Jean-Pierre Ferland (1934-2024) | L’icône jaune – .

Jean-Pierre Ferland (1934-2024) | L’icône jaune – .
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L’Osstidcho ébranlé le Québec et… détruit Jean-Pierre Ferland.

L’anecdote a été racontée à plusieurs reprises, par lui et par d’autres, et elle se termine toujours de la même manière : en voyant Charlebois et les autres à la Place des Arts, le chanteur, alors ancré dans la tradition de la chanson française, se sent « poignardé à mort ». Il a ressenti un « choc d’ostid », comme l’écrit son biographe.

Sauf que Ferland a rebondi.

Moins de deux ans plus tard, il sort un album qui, plus d’un demi-siècle après sa sortie, demeure un jalon dans l’histoire musicale du Québec.

On parle de JAUNE et on pense immédiatement aux superbes chansons qu’il contient : Le petit roi, Chante chante, Quand on aime on a toujours 20 ans, Dieu est un Américain et l’extraordinaire Le chat du café des artistes. Des airs que Ferland a porté sur scène tout au long de sa vie. Parce qu’il y a eu un avant et un après JAUNE.

« Tout un voyage »

Jean-Pierre Ferland brille à la fin des années 1960. Il a un contrat avec une grande maison de disques française (Barclay) et son premier grand succès populaire en (je reviens à la maison). Son style, à la fois inspiré de la chanson française et des chanteurs locaux, reste néanmoins assez classique. Il en prend toute la mesure lorsqu’il voit L’Osstidcho.

« Ma dernière chanson enregistrée à Paris était Un peu plus haut, un peu plus loin. Quand j’ai entendu le résultat final, j’ai hurlé de consternation ! J’ai dû quitter ce style à la française, raconte-t-il au journaliste Alain Brunet dans une interview à La presse en 2008. J’ai ensuite commencé à écrire avant de revenir au Québec, j’ai commencé à composer de la musique avec Michel Robidoux. En fait, je créais par désespoir. »

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PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Jean-Pierre Ferland en 2011

De Paris, Ferland appelle André Perry, qui a enregistré Donner une chance à la paix avec John Lennon et Yoko Ono lors de leur lit dans à Montréal. Il avait besoin de quelqu’un qui puisse l’emmener ailleurs. Il recrute des musiciens américains : il fait appel au guitariste David Spinozza, au batteur Jim Young et au bassiste Tony Levin (vu plus tard dans King Crimson).

« Je leur ai chanté ce que j’avais écrit, ils ont beaucoup aimé », disait le chanteur en 2008. « C’était extraordinaire de travailler avec ces musiciens américains qui aimaient mes chansons québécoises, qui aimaient mon esprit. »

Pendant des mois, on a fait des tests qui m’ont coûté une fortune et je ne regrette pas un seul centime. Nous avons pris une place qui n’existait pas ici. Nous avons fait un sacré voyage !

Jean-Pierre Ferland

Ce voyage ne s’est pas déroulé sans douleur. Entre autres parce que cette transformation a obligé Ferland à prendre ses distances avec certains collaborateurs : son complice et chef d’orchestre Franck Dervieux, d’abord, et même Michel Robidoux, qui avait pourtant contribué à faire naître l’étincelle de l’album monumental à naître.

JAUNE trouve sa singularité et puise sa force dans ce mélange unique de chanson française et de rock presque théâtral, en phase avec la culture rock fracassée du tournant des années 1970. Son directeur, André Perry, l’a déjà déclaré La presse que cet album était l’un des grands disques américains et internationaux de l’époque. Rien de moins.

Ce fut là un tournant. JAUNE fut le premier album concept québécois. On n’avait d’ailleurs jamais entendu un disque de chanson rock aussi raffiné. On en faisait à nouveau le point en 2005, lorsque l’album bénéficiait d’une édition spéciale remasterisée (remasterisécomme disent les Américains) qui donnait toute la mesure des arrangements signés Art Philips et Buddy Fasano.

En 2011, alors qu’il célébrait sur scène les 40 ans de son album mythique, Jean-Pierre Ferland confiait à Alain de Repentigny La presse ayant beaucoup douté – se demandant s’il n’avait pas vendu son âme à la musique pop, comme l’accusait notamment un groupe d’étudiants. « Il m’a fallu beaucoup de temps pour aimer JAUNE, il a dit. Au fond, je pense que j’étais d’accord avec les étudiants. »

Lisez notre interview sur l’album 2011 JAUNE

JAUNE n’a pas connu une vie scénique digne de ce nom. Le spectacle présenté en novembre 1970 à la Place des Arts n’attire pas les foules. C’était fou : il y avait quatre bulldozers sur la scène – la structure de la scène avait même été volontairement renforcée. Guy Latraverse, producteur et ami de Ferland, y a laissé sa chemise, comme on dit.

En 2011, la chanteuse a pu se rétablir. Et même chanter en public pour la première fois certaines des chansons de JAUNE qu’il n’avait jamais fait sur scène, comme Ce que tu dis quand tu tiens une femme dans tes bras Et Il y a des jours. «Je n’aurais jamais pensé pouvoir un jour JAUNE entièrement avec le Prologue et leÉpiloguedisait encore Ferland en 2011. Et je crois que je chante mieux qu’à l’époque de JAUNE. Comme me le dit mon chef : « Cela fait 40 ans que vous répétez… »

 
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