Mélanie Laurent, freedom as a legacy

Mélanie Laurent, freedom as a legacy
Mélanie Laurent, freedom as a legacy

Le portrait

Mélanie Laurent, freedom as a legacy

La prolifique actrice et réalisatrice incarne un voleur anarchiste dans « Libre », sur Prime Video. Et incarnera bientôt Marie-Antoinette au donjon. Entretien.

Miguel Cid

Publié : 02.11.2024, 19h30

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L’année dernière, Mélanie Laurent a réalisé, pour Netflix, Adèle Exarchopoulos et Isabelle Adjani dans « Voleuses », un film de braquage au féminin dans lequel elle a également joué. La prolifique actrice et cinéaste déniche aujourd’hui, pour Prime Video, l’histoire méconnue de Bruno Sulak, braqueur anarchiste et bel homme des années 80 tombé dans l’oubli, ressuscité à l’écran sous les traits de Lucas Bravo. « Je sais, j’ai fait deux de voleurs », rit-elle. Mais « Voleuses » était un prétexte pour parler d’amitié. Et « Free », c’est aussi un peu un prétexte pour parler d’amour.

Ancien légionnaire blessé pour avoir été traité à tort de déserteur, Sulak était surnommé « l’Arsène Lupin du braquage ». Il a commencé par braquer des supermarchés en avant de s’attaquer aux bijouteries sans jamais verser une goutte de sang. Activement recherché par le commissaire de police Georges Moréas (joué par Yvan Attal), cet audacieux gentleman cambrioleur s’est évadé de prison à de nombreuses reprises et court retrouver son amante et complice Annie, interprétée par Léa Luce Busato – une révélation. “Ils formaient un vrai couple à la Bonnie et Clyde qui me fascinait car leur belle histoire d’amour aurait déjà pu être le sujet du film”, souligne le réalisateur. Avec la liberté financière et artistique que m’offrent les plateformes depuis plusieurs années, j’aime prendre les films de genre pour les twister un peu et leur insuffler de grandes histoires d’amour ou des personnages plus complexes qu’on pourrait en voir autrement. pas nécessairement sous ces angles.

Une force puisée dans l’enfance

La liberté, justement, qu’est-ce que ça représente pour Mélanie Laurent ? « Ah, c’est le plus important ! J’ai été élevée par une mère qui, à mon avis, se sentait déjà libre et qui m’a élevée très librement. J’ai toujours entendu ces mots : « Tu es une femme libre ». Nous nous construisons en partie avec les mots de notre enfance et ce que nos parents ou grands-parents projettent sur nous. Cette envie était souvent projetée sur moi de me laisser faire ce que je voulais. En France, la génération dans laquelle j’ai évolué en tant que réalisatrice compte de nombreuses réalisatrices très indépendantes et fortes. Dans le cinéma français d’aujourd’hui, de gros budgets vont encore aux hommes pour réaliser des films très masculins, mais les femmes y occupent une vraie place et sont très bien représentées aussi à l’étranger.

Fille d’un acteur et d’un professeur de danse, la Parisienne s’est révélée grâce à son rôle de jeune fille anorexique dans le drame de Philippe Lioret “Je vais bien, ne t’inquiète pas”, qui lui a valu le César du meilleur espoir féminin en 2007. Dans la foulée, Quentin Tarantino lui offre le rôle en or de Shosanna Dreyfus dans « Inglourious Basterds », aux côtés de Brad Pitt et Christoph Waltz, qui lui ouvre les portes d’Hollywood et d’une carrière internationale. son.”

Films à l’étranger

J’ai eu une période très heureuse dans ma vie d’actrice où j’ai tourné beaucoup de films avec des réalisateurs complètement différents et beaucoup à l’étranger. Il y avait Bille August (« Train de nuit pour Lisbonne »), Denis Villeneuve (« Enemy »), Mike Mills (« Débutants »), Claudia Llosa (« The Dreamcatcher »), Tarantino. Pendant cinq ou six ans, chaque projet était à l’opposé du précédent, avec de gros budgets, de très petits films, des réalisateurs du monde entier. Et je me souviens de cette joie. Je n’avais pas d’enfants, c’était plus facile pour moi de voyager. Je suis parti avec une valise et je suis revenu un an plus tard car je n’étais jamais rentré à la maison. C’était vraiment merveilleux de marcher parmi toutes ces cultures et ça me manque beaucoup. Il est très important de mixer, aujourd’hui plus que jamais. Aller faire la paix avec les autres cultures et comprendre à quel point le cinéma est un magnifique vecteur pour travailler l’émotion, la paix et beaucoup de messages très forts.

Aujourd’hui mère de deux enfants, la féministe de 41 ans, attentionnée et hyperactive, n’a pas été facile derrière ou devant la caméra et continue de s’aventurer là où on l’attend le moins. Comme elle l’a fait l’année dernière en réalisant le clip de la chanson « Relighting the Stars » de Mylène Farmer. « Mes enfants me donnent de la force et j’ai travaillé presque plus depuis que je les ai eu, beaucoup plus en tant que réalisateur. Par choix. Et depuis que je me donne des rôles dans mes films, je n’ai pas l’impression de ne plus jouer. (rires). Je me suis mis dans un rythme un peu fou de tourner quasiment un film par an. Un film dure un an. Il y a peu, je me suis dit que j’allais prendre du temps pour écrire mon prochain film en tant que réalisateur. J’ai donc beaucoup tourné en tant qu’actrice ! C’est donc une bonne image de la liberté. J’ai commencé très jeune et j’ai exercé les deux métiers pendant un certain temps. Et maintenant, c’est une question d’équilibre. J’ai l’impression d’avoir la liberté de choisir quand je veux faire l’un ou l’autre. C’est une opportunité incroyable que je réalise chaque jour.

Dès que Marie-Antoinette

Le 25 décembre, on la retrouvera dans le rôle de Marie-Antoinette emprisonnée (aux côtés de Guillaume Canet dans le rôle de Louis XVI) dans « Le Déluge ». Un film d’époque qui, dit-elle, résonne avec aujourd’hui : « Le scénario est incroyablement puissant et très bien écrit. Je me demandais pourquoi Marie-Antoinette fascinait plus les cinéastes étrangers que les réalisateurs français. C’est Sofia Coppola qui a peint le portrait le plus intéressant. Là, c’est l’Italien Gianluca Jodice qui se passionne pour cette histoire. Ce film très intimiste raconte les derniers mois du couple dans leur cachot. On les voit très fragiles, même s’ils se sentaient tout-puissants. À l’époque, les rois et les reines pensaient qu’ils étaient Dieu. C’est une réflexion très intéressante, encore aujourd’hui, sur tous ces hommes qui se prennent pour Dieu et gouvernent le monde, se croyant au-dessus de tout. Cinéaste aguerrie, voleuse ou souveraine en prison devant la caméra, Mélanie Laurent est résolument une femme libre.

To see: “Libre”, drama by Mélanie Laurent, with Lucas Bravo, Yvan Attal, Léa Luce Busato. From November 1 on Prime Video.

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