L’acteur Artus regrette le manque de soutien de sa ville

L’acteur Artus regrette le manque de soutien de sa ville
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L’acteur et comédien sort son premier film le 1er mai : Un P’tit truc en plus. Une comédie avec Clovis Cornillac, Alice Belaïdi, et lui-même, mais surtout des personnes handicapées mentales. Artus parle de l’importance de ce film pour lui et du peu de soutien qu’il a reçu de Montpellier et de la région à ses débuts dans le métier. Pour lui, la relation avec Montpellier est rompue.

Pour votre premier film Un petit quelque chose en plus vous avez choisi de raconter l’histoire de deux braqueurs en cavale qui s’introduisent dans une colonie abritant des adultes handicapés mentaux. Cela vous a-t-il semblé un sujet de comédie évident ?

Il me paraissait évident de vouloir faire une comédie avec des gens un peu différents, des acteurs que je ne vois pas assez souvent au cinéma.

On voit à l’écran des individus très différents, entre ceux qui sont trisomiques, celui qui est sans filtre, celui qui mime Nicolas Sarkozy. Avez-vous procédé à un casting rigoureux ?

Je les ai castés avant de terminer l’écriture du film. Je voulais écrire sur eux et pour eux. Je ne voulais pas leur créer des personnages. les mondes que les spectateurs découvriront dans le film sont bien eux. Stanislas qui parle comme un homme politique, c’est sa façon de parler. Boris qui se déguise tout au long du film, ce sont ses déguisements. Je voulais que cela corresponde à leur personnalité pour qu’ils n’aient pas à agir. Je ne voulais pas d’acteurs. Je cherchais des mondes et des couleurs différents. J’espère qu’on a réussi un film un peu choral où chacun a sa place.

Ils n’ont jamais eu à composer ?

Je ne cherchais pas d’acteurs. De nombreuses troupes de théâtre comptent des acteurs handicapés. Je voulais vraiment des gens qui n’avaient jamais joué. Arnaud qui est fan de Dalida, s’il avait été fan de curling, j’aurais pris ça. C’est une façon de me protéger. Si aujourd’hui quelqu’un me disait « tu n’as pas peur qu’un personnage trisomique, fan de Dalida, compte beaucoup », je dirais non, parce qu’il est vraiment comme ça. Nous n’avons pas triché dans ce film.

Votre personnage doit faire semblant d’être handicapé, mais il est immédiatement repéré.

Je ne voulais pas que nous nous moquions d’eux mais que nous rions ensemble. J’ai trouvé intéressant qu’ils m’aient brûlé assez rapidement. Les seuls qu’on prend pour des idiots depuis le début sont les valides.

Il y a de la comédie, on rit avec les personnages, mais il y a aussi une partition sentimentale. Les voleurs vont s’adoucir.

Surtout le personnage de Clovis, car on sent que le mien n’est pas un méchant et qu’il a envie d’autre chose.

Vous avez également choisi deux extrêmes : la dureté de Clovis Cornillac et la joie d’Alice Belaïdi.

Clovis est un bourrin et ne sait pas trop quoi faire. Il n’est pas doué pour les relations humaines. Il est dur. Le but était de montrer qu’il pouvait percer sa coquille grâce aux autres.

A-t-il été facile de monter ce film avec des personnes handicapées ?

Le financement était très compliqué. Il y a des gens qui nous ont clairement dit que le public ne voulait pas voir 10 personnes handicapées sur l’écran pendant une heure et demie. Il faut encore que les mentalités changent.

Vous avez passé votre adolescence à Lavérune en fréquentant le lycée La Colline à Montpellier. Comment était-ce ?

C’est un souvenir sympa, du village, de la détente, du vélo et d’aller au stade jouer au rugby tous les week-ends à Saint-Jean-de-Védas. C’était ensoleillé. C’était sympa. J’ai adoré y passer ma jeunesse. C’est drôle car j’ai toujours été très attaché à Montpellier et j’avoue que ce que je reproche un peu à la ville et à la région, c’est qu’elle ne s’attache pas à ses artistes. Quand je suis arrivé à Paris, j’avais tous mes amis artistes lillois et la ville était derrière. Les artistes toulousains, on sait qu’ils sont toulousains, parce que Toulouse est derrière eux. Moi, je ne me suis jamais senti porté par la ville et la région.

Des personnalités comme Audrey Lamy ou Julien Doré reviennent dans la région dès qu’elles en ont l’occasion. Mais nous ne vous avons pas vu aux premières du film.

Il y avait 240 chambres en même temps, le même soir. C’était compliqué de me diviser. Et vraiment, quand j’ai débuté ce métier, je disais souvent : « je viens de Montpellier ». Je pensais qu’il y aurait de la ferveur, mais ce n’est pas du tout ce genre de ville. Alors, on s’en détache un peu. Montpellier, à part les sportifs, c’est compliqué de citer quelqu’un d’ici, car il n’y a pas d’enthousiasme comme dans d’autres villes.

La relation avec la région est perdue ?

Oui. J’avais l’impression d’envoyer des SMS à Montpellier, qui était ma ville natale, mais elle n’a jamais répondu. Je me suis dit dommage, elle ne veut pas de moi.

Un petit quelque chose en plus, film d’Artus avec Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi. Sortie nationale le 1er mai 2024.
 
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