Adaptant son roman au cinéma, Anthony Delon y réfléchit… depuis les premières lignes qu’il a écrites sur Rail. C’est en effet « en pensant au cinéma » que le fils d’Alain et Nathalie Delon a conçu son livre, sorti le 27 mars chez Fayard.
Dans ce troisième ouvrage (le premier de fiction), l’auteur décrit des relations très toxiques, de contrôle, d’amour et de douleur sur fond de maladie dévastatrice. La médiatisation des ruptures familiales vécues par la famille Delon pourrait laisser penser qu’il s’agit là d’une autofiction, voire d’une autobiographie. Mais Anthony Delon l’affirme et maintient son cap : ce roman est une fiction… dans laquelle, évidemment, il a mis des affects personnels et des moments de son histoire, transposés comme le permet le processus littéraire.
Ainsi, reconnaît-il, le personnage de Luna est un résumé de trois femmes avec lesquelles il a eu des relations amoureuses malheureuses. Quant à savoir si Joseph, le père cancéreux du héros du roman, est Alain Delon, son fils aîné a déjà expliqué qu’il faisait référence au cancer du pancréas de sa mère, Nathalie Delon, et à sa mort, qu’elle n’a pas encore « digérée ». ». L’écrivain, très courtois mais un peu fatigué, n’a pas vraiment envie de jouer au jeu du qui est qui et laisse apparaître, au fil de l’entretien, qu’il est plus intéressé à mettre en valeur son travail d’auteur.
Le cinéma à l’honneur
Son livre a été écrit en vue de l’adapter au grand écran, a expliqué Anthony Delon à Julia Vignali, dans son émission ce week-end “Les Incontournables” sur Europe 1. Sur sa démarche d’écriture, Anthony Delon est clair : “Ce livre doit être lis, j’allais dire regarde-le, comme un film ».
“On voit qu’il y a beaucoup de dialogues”, explique-t-il à Julia Vignali, précisant qu’il “l’a écrit avec un film en tête” et que les dialogues étaient “là pour apporter cette couleur”. L’intention de transformer le roman en film était présente dès le début et a guidé sa manière d’écrire.
Toutefois, s’il compte l’adapter, l’auteur ne le fera pas seul. Il recherche un scénariste « pour l’écrire avec moi ». En revanche, Anthony Delon se voit partir seul derrière la caméra pour diriger ce projet. Est-ce un hommage indirect à sa mère Nathalie, actrice devenue réalisatrice ? Ou un désir plus ancien qui couve depuis qu’il a débuté une carrière d’acteur en 1987 avec le cinéaste Francesco Rosi pour le film Chronique d’une mort annoncée ? Le presque sexagénaire n’a cependant aucune idée du casting de son futur long-métrage, mais a sobrement répondu « j’aimerais bien » lorsque le journaliste lui a demandé s’il envisageait de jouer dans son propre projet.
Une triple casquette qui constituerait un véritable défi professionnel. Mais le fils du Samouraï n’est pas du genre à avoir peur.
