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le parquet poursuit son réquisitoire, entre 12 et 14 ans requis contre les coaccusés

Après avoir requis lundi la peine maximale de 20 ans d’emprisonnement contre Dominique Pélicot et de lourdes sanctions contre 20 de ses coaccusés, le parquet a poursuivi mardi matin ses réquisitoires au procès pour viol de Mazan. Elle réclamait à chaque fois entre 12 et 14 ans de prison.

En une heure, sur un ton sans emphase, le procureur général Jean-François Mayet a résumé les faits reprochés à huit des 30 derniers accusés. L’enjeu de ce procès n’est rien de moins que de « changer fondamentalement les relations entre hommes et femmes », a-t-il affirmé lundi.

Pour chacun d’eux, le représentant du parquet a demandé au tribunal correctionnel du Vaucluse de prononcer des peines de 12 ans de réclusion criminelle lorsqu’il rendra son verdict, le 20 décembre au plus tard.

A ce rythme, l’acte d’accusation pourrait être bouclé d’ici mardi en fin de journée. Ce qui ouvrirait la voie à la plaidoirie mercredi, probablement dans l’après-midi, de Béatrice Zavarro, l’avocate de Dominique Pelicot, le « chef d’orchestre » de cette affaire hors du commun, symbole de violences faites aux femmes et de soumission chimique.

Peines de 12 à 14 ans requises contre les coaccusés

Mardi matin, Jean-François Mayet a débuté par le cas de Boris M., 37 ans. « Il nous a dit à l’audience qu’il avait été lobotomisé », a rappelé le magistrat. « Il se dit victime, comme Madame Pelicot, de Dominique Pelicot. En réalité, il s’est contenté de la situation telle que présentée par Dominique Pelicot, (…), à aucun moment il n’a demandé ni obtenu le consentement de Mme Pelicot quant à son état.

La même peine de 12 ans d’emprisonnement avait alors été requise par Jean-François Mayet contre sept autres coaccusés.

Contre Cyril B., 47 ans, qui « savait bien qu’il ne fallait pas réveiller Madame Pélicot ». Contre Thierry Pa., 54 ans, selon qui Dominique Pelicot est le « seul responsable » des faits. Contre Omar D., 36 ans, pour qui « l’accord et la présence du mari semblaient suffisants ». Contre Jean T., 52 ans, dont « rien ne prouve qu’il ait été lui-même drogué », comme il l’avait affirmé. Contre Mahdi D., 36 ans, qui se dit « victime des agissements de Dominique Pelicot ». Contre Ahmed T., 54 ans, qui « rejette toute responsabilité dans les faits ». Et enfin contre Redouane A., 40 ans, venu deux fois à Mazan, pour « faire plaisir au couple », a ironisé le procureur général.

La deuxième représentante du parquet, Laure Chabaud, a alors pris le relais. Elle a requis 12 ans de prison contre Lionel R., 44 ans, qui a affirmé participer à « une partie d’un fantasme de couple ». 13 ans contre Florian R., 32 ans, qui n’a pas reconnu « l’élément intentionnel du délit », puis Grégory S., 31 ans, qui tout en étant « au courant de l’état altéré par Gisèle Pelicot » avait continué jusqu’à son éjaculation. Enfin, contre Karim S., 38 ans, « l’un des rares prévenus dont les échanges Skype (avec Dominique Pelicot) ont été découverts », le magistrat a requis 14 ans de prison.

« En 2024, on ne peut plus dire comme elle n’a rien dit, elle a accepté “C’est d’un autre âge”, a insisté lundi le magistrat.

Cinquante hommes ont essayé

Cette deuxième journée de mise en examen a débuté, comme lundi, en présence de Gisèle Pelicot, assise seule sur le banc des parties civiles, et de son ex-mari, 71 ans, tête baissée dans le box des accusés.

A son encontre, le ministère public avait requis la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle lundi matin, à l’ouverture de son réquisitoire. Dix-sept ans de prison avaient alors été requis contre Jean-Pierre M., 63 ans, qui avait reproduit le même procédé sur sa propre épouse. Dans l’après-midi, des peines de 4 à 13 ans de prison ont été requises contre les 19 premiers coaccusés, poursuivis pour « infraction sexuelle » ou viol aggravé.

Pendant 10 ans, de juillet 2011 à octobre 2020, Dominique Pelicot avait frappé sa femme avec des anxiolytiques pour la violer et la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés sur Internet, via le site coco.fr, aujourd’hui interdit. Une cinquantaine d’entre eux, âgés désormais de 26 à 74 ans, ont été identifiés et sont donc jugés depuis le 2 septembre.

 
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