Durant cinq des six dernières années, Françoise Bettencourt Meyers a été en tête du classement des femmes les plus riches du monde. Pour la quatrième année consécutive, l’héritière de L’Oréal, également auteure et pianiste passionnée, conforte sa position de femme la plus riche de la planète.
Un article de Samantha Kroontje pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie
La grande majorité de la fortune de cette septuagénaire, estimée à 99,5 milliards de dollars (91,5 milliards d’euros), provient de sa participation de près de 35 % dans le groupe L’Oréal, leader français de l’industrie de la beauté, qu’elle possède avec son mari et ses deux fils. Mme Bettencourt Meyers est vice-présidente de l’entreprise et siège au conseil d’administration de L’Oréal depuis 1997. Cette année, elle a vu sa fortune augmenter de 19 milliards de dollars (soit 17,4 milliards d’euros) grâce à l’augmentation de 20 % du cours de l’action L’Oréal, la plaçant en tête des femmes les plus riches en termes de revenus en dollars dans le classement des milliardaires de Forbes. Elle se situe juste en dessous des 14 membres du club des 100 milliards de dollars, à un demi-milliard de dollars de rejoindre cette élite.
Petite-fille du fondateur de L’Oréal, Eugène Schueller – l’inventeur parisien qui a conçu des teintures capillaires sûres – Mme Bettencourt Meyers a fait sa première apparition dans le classement Forbes l’une des plus grandes fortunes du monde en 2018. La valeur de sa fortune était alors estimée à 42,2 milliards de dollars (38,8 milliards d’euros) suite au décès de sa mère, Liliane Bettencourt, en 2017. Depuis ses débuts, les actions de l’entreprise les prix ont grimpé de 150 % et sa fortune a plus que doublé.
L’Oréal est l’une des plus grandes entreprises de cosmétiques et de beauté au monde, avec 44 milliards de dollars (41 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 2023 provenant d’une trentaine de marques, dont Maybelline, Kiehl’s et Lancôme. L’entreprise, malgré ses 115 ans d’existence, reste jeune grâce à sa stratégie d’acquisition et ses campagnes publicitaires tendances. L’été dernier, L’Oréal a finalisé l’acquisition de la marque de beauté australienne Aesop pour un montant de 2,5 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros), renforçant ainsi sa gamme de produits de beauté de luxe aux côtés de marques telles qu’Yves Saint Laurent et Armani Beauty.
En juillet, Kendall Jenner a également été nommée ambassadrice mondiale de la marque, rejoignant une liste prestigieuse d’ambassadrices qui comprend notamment Viola Davis et Kate Winslet.
Bien qu’elle soit à la tête d’un empire aussi remarquable, Mme Bettencourt Meyers choisit de rester à l’écart des projecteurs. Elle est souvent décrite comme étant plus discrète et plus intellectuelle qu’une personne mondaine. On dit qu’elle joue du piano plusieurs heures par jour et qu’elle est l’auteur de deux livres, l’un contenant des commentaires sur la Bible et l’autre sur les dieux grecs. Pour autant, l’ascension de Françoise Bettencourt Meyers parmi les plus riches du monde ne s’est pas faite discrètement.
Elle a fait la une des journaux en 2007, lorsqu’elle a déposé une plainte pénale contre François-Marie Banier, ami de longue date de la famille et photographe de célébrité. Elle l’accuse d’avoir manipulé sa mère malade pour lui soutirer plus d’un milliard d’euros en œuvres d’art, en espèces, en biens immobiliers et autres cadeaux. Le procès s’est terminé par une condamnation et une peine de trois ans de prison ; En appel, M. Banier a été condamné à quatre ans de prison avec sursis et à une amende d’environ 420 000 dollars (386 000 euros). Le différend a également mis en lumière une fracture très publique entre l’héritière de L’Oréal et sa fille. En 2011, un tribunal a nommé Mme Bettencourt Meyers comme tutrice légale de sa mère suite au diagnostic de la maladie d’Alzheimer de sa mère.
Depuis qu’il a rejoint le classement mondial des milliardaires Forbes, Françoise Bettencourt Meyers n’a cessé d’accroître sa fortune. Elle préside la holding familiale Téthys Invest, à travers laquelle elle a soutenu de nombreux projets, parmi lesquels l’opérateur hospitalier privé français Elsan. Cette femme d’affaires est également présidente de la fondation familiale Bettencourt Schueller, qui encourage le progrès français dans les domaines des sciences et des arts, en attribuant des fonds et des prix à des projets liés au progrès social.
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