Ameth Suzane Camara s’est exprimée pour la première fois depuis sa liberté provisoire. Après 3 mois de détention préventive pour injures à l’égard du chef de l’Etat et actes susceptibles de discréditer une institution, le chef de l’Alliance pour la République (APR) s’est exprimé dans un entretien à L’Observateur sur son séjour en prison, le système de santé défaillant en prison et la maladie de son codétenu, Soryba Kouyaté, artiste et chanteur.
«Je suis resté digne pendant cette épreuve. Je n’aimais pas certains hommes politiques qui, une fois en prison, simulent des maladies, observent des grèves de la faim ou présentent un dossier médical difficile pour se sortir du pétrin”, a argué Ameth Suzanne Camara.
Avant d’ajouter : « Je l’ai vécu dignement, car j’ai été emprisonné à cause de mon engagement politique. J’ai effectué 12 semaines de mandat de dépôt, du 30 juillet au 21 octobre matin.
« Il n’y a pas assez de personnel pour prendre en charge 3 000 détenus »
Par ailleurs, le leader politique de l’APR a fait des révélations sur les conditions de vie précaires de ses anciens camarades prisonniers, expliquant le manque de soins médicaux auxquels ils font face. « J’ai vu plusieurs prisonniers tomber malades. Les soins médicaux sont insuffisants. Il n’y a pas assez de personnel pour prendre en charge trois mille (3.000) et quelques détenus », a expliqué le membre du Réseau des Enseignants de l’APR.
Il a révélé de terribles maladies auxquelles sont confrontés certains détenus et qui l’ont particulièrement touché lors de son séjour en prison.
« Le cas du chanteur Soryba Kouyaté m’a particulièrement touché. Il était très malade. Il a été interné à un moment donné à l’infirmerie. Il se plaignait de douleurs et vomissait du sang et en perdait également dans ses selles. Il a passé au moins 3 semaines à l’infirmerie avant d’être transporté d’un hôpital à un autre”, a précisé M. Camara.
« Il y a aussi le cas d’un vieil homme très malade qui m’a également touché. Il ne pouvait même pas marcher. Le personnel l’a finalement mis à l’infirmerie », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Ameth Suzanne Camara a fait savoir que « les conditions d’hygiène ne sont pas convenables et qu’il est impossible de manger un repas chaud », a-t-il déclaré à nos confrères de L’Observateur.