Par
Gabriel Kennedy
Publié le
27 septembre 2024 à 20h46
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Alors que le sida fait son grand retour à travers le monde et que sa détection se fait de plus en plus timide, le dernier opus de Gaël Morel, sans le vouloir (?), remet les pendules à l’heure sur la dangerosité du VIH dans une comédie romantique émouvante flirtant avec le marivaudage. Une belle réussite.
Un trio de trentenaires
Nous sommes à la fin du siècle dernier. Un trio de trentenaires va vivre la douloureuse expérience de l’amour partagé. L’histoire aurait pu être belle et pleine d’enseignements. Emma aime Sammy. Le couple aura également un bébé.
Emma le sait, Sammy aime aussi les hommes, et de temps en temps… Mais, se dit-elle, c’est autre chose, seulement charnel. Quoi qu’il en soit, cela lui revient toujours.
L’appartement dans lequel ces deux jeunes viennent d’investir est tout proche du labo photo de Cyril. Tous ces petits gens se croisent. Jusqu’au jour où Sammy et Cyril échangent un baiser plus que langoureux. Tout en prenant un minimum de précautions, les rencontres se multiplient entre les deux jeunes. Ils ne se rendent pas compte que la mort les approche à grands pas.
Les dangers du VIH
Le drame éclate dans toute son horreur et sa crudité lorsqu’Emma découvre qu’elle est de nouveau enceinte. Cette comédie se transforme subtilement en une fiction à caractère littéralement pédagogique sur les dangers du VIH : traitements, précautions à prendre, transmissions diverses, etc.
Comme toujours dans son cinéma, Gaël Morel traite tout cela avec une élégance et une délicatesse souveraines. Évitant tout pathétique, il filme ici plutôt un flamboyant hymne à la jeunesse et à l’amour. En invitant Victor Belmondo pour le rôle de Cyril (une référence à Cyril Collard, n’en doutons pas), Gaël Morel a retenu l’un des acteurs les plus lumineux de sa génération, doté d’une sensibilité époustouflante. Il ne porte pas entièrement le film sur ses épaules car Lou Lampros est une Emma étonnamment juste dans son ton et Théo Christine est un Sammy débordant d’émotion.
Nous épargnant les scènes dites de « genre » qui fleurissent dans certaines comédies françaises, vous savez de quoi je parle…, Gaël Morel réussit une œuvre sincère et empreinte d’humanité.
A voir absolument !
Victor Belmondo ! Petit-fils de, mais pas seulement !
Victor s’est passionné pour le cinéma dès son plus jeune âge. Tout naturellement, il étudiera le théâtre, l’écriture de scénario, le management et l’assistanat. Il avait 22 ans en 2015 lorsqu’il apparaît pour la première fois à l’écran dans “La Vie privée de Monsieur Sim”. Mais ce sera Christophe Barratier (Envole-moi, 2021) qui lui offrira sa première tête d’affiche. On devrait rapidement le retrouver au cinéma dans une comédie musicale de Diastème, puis, sur Netflix, dans un univers plus sombre, un policier d’Olivier Marchal (Bastion 36). Il faut suivre !
Robert Penavayre
Vivre, mourir, renaître. Réalisateur : Gaël Morel. Avec : Victor Belmondo, Lou Lampros, Théo Christine… Durée : 1h49 Genre : comédie dramatique
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