Depuis qu’elle a gravi les marches du Festival de Cannes, la fille de Judith Godrèche, Tess Barthélémy, 19 ans, est la cible de propos sexistes et sexuels sur les réseaux sociaux. La raison ? Sa longue robe noire très décolletée.
“Pour une femme qui dénonce les abus et agressions sexuelles au cinéma… Elle exhibe sa fille un peu déshabillée”, “Hilarant, maman va présenter sa fille nue aux producteurs réalisateurs…”, se sont par exemple permis certains internautes, pour que Judith Godrèche a porté plainte pour viol contre deux figures du cinéma d’auteur, Benoît Jacquot et Jacques Doillon.
Ces propos déplacés ont un nom : le « slutshaming », qui consiste à « stigmatiser, culpabiliser ou disqualifier toute femme dont l’attitude ou l’apparence serait jugée ». difficile », rappelle le média Fraîches. Face à l’ampleur des agressions dont sa fille est victime, Judith Godrèche, devenue porte-drapeau du mouvement #MeToo en France, a décidé de monter au créneau.
“Laissez ma fille tranquille, et toutes les filles, et toutes les femmes, couvertes ou courtes, cis ou trans”, a réagi l’actrice et réalisatrice dans un message publié lundi soir sur Instagram. « Arrêtez de juger – d’encourager – d’inciter – de promouvoir cette culture du viol. Cette misogynie tourne en rond», a encore déploré Judith Godrèche, qui appelle à «échanger les grimaces contre des sourires» et souligne que «la bienveillance n’est pas un échec».
“Je trouve incroyable ce qu’elle fait”
Tess Barthélémy, née de l’histoire entre Judith Godrèche et l’acteur et réalisateur Maurice Barthélémy, apparaît dans le court métrage “Moi aussi”, réalisé par sa mère et présenté sur la Croisette. Ce film de 17 minutes met en lumière 1 000 femmes et hommes qui lui ont témoigné sur des abus et agressions sexistes et sexuels.
Sa fille, danseuse de formation, y exécute une chorégraphie. “C’est un projet assez incroyable”, a-t-elle déclaré à l’AFP. “Je suis entouré de 1 000 participants qui ont envoyé des mails à ma mère sur les agressions qu’elle a subies, et pas seulement dans le monde du cinéma.”
En début d’année, le public a également pu la voir dans « Icône du cinéma français », la série semi-autobiographique de Judith Godrèche.
A l’ouverture du 77ème Festival de Cannes, elle a assuré sa mère de son soutien. “C’est son propre combat, sa propre cause qu’elle (défend) très bien toute seule”, a-t-elle déclaré à l’AFP. « Je suis là pour accompagner parfois, pour jouer dans les choses qu’elle fait, pour dire plus fort ce message, mais ce n’est pas le mien. Je trouve incroyable ce qu’elle fait, je serai toujours là, très proche d’elle, pour la soutenir. »
