Olivier Bisback, le Belge qui a dépassé Jean-Claude Van Damme, Benoît Poelvoorde et Yolande Moreau

Olivier Bisback, le Belge qui a dépassé Jean-Claude Van Damme, Benoît Poelvoorde et Yolande Moreau
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Olivier Bisback est l’homme qui arrive à point nommé. Depuis une trentaine d’années, et avec une belle collection de cicatrices en plus, cet Alostais de 51 ans a devancé Jean-Claude Van Damme (devenu son ami), Benoît Poelvoorde, Nikolaj Coster-Waldau ou encore Yolande Moreau (“elle a dû transporter deux cadavres pesant au total 160 kilos”), remplace les stars lors de combats musclés, saute des toits, crashe des voitures ou contrôle des cascades des deux côtés de l’Atlantique. Impossible de trouver mieux que le « Belgian Fall Guy » (son surnom) pour analyser… Le gars qui tombe à picComédie d’action de David Leitch sur les coulisses des scènes d’action hollywoodiennes.

En sortant de la projection, j’ai ressenti la même excitation que lorsque je regardais Karaté Kid, Rocky Ou Ramboqui m’a donné envie de devenir cascadeurexplique-t-il avec enthousiasme. Ce que l’on voit à l’écran, avec les gestes et les lignes empruntées aux classiques, est la réalité. Le gars qui tombe à picc’est ma vie.”

Avec Benoît Poelvoorde pour Le Tout Nouveau Testament. ©Instagram/Olivier Bisback

Quelle scène vous a le plus impressionné ?

Le record du monde de roulement de canon, avec huit barils et demi. Je suis sûr qu’ils ont préparé pendant des mois cette unique cascade mécanique et pneumatique, avec des pistons. Il faut prendre le bon virage au bon moment avec une voiture plus légère, spécialement préparée pour cela. Ils ont dû en planter quelques-uns pour arriver à un tel résultat. En Belgique, la pression est énorme : on ne peut faire qu’une seule prise, car on n’a qu’un seul véhicule ! Aux États-Unis, on répète jusqu’à ce que ce soit parfait. Pour Rapide furieux, plus d’une centaine de voitures ont été envoyées à la casse. À l’écran, cela semble facile, mais dans la vraie vie, c’est impossible à reproduire.

Êtes-vous du genre casse-cou en ville ?

Oh non ! C’est le contraire : j’évite tous les dangers. A la foire, ma fille veut faire des manèges à sensations et moi pas (rire). En revanche, dès que j’enfile ma casquette de cascadeur, un peu comme Clark Kent et Superman, je deviens un autre homme. Le cinéma est ma vie, ma passion. Je pense tout le temps aux cascades, aux façons de les réaliser.

Quel était le plus dangereux ?

Sur le plateau de Domino, j’ai dû dépasser Nikolaj Coster-Waldau et tomber d’un rebord de 20 mètres de haut. Nous avions mis les matelas de protection et tout répété, mais au moment du tournage, comme nous devions atterrir sur des légumes, un assistant a déplacé une caisse de tomates pour qu’elle soit meilleure sur l’image. Il y a eu des montants : ma veste en cuir était déchirée et mon bras était blessé. Quelques centimètres sur le côté, au cou ou au cœur, et j’étais mort.

Un petit air de JCVD… ©Instagram/Olivier Bisback

Quelle est ta spécialité ?

J’adore réaliser des cascades et je fais tout. Quand je vois des footballeurs s’entraîner le matin et se reposer l’après-midi pour être prêts pour le week-end, ça me fait rire. On ne sait jamais à l’avance ce qui nous sera demandé. Il faut donc être prêt à tout et s’entraîner, au moins 30 ou 40 heures par semaine, en boxe, arts martiaux, gymnastique, fitness… Et quand je vois un escalier, je me demande instinctivement comment y tomber. (rire). C’est un engagement quotidien. Mais cela a un prix : j’ai les muscles d’un homme de 32 ans mais les articulations d’un octogénaire…

« Fall Guy » est une expression à double sens, signifiant cascadeur mais aussi bouc émissaire.

Le film joue là-dessus. Avec 85% d’acteurs, ça se passe très bien. Il y a du respect et de la complicité. Je ne peux citer aucun nom, mais, pour certaines stars, ce n’est pas du tout le cas. Un jour, après un coup d’éclat réussi, tout le monde applaudit. Et l’acteur principal dit : “Wow, c’était tellement bon que les gens diront que je l’ai fait !” Là, j’avais les couilles, mais je ne l’ai pas montré. Il faut quatre choses pour faire un bon cascadeur : des connaissances, un physique, la chance d’être au bon endroit au bon moment et une attitude positive. Par exemple, j’ai fabriqué la torche et je trouve qu’elle est parfaite. Le réalisateur demande alors à refaire le tournage car un figurant présentait un mauvais profil. Eh bien, je lève le pouce avec le sourire et c’est reparti !

Olivier Bisback était « le flambeau » de la cérémonie Magritte. ©Instagram/Olivier Bisback

Cette comédie d’action montre aussi les tensions qui peuvent exister sur un plateau…

Il m’est arrivé d’être considéré comme le petit Flamand juste doué pour porter des valises. J’ai également été renvoyé une fois parce que l’acteur principal pensait que j’étais trop grand et trop beau. En Allemagne, un réalisateur voulait tout contrôler. Mais il a donné les instructions au mauvais moment et la voiture était encore loin au moment où elle était censée percuter un piéton. C’est un métier où rien ne peut être laissé au hasard. Mais, de manière générale, plus le cinéaste est célèbre, comme Brian De Palma, mieux ça se passe.

Vous n’avez pas peur d’être remplacé par l’intelligence artificielle à l’avenir ?

J’ai été le premier cascadeur belge reconnu aux Etats-Unis et je serai probablement le dernier. Dans cinq ans, peut-être dix, nous deviendrons des chorégraphes d’action. De nombreux effets physiques ont déjà disparu. Regardez Steven Seagal : c’est toujours le même impact de balle avec le même flux de sang dans sa maison. C’est généré par ordinateur. Cela se voit. Rien ne remplace la réalité. Mais je serai sans aucun doute le dernier des Mohicans…


Ryan Gosling: “Les cascadeurs sont les vrais héros. »

Ryan Gosling, qui joue le rôle principal avec Emily Blunt dans Le gars qui tombe à pic, voulait rendre hommage aux cascadeurs. “Je fais ce métier depuis 30 ans et j’ai travaillé toute ma carrière avec des étudiants : ce sont les gens les plus généreux du mondea-t-il déclaré à l’agence de presse PA. Ils passent à l’action, prennent les coups à votre place, se blessent pour que vous ne soyez pas blessé et n’en tirent aucune gloire. Ce n’est pas cool, il faut que ça change. C’est très excitant de faire partie d’un projet comme celui-ci qui concentre la caméra sur eux, car ce sont eux les vrais héros.

 
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