malvoyant, Gérard se déplace désormais à l’aide d’une… canne électronique !

malvoyant, Gérard se déplace désormais à l’aide d’une… canne électronique !
malvoyant, Gérard se déplace désormais à l’aide d’une… canne électronique !

Né avec une déficience rétinienne inopérable, cet Anderlechtois, loin de s’apitoyer sur son sort, a développé une philosophie de combat. “Quand je commence, je finis”, glisse celui dont la devise est de « Avancez toujours, ne reculez jamais. »

Gérard est marié. Lui et Chantal fêteront bientôt cinquante ans de mariage.

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Son handicap ne l’a pas empêché de travailler dès l’âge de vingt ans. Gérard Barillot était réapprovisionneur en entrepôt. Il débute chez Priba qui deviendra GB puis Carrefour.

Ce n’est pas qu’il avait honte, mais il a refusé d’avoir pitié. « Je suis allé chercher dans le cellier des articles qui devaient être rangés dans les rayons. Mes collègues ne m’ont jamais vu me déplacer avec une canne blanche. Cela a demandé dix fois plus d’efforts, mais aucun d’entre eux n’a jamais su que II était malvoyant.

Pour éviter de montrer des signes de faiblesse, il réussit le tour de force de cacher son infirmité pendant 45 ans. C’est l’homme insolite que nous rencontrons. Invention fantastique

Un nouveau défi l’attendait le jour de la retraite. Comme il ne l’avait jamais utilisé, il devra à 60 ans apprendre à marcher avec une canne blanche et ainsi découvrir l’invention qui allait changer sa vie, une invention française, le Rango 3 D.

Et ce fut son dernier combat, pour que chacun, malvoyant, très malvoyant et aveugle, puisse avoir le sien. « Tout le monde connaît la fable du lièvre et de la tortue. Eh bien, si la canne blanche classique permet aux malvoyants de marcher à la vitesse de la tortue, la Rango leur permet de marcher à la vitesse du lièvre. Dans la rue, les gens se retournent et les enfants sont surpris : « Papa, l’aveugle qui marche avec la canne va plus vite que nous. »

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Gérard explique qu’avec la canne classique, les malvoyants détectent les obstacles au niveau du sol mais plus difficilement ceux à mi-hauteur ou en hauteur comme les poubelles, les tables de restaurant, les scooters libre-service jetés n’importe où, les hayons des camions de livraison, les branches d’arbres, etc.

C’est là qu’intervient Rango. Comment ça marche ? Rango est un petit boîtier électronique qui se fixe sur la canne et se connecte via Bluetooth au téléphone de l’utilisateur.

A l’approche d’un obstacle, il envoie un son d’avertissement au casque qui permet aux malvoyants de localiser les obstacles représentant un danger en 3D. Le son devient plus fort à mesure que l’obstacle s’approche, un peu comme les bips d’une voiture en marche arrière. Les écouteurs ne sont pas insérésDans’plus ‘sur’l’oreille, pour que les malvoyants continuent d’entendre le brouhaha habituel de la rue, ce qui est essentiel.

De plus, explique Gérard, nous avons intégré une application de géolocalisation qui permet à l’utilisateur de savoir où il se trouve – le nom de la rue, etc. – et d’être informé des transports en commun à proximité – métro, tram, bus – et des correspondances.

Enfin, la société lyonnaise GoSense qui produit Rango teste actuellement un GPS vocal qui permettra aux malvoyants d’aller directement d’un point A à un point B, exactement comme l’automobiliste qui cherche son chemin : “Tournez à gauche, votre destination est proche”, etc.

Et le Rango vous permet toujours de répondre au GSM en marchant, sans avoir à transporter le téléphone dans votre poche. “La canne blanche électronique a complètement changé mon quotidien. Je me sentais à nouveau vivant. Elle m’a fait découvrir une liberté incroyable. En trois heures d’apprentissage, je l’avais en main. Je n’aurais jamais imaginé devenir aussi indépendant. La canne blanche classique vous oblige à toucher les murs et à trouver les bordures. C’est laborieux. Avant, ma femme m’accompagnait partout. Aujourd’hui, je sors seule me promener où je veux.

Gérard avait un objectif précis lors de notre rencontre : lancer un appel aux pouvoirs publics. Après avoir testé la canne blanche électronique, il souhaite la rendre financièrement accessible à tous et pour cela, engager une réflexion et convaincre la sécurité sociale, les mutuelles et les acteurs concernés d’agir dans ce sens. « Alors qu’en les mutuelles participent déjà en aidant financièrement les malvoyants, les très malvoyants et les aveugles à les obtenir, rien n’est encore prévu en Belgique. Je sais que le constructeur français est en discussion avec la Ligue Braille, mais rien n’est encore décidé. Dans l’attente des prochains ministres de la Santé et du Handicap.

Ces cannes blanches et élégantes sont vendues au prix de 2 000 euros. Pour Gérard, le coût ne doit pas être un obstacle. A terme, toutes les personnes malvoyantes devraient avoir la possibilité d’en avoir un. « Cette invention a tout simplement changé ma vie. Les Jeux Paralympiques de Paris ont mis à l’honneur les personnes handicapées. L’élan créé au cours de l’été ne doit pas s’essouffler.»

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