Dans la saison 12 de Top Chefdiffusé en 2021 sur M6, les téléspectateurs ont rencontré Mohamed Cheikh. Le jeune homme qui avait alors 28 ans a émerveillé les membres du jury et surtout Hélène Darroze puisqu’il faisait partie de sa brigade. Grâce à sa victoire, il a ouvert plusieurs restaurants dont Manzili (à Paris), Babor (à Paris) et, plus récemment Meïda (à Saint-Ouen). Par ailleurs, il publie en 2022 un livre de recettes intitulé Ma cuisine méditerranéenne. Dans sa vie privée, il est marié et heureux père de deux enfants. S’il est aujourd’hui un homme accompli, c’est grâce aux efforts qu’il a fournis au fil des années. Ce mardi 5 novembre, il est de passage Ça commence aujourd’hui sur France 2 pour évoquer ses débuts, marqués par des périodes de harcèlement dans les cuisines.
Mohamed Cheikh (Top Chef) harcelé à cause de ses origines
En 2010, Mohamed Cheikh complète ses études par un BEP métiers de l’hôtellerie-restauration, option cuisine. Une fierté, même s’il a souffert. “Tout au long de ma carrière, on m’a dit que je n’y arriverais jamais parce que la cuisine n’est pas pour les gens comme moi, parce que je ne mange pas de porc et je ne bois pas de vin», confie celui qui a toujours travaillé “en silence”. Surtout, Mohamed Cheikh a davantage souffert de ses origines : «A l’époque, quelqu’un qui s’appelle Mohamed dans une cuisine, c’est celui qui fait la lessive (…) avant, on m’a dit ‘donc tu n’as pas de plan BM pour ce week-end ?’, On m’appelait même Mahomet et Mohamed couscous« . Durant sa formation, il a également été victime de harcèlement : «J’ai toujours pesé en moyenne 90 kilos pour 1m85, donc la barrière physique faisait que les gens ne m’agressaient pas trop, c’était plus moral« . Mais il lui est arrivé que quelqu’un l’attrape par la veste pour l’embêter : «Après la deuxième fois, j’ai plaqué le gars contre le mur et je lui ai dit “La prochaine fois que vous recommencerez, vous vous en souviendrez”.
Il n’a jamais rien dit à ses parents : «Ils ont tout donné pour mon éducation“
Toutefois, Mohamed Cheikh n’a pas souhaité évoquer ces agressions avec ses parents, pour ne pas les inquiéter. “Ils ont tout donné pour mon éducation et pour que je sois quelqu’un qui avance», confie-t-il. D’autant qu’ils venaient souvent le chercher en fin de soirée, à cause des transports en commun qui ne circulaient plus : «Je n’allais pas leur dire… Évidemment, ta mère, la seule chose qu’elle va dire c’est ‘arrête, ce n’est pas grave, fais autre chose’ mais je voulais faire ce métier, alors j’ai gardé la bouche fermée.“
