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La Suisse n’a jamais renvoyé de réfugiés en Syrie

Depuis le début de la guerre en Syrie au début des années 2010, la Suisse n’a jamais renvoyé un réfugié syrien dans son pays. C’est le Conseil fédéral qui l’a dit dans sa réponse du 13 novembre à une proposition déposée en septembre par le conseiller national Thomas Knutti (UDC/BE).

L’élu de l’UDC appelle à l’arrêt « immédiat » des admissions de réfugiés syriens et afghans. Le Conseil fédéral a répondu que depuis le début de la guerre, «aucun rapatriement vers la Syrie ne pouvait être effectué pour des raisons opérationnelles et de sécurité». En revanche, le Secrétariat d’Etat aux Migrations précise que les retours vers l’Afghanistan « sous la contrainte » ont repris ces derniers mois.

Concernant la motion, le Conseil fédéral la rejette en vertu du « droit international et de la Constitution fédérale », car la Suisse ne peut pas geler l’admission de réfugiés de certains pays uniquement. La chute de Bachar al-Assad va-t-elle changer la donne ? Lundi, l’UDC Suisse a en tout cas appelé au blocage immédiat des réfugiés qui pourraient venir de Syrie et au retour progressif de ceux qui se trouvent en Suisse.

En Allemagne, les réactions vont également dans ce sens. On se souvient qu’Angela Merkel s’était montrée particulièrement ouverte à l’accueil des réfugiés syriens dans les années 2010. Le revers de la médaille était une montée progressive de l’extrême droite. Le 24 août, un Syrien de 26 ans a poignardé des personnes au hasard lors d’une fête à Solingen, tuant trois personnes et en blessant huit autres. L’État islamique a revendiqué l’attentat qui a choqué toute l’Allemagne jusqu’en Suisse. C’est d’ailleurs cette attaque qui a motivé la motion de Thomas Knutti.

En Suisse, selon l’Office fédéral de la statistique, fin 2023, la diaspora syrienne comptait environ 28’000 personnes. Ces dernières années, environ 1 200 nouvelles demandes d’asile ont été déposées chaque année. Fin 2022, environ 7 200 Syriens avaient obtenu une admission provisoire. Lundi, le Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM) a annoncé qu’il suspendait le traitement des demandes d’asile des ressortissants syriens « jusqu’à nouvel ordre ».

Avec le changement de régime en Syrie, la Suisse pourra-t-elle changer de politique et renvoyer des gens dans leur pays comme le souhaite l’UDC ? Il est évidemment trop tôt pour le dire. Lundi, devant le Conseil national, le chef du Département des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, a déclaré que le Conseil fédéral ferait le point sur la situation en Syrie lors de sa séance hebdomadaire de vendredi.

 
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