Jean Carmet, la soif de vivre d’un grand acteur

Jean Carmet, la soif de vivre d’un grand acteur
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L’acteur, décédé il y a 30 ans, a laissé l’image d’un grand artiste mais aussi d’un bon vivant, comme le montrent les images de sa visite à l’école de ses jeunes années, dans sa Touraine natale que Madelen vous invite à découvrir.

Décédé il y a 30 ans, Jean Carmet a laissé l’image d’un grand acteur mais aussi d’un bon vivant. Son amour pour sa Touraine natale et les vins qui lui sont associés font partie de sa légende. Les images que Madelen vous propose de découvrir ou de redécouvrir sont particulièrement émouvantes. Il retourne dans l’école de sa jeunesse, à Bourgueil, et montre que l’adulte qu’il est devenu reste plus que jamais un enfant qui, jusqu’à son départ, a soigneusement cultivé sa soif de vivre.

Il a marqué le cinéma de son empreinte, notamment avec La joie Dupont, mais aussi la télévision depuis quatre décennies. Jeune comédien puis à la tête d’un cabaret sous l’enseigne « Pot-au-feu », il participe régulièrement à La boite à sel, le premier spectacle d’auteurs-compositeurs-interprètes de l’histoire du petit écran. Il a ensuite donné la réplique à son ami Pierre Tchernia avec qui, loin des caméras, il a beaucoup ri, notamment lors du « Cake Game », qu’ils avaient inventé. Ils repèrent une pâtisserie à la devanture peu attrayante, y entrent et commandent des éclairs, des tartelettes ou des babas au rhum qu’ils dégustent devant la patronne en la félicitant pour la qualité de son travail. Ils n’y pensèrent pas un mot, eurent beaucoup de mal à terminer les parties, mais ils y parvinrent pour le plaisir de voir le visage de leur interlocuteur, ne comprenant pas ce qui lui arrivait.

« Bondieuseries »

Passionné par ce qu’il appelait ses « Bondieuseries », Carmet ne manquait pas de montrer aux amis qu’il recevait, un confessionnal de campagne, acquis à prix d’or, dont il était particulièrement fier. Le bruit des trains sur les rails le faisait aussi rêver. Cela a tellement marqué son enfance qu’entre deux tournages, il se rendait régulièrement à la gare Saint-Lazare, où, après s’être rasé dans les toilettes, il achetait des billets pour n’importe quel trajet, montant à bord de la première voiture au départ. Cet éternel vagabond a rendu fou les réalisateurs en profitant d’une pause du tournage pour frapper à la porte d’un inconnu, attiré par l’odeur de cuisine venant d’une fenêtre ouverte. À chaque fois, il a été reconnu et accueilli à bras ouverts, comme un ami de la famille. Il partageait une cuisse ou une selle de lièvre, entamant une conversation, qui se poursuivait jusqu’à ce qu’un assistant parvienne à retrouver sa trace. Il revint alors, presque à regret, sur le plateau.

Francis Blanche était aussi son ami, malgré une farce qui, pour Carmet, a tourné au cauchemar. Un jour, dans les années 60, Blanche annonce à la radio avoir trouvé un médecin capable de faire disparaître tout hoquet. Dans la foulée, il donne le numéro de téléphone de Carmet. Pendant deux mois, à une époque où les répondeurs n’existaient pas, la sonnerie sonnait jour et nuit, et à chaque fois qu’il décroche, il entendait un « Bonjour docteur », suivi d’un « hoquet ».

A Bourgueil, le comédien évoque Michel Audiard. Leur fraternité totale ne connaît une fracture passagère que lorsque le dialoguiste accepte la Légion d’honneur, ce qui, aux yeux de Carmet, n’est pas recevable de la part d’un anarchiste de droite.

Ce fantasme ne doit pas faire oublier l’immense acteur qu’il était, bien au-delà des seconds rôles qui lui étaient confiés. Les Césars l’ont récompensé pour Misérable Et Merci pour la vie. Il existe également une mini-série, dans laquelle il tient le rôle principal et dans laquelle il se révèle exceptionnel : La double vie de Théophraste Longuet. Trois épisodes réalisés par Yannick Andréi qui méritent d’être rediffusés aujourd’hui.

 
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