«Je suis sur le point de m’arracher une énorme pierre» – .

«Je suis sur le point de m’arracher une énorme pierre» – .
«Je suis sur le point de m’arracher une énorme pierre» – .

Qu’est-ce qui vous a pris d’aller vous percher au sommet d’une grue pour donner un concert ?

C’était la concrétisation d’une idée qui m’était apparue neuf mois plus tôt, celle d’être moins terre à terre et de faire exister cette jolie image née d’un dessin. C’était énorme de faire ça. C’était aussi haut que beau. Et Bruxelles, vue de là-haut, était somptueuse.

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L’idée d’un premier album solo vous trottait déjà en tête ce jour-là ?

Beaucoup de chansons étaient déjà écrites. Cet album était dans ma tête, je l’espérais. Mais il n’était pas encore tout à fait habillé.

N’est-ce pas un peu risqué de sortir un album solo quand on est en groupe ? Avez-vous dit aux autres membres que vous aviez besoin d’un peu de liberté ?

C’est le contraire qui s’est produit. La chanson « Salted Popcorn » est arrivée et je l’ai jouée à mes amis. Après l’avoir écouté, ils m’ont dit que je devais le chanter. Tout est parti de là. A partir de ce moment, il est devenu clair qu’il s’agissait d’une incarnation solitaire, d’un pas de côté.

L’écoute de votre disque rappelle beaucoup de souvenirs. Des noms me viennent à l’esprit : Jean-Jacques Goldman, Céline Dion, Véronique Sanson, Michel Berger…

Je rougis parce que ce sont les meilleurs compliments qu’on puisse me faire. Ce sont d’excellentes comparaisons. Quand j’écris, j’essaie de réfléchir le moins possible. La chanson m’apparaît et je dois garder l’instinct, presque l’écriture automatique, pour capter l’action. Après, il y a l’apparition du mot, du verbe, sinon, ça se dilue. J’ai terminé le disque il y a trois semaines. Le tourbillon des doutes me hante toujours. Beaucoup de ces chansons ont été écrites sans savoir qu’elles allaient être entendues. Les derniers ont été faits en sachant qu’ils étaient pour les autres (comprendre qu’ils partaient sur un album, NDLR) et j’ai déjà l’impression que cela a changé ma façon d’écrire. Nous étions presque impudiquement intimes. Là, je suis en panique totale ; Je suis sur le point de m’arracher une énorme pierre. Même si je dis qu’il n’y a aucune attente de ma part ; en fait, il y en a un énorme. Ce que je dis, j’ai osé le dire mais accompagné. Ici, je suis accompagné par moi-même, par mon « moi ». Cela fait beaucoup de versions. J’espère que ça me plaira.

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“Quelle idée de se mettre tout le temps en danger comme ça.”

Imaginiez-vous que le voyage en solo serait si stressant ?

Oui, mais je ne m’attendais pas à la tornade déclenchée par « Salted Popcorn » ; ça me dépasse. Mais j’espérais que ça ferait du bien. Entendre les enfants chanter « Salty Popcorn » m’émeut beaucoup. Ce sont des émotions différentes de celles ressenties avec Hyphen Hyphen. Parce qu’avec le groupe, on chante en anglais, on est queer, on crée un espace sécurisant pour les gens qui se sentent différents et parfois rejetés pour leur différence. Sur mon album, je raconte mon histoire sans les atours de la langue anglaise, sans filtre. Je suis tout premier degré. Il fallait que ça sorte, pas le choix. Si j’avais le choix, je ne ferais pas ça. Je cultiverais des tomates dans le sud de la France. Quelle idée de se mettre ainsi tout le temps en danger.

Quand on écoute votre album, on se dit que forcément des gens viendront frapper à votre porte pour que vous leur écriviez des chansons…

C’est déjà arrivé et je refuse souvent. Rares sont les voix qui parviennent à m’émouvoir. Je ne suis pas dans l’hypocrisie de vouloir écrire pour tout le monde, car je ne fais pas les choses pour de l’argent, au grand regret de mon banquier (rire). L’histoire doit être honnête, sinon j’aurais l’impression de mentir. Mais il y a quand même de très belles voix et j’aimerais écrire pour elles.

Lesquels?

Céline Dion… Ce serait un grand privilège.

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Vous visez le sommet !

Pourquoi la grue selon vous ? Parce que c’est élevé (rire). Il faut le dire à voix haute et je l’espère vraiment. Par sa voix, Céline Dion a guéri les gens. Pour enregistrer le titre « Recommence-moi », je suis allé dans le même studio où Céline Dion a enregistré D’Eux. J’ai utilisé le même micro, le même ingénieur du son et la même table de mixage qu’elle. Parce que ce sont les plus belles voix que j’ai jamais entendues et que je voulais comprendre.

 
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