Greta Gerwig, Payal Kapadia, Jesse Plemons… Les rendez-vous cannois pendant le Festival – Libération – .

Greta Gerwig, Payal Kapadia, Jesse Plemons… Les rendez-vous cannois pendant le Festival – Libération – .
Greta Gerwig, Payal Kapadia, Jesse Plemons… Les rendez-vous cannois pendant le Festival – Libération – .

La première rencontre de ce festival se déroule dans une formidable libération de stress : ce n’est que le matin même qu’on apprend que l’on pourra parler à Greta Gerwig, trois heures plus tard, pendant une vingtaine de minutes, photo incluse. Frénésie totale, rafraîchissement de mémoire express (merci au fantastique gestionnaire de doc de Libé Bénédicte Dumont, prête à fournir 500 pages de documentation en moins d’une minute, dont nous n’aurons évidemment le temps de lire que 0,1%), que demander en si peu de temps ?

Et puis, quand Greta arrive dans la salle maladroitement perchée sur ses talons de gratte-ciel, elle s’assoit essoufflée, l’inquiétude dans le regard et dans la voix, et elle commence à parler de ses nuits agitées, de son incrédulité totale lorsque Frémaux lui a demandé de présider le jury (“Est-ce une farce?”), on se souvient de cette banalité qu’on n’oubliera plus tout au long de ces deux semaines : tous ces personnages diversement célèbres, entourés d’équipes aux petits soins et sublimés dans des robes chères, des professionnels dans des poses intenses qu’ils offrent à l’objectif de notre photographe Laura Stevens, secondé par Antoine de Tapol, sont au fond des gens comme nous, imparfaits et pas toujours passionnants. Merci à eux de nous laisser accéder à leur normalité ainsi qu’à leurs instants de grâce.

Greta Gerwig : “Je suis plus sensible à la conversation entre les films qu’à quoi que ce soit entre eux”

Elle apparaît à midi au dernier étage du Palais des Festivals, sous le ciel gris de Cannes où il ne se passe pas grand chose en ce moment. Greta Gerwig déboule avec une confiance incroyable sur des escarpins incroyables (“On dirait des sabots, tu ne trouves pas ?”). Quelque chose d’Alice au Pays des Merveilles dans la robe de la cinéaste qui s’assoit péniblement dans son fauteuil et commence par se dandiner – « J’essaie de comprendre comment me tenir dans ce corset. Je n’en avais jamais porté auparavant. J’ai vraiment beaucoup d’admiration pour les femmes du 19ème siècle. Quel… quel exploit. Les habitudes ancestrales sont dures, c’est le directeur de Barbie qui souffre devant nous, prisonnière de deux symboles de l’oppression du corps féminin, dont elle finit par se débarrasser au moins en partie en enlevant ses chaussures compliquées. Lire l’entretien.

Clara Maria Laredo, majeure en Corse

Un étrange feu habite cette jeune femme encore totalement inconnue du cinéma, et que les moteurs de recherche qualifient actuellement de « Personnalité politique ». Clara-Maria Laredo, 20 ans, joue un surprenant premier rôle dans Comme son regard, adaptation par Thierry de Peretti du roman de Jérôme Ferrari. Là, c’est Antonia, une toute jeune photographe Corse-Matin qui, au milieu des années 1980, s’est épris d’un sombre nationaliste corse et s’est ainsi glissé, son appareil photo toujours à la main, au premier plan d’une lutte armée de plus en plus violente. Lisez son portrait.

Hernán Rosselli, parier à tout prix

Récemment, Hernán Rosselli a partagé sur ses réseaux sociaux un message alarmant sur les coupes drastiques dans le financement du cinéma en Argentine, depuis l’élection de Javier Milei. Assis sur la plage de la Quinzaine des Cinéastes, le cinéaste nous le dit très ouvertement : sans cette sélection à Cannes, qui a permis d’attirer à la dernière minute des producteurs espagnols et portugais, il ne sait pas s’il aurait pu terminer son film. . Lisez son portrait.

Jesse Plemons, rousse libre

Voici l’homme, tranquillement assis dans un palais cannois, poli mais sans plus, ne ressemblant à rien, méconnaissable à tous les niveaux jusqu’à la forme même de son visage, le son et le rythme de sa voix, sa façon de marcher. Point rouge en mouvement perpétuel sur un axe Matt Damon-Philip Seymour Hoffman, Jesse Plemons se métamorphose au cœur même de Sortes de gentillesseune grande fable de perversités en trois actes où l’acteur américain s’est révélé au grand public à travers son rôle de psychopathe tueur de vers dans la série briser le mauvais c’est tour à tour Robert, Daniel et Andrew. Lisez son portrait.

