dernière ligne droite, via Abidjan, pour Manon Le Maou

dernière ligne droite, via Abidjan, pour Manon Le Maou
dernière ligne droite, via Abidjan, pour Manon Le Maou

Que trouve-t-on dans la valise d’une miss qui s’apprête à s’envoler pour Abidjan, pour participer au séjour préparatoire à la grande élection Miss , le 14 décembre à Poitiers ? Des maillots de bain bien sûr, puisque le voyage est l’occasion de nombreux shootings, généralement réalisés sur un bord de mer ensoleillé. Des tenues de soirée et quelques talons hauts aussi, pour les réceptions imposées. Mais Manon Le Maou, élue Miss Franche-Comté le 21 septembre à Dole, aimerait ajouter à ses bagages un accessoire qu’on voit rarement sur une reine de beauté : une paire de rangers.

«Je ne sais pas si des sorties un peu sportives sont prévues», avoue la jeune femme originaire de Villers-Saint-Martin, près de Baume-les-Dames (25), «mais j’aimerais bien, ça me rappellerait mon métier.» » . Entrée dans la gendarmerie à seulement 19 ans, fille de gendarme, elle avoue être aussi à l’aise au milieu d’un chemin escarpé que sous le soleil des podiums.

Sur les sentiers avec ses chiens

Dans sa valise, Manon ne pourra cependant pas mettre ses cinq chiens – bergers australiens, huskies et Samoyèdes –, qu’elle confiera, pendant son absence, à l’affection de ses proches. C’est avec eux qu’elle se maintient en forme en pratiquant le canicross, une discipline qui la voit courir sur les sentiers, attelée à deux de ses animaux, qu’elle adore bien sûr.

Mais dans sa valise, Miss Franche-Comté glissera sans doute ses rêves de petite fille, qui, de son propre aveu, ont mis du temps à s’épanouir. « Chaque année, nous regardions le concours Miss France à la télévision. Ma famille m’a dit : tu es grand (NDLR : 1,74 m), tu devrais te présenter… Mais je n’ai jamais osé. Et puis la vie professionnelle m’a rattrapé, le métier de gendarme demande beaucoup de disponibilité, je n’avais plus l’esprit pour ça.

Victime d’un grave accident

Jusqu’à ce jour où, près d’Anduze (Gard), le militaire a frôlé la mort. « Lors d’un contrôle routier, mon coéquipier et moi avons été heurtés par un automobiliste qui refusait d’obtempérer. Nous nous sommes retrouvés dans un ravin, ensanglanté, avec une branche qui était entrée dans l’habitacle de notre voiture. » Récupérée de ce grave accident du service, Manon, surnommée « la miss » par ses collègues, décide alors de réaliser ce rêve d’enfant, profitant d’un assouplissement des règles du Comité Miss France ouvrant le concours à toutes les femmes, quelles que soient leurs origines. quel que soit leur âge.

C’est ainsi qu’à 28 ans, en congé professionnel depuis son élection à Dole, elle concourra le 14 décembre pour le titre suprême. Si elle figure parmi les quinze dernières sélectionnées, elle évoquera, au micro de l’inamovible Jean-Pierre Foucault, les deux causes qui lui tiennent à cœur : la protection animale et la prévention des violences conjugales, auxquelles elle a souvent été confrontée. en tant que policier.

D’ici là, à Abidjan pendant plus d’une semaine, elle sera en immersion avec les autres candidats. Des concurrents ? « Oui, c’est une compétition, mais je ne la vois pas sous cet angle. Miss France, c’est comme l’école des sous-officiers de gendarmerie, il y a un classement final où chacun essaie d’être le mieux placé. Mais il y a aussi un esprit de corps, que j’espère retrouver avec les ratés. »

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