Originaire de Saint-Lô, dans la Manche, Audrey Lefevre s’installe aux Etats-Unis et se fait un nom dans le monde de la maquilleurs (maquilleurs). La maquilleuse s’est notamment occupée des familles Trump, Biden, Bush et Clinton.
“Ma vocation était de chanter”annonce d’emblée Audrey Lefevre. Alors, se retrouvant à la Maison Blanche et maquillant la famille Trump, cette native de Saint-Lô (Manche) n’osait même pas l’imaginer.
Née en 1980, Audrey Lefevre a grandi à Saint-Lô pendant plusieurs années. Grâce au travail de son père, Henri Atamaniuk, qui fut entraîneur du FC Saint-Lô de 1977 à 1984, elle bougea beaucoup, “même en Afrique”.
À l’âge de 18 ans, elle rejoint une troupe artistique à Paris, où elle se produit cinq soirs par semaine. En parallèle, elle fait du mannequinat le week-end. Après avoir été blessée sur scène, elle a été opérée. “mais c’était trop dur de revenir au niveau où j’étais”. Elle se consacre donc à sa carrière de mannequin. “Ce n’est pas quelque chose qui m’a séduit.”admits Saint-Loise.
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Le rêve américain
Avec son mari de l’époque, sportif de haut niveau, ils voyageaient beaucoup pour son travail. « Entre 2006 et 2014, nous vivions une partie de l’année en Australie. » Début 2014, ils ont déménagé à Washington. « Je n’avais pas travaillé depuis dix ans, j’avais envie de m’y remettre, mais c’était très dur. Tout est différent ici. » A 33 ans, elle suit des cours de maquillage à Paris, puis à Washington, où elle jongle entre l’apprentissage d’une nouvelle langue et un métier qu’elle « s’y connaissait un peu grâce à son expérience de la scène ».
Les débuts sont difficiles. « J’avais peur, j’étais paniquée, j’ai même dit à mon ex-mari : on a fait une bêtise. » Elle trouve encore la force de poursuivre son rêve. « Quand on se fixe un objectif trop élevé, on se décourage. Alors j’ai lâché prise. Je me suis dit que j’étais aux Etats-Unis, tout est possible. »
Les Ubers de la beauté
Elle découvre rapidement l’existence d’applications de services de beauté à domicile. « C’est comme un Uber, on commande son maquillage ou sa coiffure par téléphone. » Les clients fortunés sont prêts à payer cher. « Les Américains accordent une grande valeur au service. » Au fil des mois, elle se fait un nom et son réseau s’étoffe. Parce qu’elle voit plus grand, Audrey Lefevre contacte une autre application, Glamsquad, mais qui n’est pas encore disponible à Washington.
Quelques mois plus tard, l’application la recontacte : ils souhaitent constituer une équipe pour l’investiture de Donald Trump en janvier 2017. Immense cérémonie, pensa d’abord la maquilleuse. “aux sénateurs, gouverneurs et célébrités invités”. La veille de l’inauguration, elle s’est rendue à Blair House. Après avoir passé le contrôle de sécurité et alors qu’elle monte les escaliers jusqu’à la porte, les services secrets lui crient de descendre. « Deux SUV noirs, vitres teintées, venaient d’arriver. Sortent Donald et Melania Trump. » Face à cette scène, sa pensée est encore naïve : “Hé, ils vont au même endroit que moi!” » C’est une fois entrée dans la maison qu’elle a remarqué que toute la famille Trump était là.
“J’ai maquillé toutes les filles”
Le lendemain, jour de la cérémonie, elle s’est rendue à la Maison Blanche. « J’ai pu prendre des photos, même si notre téléphone a été vérifié. » Durant les trois jours de célébration, l’équipe s’occupe de la famille Trump, à l’exception du Président. «J’ai maquillé toutes les filles Trump. » Après cela, elle a continué à travailler avec eux et Ivanka Trump l’a embauchée, jusqu’à ce qu’Audrey Lefevre mette fin au contrat. « Si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que mon contrat avec la famille Trump est terminé. »
Outre les Trump, elle a également maquillé les Clinton, les Bush et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Alors qu’elle s’occupait de Joe Biden, avant qu’il ne soit président, Audrey Lefevre se souvient d’une superbe anecdote avec lui. «Je passais les tests de citoyenneté et il m’a gentiment expliqué la Constitution. »
Le 5 novembre 2024, elle maquille plusieurs femmes démocrates qui allaient suivre les élections. Mais cela ne fait pas de distinction entre les différents bords politiques. « Je ne prends pas parti dans mon travail. J’offre un service à une personne, pas à un parti politique. » Avec la réélection de Donald Trump, Audrey Lefevre pourrait être amenée à retravailler auprès de la famille de 47 personnese président des États-Unis.