Barry Keoghan, instinct suspendu

L’Irlandais joue habituellement le rôle du gamin bizarre – le tueur de chats dans la série Amour-haineadolescent inquiétant à Lánthimos (Meurtre du cerf sacré), fils simplet dans les Banshees d’Inisherin – a aujourd’hui 31 ans et est ravi de pouvoir enfin jouer le rôle de père. « C’est très nouveau pour moi, ça m’a poussé à aller chercher un endroit que je ne pensais pas pouvoir atteindre. J’ai beaucoup appris. Enfin, nous apprenons constamment, à chaque nouvel emploi. Sur soi, sur ses limites… » Lisez son portrait.

Itsaso Arana, du cœur à l’œuvre

Un simple voile tendu entre deux câbles sur le ciel gris, et Itsaso Arana fait oublier tout ce qui se passe autour, les quinze interviews simultanées, les chaises en plastique raclant la terrasse, l’agitation du déjeuner. Elle danse doucement avec la gaze, sur une mélodie imaginaire qui pourrait ressembler au Valse triste par Sibelius. Sa beauté physique nous inspire beaucoup trop de métaphores pour un seul article, regardons plutôt à l’intérieur d’Itsaso Arana, 38 ans, un intérieur fleuri qui s’exprime à merveille au contact de son partenaire de cinéma et de vie, Jonás Trueba. Lisez son portrait.

Ben Whishaw, élégant en velours

Ben Whishaw, d’un pas calme et confiant, revient de la piscine où il vient d’être photographié. Nous tendons la main et nous recevons en retour la poignée de main la plus remarquablement exécutée que nous ayons jamais connue. Une leçon de diplomatie européenne, contenue dans un geste simple. Les treize minutes d’entretien avec Ben Whishaw seront appropriées et vous devrez vous concentrer très fort pour ne pas succomber à la fascination de toutes ces belles manières qu’a l’acteur britannique, qui répond aux questions comme s’il interprétait un texte, expressif jusqu’au la plus petite de ses prépositions. Lisez son portrait.

Erwan Keopa Falé, la tombée de la nuit

A 32 ans, le jeune Cergynais brille sous la direction de Caroline Poggi et Jonathan Vinel dans le rôle d’un dealer un peu malgré lui, sensuel, honnête et doux, guidé par l’amour, un registre dans lequel il excellait déjà auprès de Christophe Honoré. il y a deux ans. c’est avec le lycéen qu’il se fasse remarquer. Sa première apparition à l’écran, dans le court métrage Akaboum, il le doit à Manon Vila et, comme souvent, au hasard d’une rencontre : à 24 ans, le cinéaste s’est intéressé au groupe d’amis qui gravitait alors autour de son compagnon. « C’était mon premier ami, il était plasticien, il confectionnait des vêtements… et ses amis d’enfance étaient tous un peu musiciens. Manon avait envie de faire un documentaire très légèrement fictionnel et m’a demandé d’y jouer, c’est par pur hasard que je me suis retrouvé là. Lisez son portrait.

Payal Kapadia : « Je fais des films pour essayer de comprendre un peu mieux ce qui m’entoure »

Rencontre avec la cinéaste indienne Payal Kapadia sur une plage de Cannes où tout ce tapage semble soudain ridicule face à la profondeur de la conversation, qui éclaire le contexte de son passionnant premier long métrage de fiction, Tout ce que nous imaginons comme lumière, présenté en compétition officielle. Dans ce film, la cinéaste interroge la notion d’indépendance de la femme en Inde, tout en mesurant ses privilèges. Lire l’entretien.

João Pedro Mariano et Ricardo Teodoro, de beaux bébés

Après s’être roulés à moitié nus dans le sable fin, ils n’enfilèrent rien d’autre qu’une petite chemise de coton grossièrement boutonnée. Le vent est très frais ce matin, malgré un soleil obscène qui donne à la mer les tons turquoise d’une carte postale érotique. Mais rien ne semble pouvoir éteindre les braises de ces deux hommes dont la relation, aussi sanguine que tendre, illumine la pénombre la plus crasseuse du centre de São Paulo, haut lieu de la prostitution masculine où le Brésilien Marcelo Caetano installe son nouveau film, Bébé. Lisez le portrait.

 
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