fait vieillir… (rires) Mais ça fait toujours plaisir de se revoir”dit Melissa Sue Anderson qui jouait Mary Ingalls.
Pour Karen Grassle, la matriarche du clan Ingalls, cette série ne sera jamais égalée. « Il y a eu de nombreuses tentatives pour faire un reboot de la série mais je pense que notre expérience est unique, elle n’est pas transposable. Michael était un génie dans le casting, dans ce qu’il proposait au public. On ne pourra jamais refaire une série comme celle-là, avec un tel casting”.
Il est difficile de parler d’un tel succès sans évoquer l’architecte en chef, Michael Landon.
Michael Landon, le charisme incarné
« Il est difficile d’expliquer pourquoi, lorsque vous entrez dans une pièce, Michael ressent quelque chose d’unique, de magnétique, d’incroyable. Il avait ça en lui. Depuis, je ne l’ai jamais rencontré ailleurs.retrace Matthew Labyorteaux, acteur qui a prêté ses traits à Albert Ingalls, un garçon adopté par la famille.
Et ce n’est pas sa fille, Leslie, qui a également joué très jeune dans la série, qui ira à l’encontre des éloges adressés à son père. « J’ai beaucoup de souvenirs de mon père et ce qui me manque le plus chez lui, c’est son rire. C’est fantastique de voir les gens se souvenir autant de lui dans la série. Nous avons secoué toute une génération de fans, c’est incroyable.
Personnage incontournable de la série, puisqu’elle incarnait Nellie Oleson, la rivale de Laura Ingalls, Alison Arngrim n’a jamais vraiment réussi à se défaire de ce rôle de « peste », de « méchant ».
“Oui, ça a été très difficile de se débarrasser du label Nellie Oleson, je suis encore marquée aujourd’hui”poursuit celui qui, depuis, a débuté une carrière dans l’humour avec des émissions francophones – « Confessions d’une garce de la prairie » et « La Malle aux Trésors de Nellie Oleson », en duo avec Patrick Loubatière.
Pour mieux comprendre l’impact qu’a eu la série à son époque, il suffit d’écouter Leslie Landon raconter des souvenirs marquants : «Je me souviens avoir été témoin d’une scène atroce, un fan frappant Alison, pensant qu’elle était en réalité Nellie Oleson. Il faut se rendre compte que les gens étaient fanatisés par la série, au point de perdre toute perspective. Je me souviens aussi d’un homme très fort qui avait un gigantesque tatouage, sur l’avant-bras, de Charles Ingalls, c’était une force de la nature mais il était fan de la série, le contraste était saisissant. .»
Reste que le succès de la série reposait aussi sur la capacité de ces jeunes acteurs de l’époque à être très professionnels. “Même si nous étions jeunes et que l’ambiance était incroyable, nous étions conscients que nous jouions une série pour adultes, que tout était très sérieux, se souvient Melissa Sue Anderson. Il fallait connaître nos lignes, être prêts, professionnels. Nous n’étions pas là pour réaliser le rêve de nos parents, nous respections notre travail et les adultes sur le plateau.
Et on imagine que le père fondateur serait fier du destin de son projet. « Mon père a toujours su que la série dépasserait notre existence. Il serait fier de voir qu’en 2024, sa création est toujours à l’honneur et que nous sommes toujours connectés les uns aux autres.
