Les lauriers du quatrième pouvoir
On connaît les films tissant des lauriers au quatrième pouvoir : Les hommes du président (Scandale du Watergate), Projecteur (dissimulation de prêtres pédophiles par l’épiscopat de Boston), Dit-elle (Affaire Weinstein), Documents du Pentagone (mensonges d’État sur la guerre du Vietnam)… Il s’agit à chaque fois de rendre hommage à la ténacité des journalistes, soucieux de révéler la vérité au public, en mélangeant les codes du film policier (l’enquête) et du thriller (l’enquête). pressions des puissants).
Très étrange par rapport à ce standard que cela Scoop. Déjà, la diffusion de Newsnight n’en était pas un à proprement parler : l’affaire Epstein était devenue un scandale public et les relations du prince Andrew avec le milliardaire étaient notoires. La particularité de l’entretien réside dans son statut de Royal et les relations spécifiques de la presse britannique avec la Couronne. Le duc d’York n’était pas tenu d’accorder une entrevue. Ne vous plaignez jamais, ne justifiez jamais (« Ne vous plaignez jamais, ne vous justifiez jamais ») était l’adage et le mot d’ordre de sa mère, Elizabeth II.
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Entreprise de femmes
Il s’agit ici avant tout de rendre compte de la négociation singulière en vue de l’entretien qui devait conduire à la chute (relative) d’Andrew. Au travail, plusieurs femmes. En premier lieu Sam McAlister (dont l’autobiographie est adaptée ici), un producteur amoureux des vestes Chanel et des sacs Vuitton qui peine à se faire reconnaître au sein de la moins ostentatoire BBC (Billie Piper est parfaite). “Elle est très Daily Mail »dit un collègue, en référence à la presse people.
Un pas de deux s’opère entre elle et Amanda Thirsk (Keeley Hawes), la secrétaire d’Andrew (Rufus Sewell, méconnaissable), soucieuse de permettre au duc d’York de se justifier. Le présentateur vedette de NewsnightEmily Maitlis (Gillian Anderson, plus crispé Britanique que jamais) veut redorer son image : on lui a reproché, se souvient-elle, de ne pas avoir interrogé Bill Clinton au sujet de Monica Lewinsky. Le « scoop » repose donc sur des questions de pouvoir et d’ambitions personnelles.
Le réalisateur Philip Martin a travaillé sur la série La Couronne. Et on ressent : Scoop dramatise en douceur les faits connus sans entrer dans le cœur du sujet. Contrairement à Dit-elle, le film reste aussi évasif que le prince Andrew sur le sort des victimes d’Epstein. C’est pourtant le principal reproche adressé au fils préféré de Sa Majesté à l’issue de ce désastreux coup de pub.
Scoop Histoire de la Couronne La concrétisation Philippe Martin Scénario Peter Moffat et Geoff Bussetil Avec Gillian Anderson, Billie Piper, Rufus Sewell Netflix 01h42