«Quand tout gang sommes ensemble le 24 au soir, c’est mon plus beau cadeau », a déclaré Mémère à sa petite-fille.
Évidemment, les traditions des Fêtes s’effritent et Isabelle Gagnon, aujourd’hui mère célibataire de trois enfants, semble la seule à s’en tenir aux coutumes.
Les jumeaux espèrent fêter Noël à New York avec leur père. Jade, l’aînée de la famille, est invitée au chalet de son copain pour le réveillon du Nouvel An. Les grands-parents sont séduits par le soleil de Floride. Et la sœur d’Isabelle s’empresse de s’envoler pour Tulum.
Véronique Cloutier, Patrick Hivon, Catherine Souffront, Danielle Proulx, Luc Senay, Emi Chicoine, Juliette Aubé et Joey Bélanger redonnent vie à leurs personnages, aux côtés de Christine Beaulieu dans le rôle principal du long métrage qui sortira le 8 novembre.
« Isabelle a l’impression qu’elle doit prendre la suite de Mémère, raconte la comédienne.
Personne ne se soucie de l’échange de cadeaux, de la photo de famille, du pain de mie et des lutins espiègles. Fêter Noël sous le sapin dans le salon familial n’a plus d’importance.
Mais Isabelle insiste là-dessus. À tel point qu’elle a le culot de saboter les projets de ses enfants et de ses parents. «Nous l’aimons, mais c’est faux ce qu’elle fait», explique le réalisateur Alain Chicoine. La mère flirte avec l’égoïsme et une quête acharnée de protection des traditions. “Le fil est fin, fin, fin.”
«Ça lui fait tellement mal. Elle ne s’imagine pas être toute seule à Noël», raconte Christine Beaulieu. Sinon, sur qui peut-on compter pour « garder la famille unie » maintenant que Mémère perd la mémoire dans une résidence pour personnes âgées ?
« Les enfants grandissent. Les familles sont brisées. C’est une réalité maintenant beaucoup plus populaire qu’avant […] comment, en une journée, faire en sorte que tout le monde soit là », explique Alain Chicoine.
«C’est normal. Notre principe est vraiment fort. C’est une réalité pour beaucoup de gens », ajoute Christine Beaulieu. « Il y a un carambolage. Tout le monde le veut le 24», poursuit le réalisateur.
Avec bienveillance et maladresse, Isabelle défend ce que sa grand-mère embrassait à l’époque. Peut-être un peu trop…
“Isabelle n’est vraiment pas parfaite dans le film”, reconnaît Christine Beaulieu. C’est aussi pour cela que l’actrice adore incarner le personnage qui prend ensuite conscience de sa malveillance.
«On se rend compte que ce n’est pas la date qui est importante, ce sont les liens», souligne Alain Chicoine.
Les traditions semblent plus ancrées chez les acteurs que chez leurs personnages. “C’est impossible que je ne sois pas à la maison le 25 avec ma famille […] Nous sommes ensemble à Noël», raconte Emi Chicoine qui incarne Jade, la grande sœur des jumelles.
«Je porte beaucoup ce film parce que je défends les traditions de Noël et l’importance d’être ensemble en famille», dit-elle.
«Je préfère rester dans les traditions», affirme Joey Bélanger, le jeune comédien dans la peau de Jules.
Cinq ans de complicité
En tournée promotionnelle à Sherbrooke le 5 novembre, le clan s’attable dans un restaurant de la rue Wellington avant la première à La Maison du cinéma. On pourrait penser que vous êtes un imposteur dans un épisode de L’oeil du cyclone la complicité des acteurs est tellement palpable.
Ce n’est pas une impression. La troupe est soudée. « Sans vouloir faire cliché, nous sommes devenus une famille entre nous », répond d’emblée Christine Beaulieu.
« Il est un peu comme mon frère et ma sœur. Cela fait cinq ans que nous échangeons des moments très précieux», souligne Emi Chicoine, assise aux côtés des jumeaux joués par Joey Bélanger et Juliette Aubé. « Je les gronde lorsqu’ils ne font pas leur devoir à temps. déjeuner.»
« Nous sommes devenus une famille au fil du temps, poursuit Joey Bélanger. «C’était facile dans le film car on se connaissait déjà», ajoute sa partenaire de jeu Juliette Aubé.
C’est la « force » du scénario, estime le réalisateur. Les familles se reconnaissent chez les Gagnon. D’ailleurs, plusieurs femmes interpellent Christine Beaulieu dans la rue, raconte la comédienne. «Je m’appelle Isabelle», lui disent-ils.
« C’est fort pour moi. Cela signifie vraiment beaucoup pour moi », admet-elle.
Un film en 15 jours
Cette complicité sincère a permis à l’équipe de tourner le film en seulement 15 jours. Après cinq saisons, la troupe est incontestablement rodée. «C’est un gangc’est une famille, c’est un clan », réitère le réalisateur.
L’idée de se lancer dans un long métrage avec le gang Le cyclone n’avait jamais effleuré l’esprit d’Alain Chicoine avant que le scénariste Dominic Anctil ne se lance dans l’écriture d’un spécial Noël pour le petit écran.
Ce qui était censé ressembler aux courtes sagas des séries télévisées s’est transformé en une histoire pour le cinéma.
Le souci était d’éviter de « déformer » le concept et de perdre le rythme du cyclone. « Au début, j’étais comme entre deux chaises », confie Alain Chicoine, qui a pris soin de tout relativiser.
« On allait un peu faire la guerre. « Il fallait que tout le monde soit impliqué », dit-il.
Le tournage a débuté au début du printemps 2023 à 20 degrés Celsius. Le projet prend rapidement des allures de marathon. « L’anxiété était forte. Il était temps de rentrer », explique le réalisateur.
« Nous avons une bonne histoire. Avec le peu de temps dont nous disposions, nous avons toujours pu nous appuyer sur notre histoire», poursuit la comédienne, revenue à Radio-Canada en février dans le rôle d’Isabelle.
Le cyclone de Noël a lieu le vendredi 8 novembre.