Près de 14 longues années séparent la première annonce de STALKER 2 : Heart of Chornobyl de sa date de sortie ferme et définitive, ce 20 novembre 2024. Un projet complexe qui a rencontré de multiples complications, notamment ces dernières années avec la guerre qui a éclaté en Ukraine. . Ceci étant dit, la situation n’aura pas empêché les développeurs de finaliser leur bébé pour nous le proposer en fin d’année. Le parcours du combattant a donné naissance à un jeu aux multiples qualités qui semble malgré tout être arrivé un peu trop tôt sur nos machines… Explications.
Notre histoire commence par une longue cinématique qui prend notre personnage dans la Zone, un lieu hostile et particulièrement dangereux. Nous sommes là pour utiliser une machine censée redonner de la valeur à un artefact, ce qui pourrait nous rapporter beaucoup d’argent. On y va par appât du gain, armés d’une lampe de poche et d’un pistolet. Nos premiers pas fixent le cadre, nous font découvrir une atmosphère aussi glaciale que menaçante. On avance avec prudence et on rencontre nos premiers ennemis avant de tomber sur des soldats qui nous assomment, voire nous éliminent. On se réveille ensuite quelques heures plus tard, nus et sans matériel. Aidé par un inconnu, nous récupérons des boulons – un objet très important – et partons dans une petite ville qui s’avère être le centre névralgique de la région. De là, nous récupérons le matériel, nos premières missions et nous partons à l’aventure dans le monde impitoyable proposé par STALKER 2.
Si le contexte général et l’histoire proposée sont assez agréables à suivre, on ne peut pas dire qu’elle soit révolutionnaire. Il nous pousse à avancer et à découvrir les mystères qui entourent la Zone et ses occupants, tout en nous proposant d’aider certains autochtones et de faire des choix. Celles-ci sont relativement nombreuses et peuvent réellement guider votre manière de résoudre certaines quêtes. On peut attaquer les PNJ que l’on rencontre, mais aussi négocier, les payer, leur rendre un service. Les possibilités sont multiples – tout comme les approches – et c’est vraiment appréciable !
Mais au-delà d’une histoire, STALKER 2 c’est avant tout une ambiance. Le monde dans lequel vous vous plongez – qui est franchement massif et qui vous occupera pendant de nombreuses heures de jeu – contient des dangers. Ces derniers sont nombreux – très nombreux – et il n’en faut pas beaucoup pour basculer l’arme vers la gauche, même sur la difficulté la plus simple. Le titre GSC Game World est impitoyable et vous devez le montrer avec beaucoup de prudenceconstamment, pour éviter les distorsions, les animaux sauvages/mutants, les soldats en patrouille, les radiations… Vous êtes constamment sollicité et vous devez avancer avec prudence. On peut aussi vous dire en toute franchise que la fuite est une option à ne pas négliger, car le moindre affrontement peut vite se terminer.
Bref, en plus de tout ça, STALKER 2 nous invite à découvrir un monde sombre qui brille par son atmosphère oppressante. Les lieux fermés sont souvent très sombres, étroits et les ennemis peuvent surgir de n’importe où. Ajoutez à cela des orages qui déchirent le ciel, qui devient rouge à grands coups d’éclairs et qui vous poussent à vous abriter en quelques minutes seulement, et vous comprendrez que tout est fait pour vous maintenir en état d’alerte permanent. Bien évidemment, les dialogues avec les PNJ ne sont pas en reste et la tension qui existe entre les différentes factions n’arrange vraiment pas les choses. Bref, toute une série d’éléments qui rendent votre voyage aussi immersif que violent et dangereux. Tout simplement savoureux.
Côté gameplay, STALKER 2 prend donc la forme d’un FPS, comme son prédécesseur. La prise en main est relativement classique et ne nécessite aucun apprentissage particulier.. L’introduction fait toujours office de tutoriel et permet, en quelques minutes seulement, d’intégrer les commandes de base. Ceci étant dit, ne pensez pas que le jeu de GSC Game World se limite à cela, car ce serait une grosse erreur. L’aspect survie est omniprésent et a un impact considérable sur le gameplay et l’approche que vous aurez face aux situations de jeu. Comprenez que vous devez vous nourrir, vous arroser, prendre ce dont vous avez besoin pour récupérer de l’endurance ou réduire les radiations. Autre point important : l’usure de vos armes. Plus vous les utilisez, plus ils s’abîment. La conséquence ? Lors d’un affrontement, votre matériel peut se coincer, le chargeur peut se coincer. Un problème ennuyeux qui vous rend vulnérable face à vos adversaires qui n’en demanderont pas plus pour vous tuer. Il est donc nécessaire de vérifier l’état de votre matériel, de le réparer et/ou de l’améliorer si nécessaire sur place, avant même d’envisager une sortie.. Une opération qui, une fois de plus, vous place une épée de Damoclès au-dessus de la tête et qui crée une pression omniprésente sur votre aventure.. Vous êtes prévenu.
Bien évidemment, STALKER 2 ne se limite pas aux affrontements en espaces clos. La majeure partie de votre voyage prend la forme d’un voyage au cours duquel vous pourrez visiter de nombreux endroits. : tunnels, bunker, base militaire, bâtiments abandonnés… Certains ne seront pas fréquentés, tandis que d’autres contiendront leur dose de pièges ou d’adversaires en tout genre. Mais ce qui fait indéniablement le charme du jeu, c’est l’exploration.. Si vous envisagez de courir d’un point à un autre sans prendre le temps d’explorer les endroits que vous traversez, vous risquez franchement de rencontrer des difficultés. Et ce, même en début de partie. Vous devez donc visiter chacune des salles mises à votre disposition afin d’y trouver des munitions (qui ne sont pas excessivement nombreuses) ou des objets de soin dont vous aurez probablement besoin régulièrement. Nous profitons également de ce point pour aborder un élément qui nous semble un peu excessif. Chacune de nos blessures provoque des dégâts – logiquement – mais peut aussi appliquer un malus appelé saignement. Si vous n’utilisez pas rapidement des bandages, vos points de vie disparaîtront comme neige au soleil. Le problème est qu’à chaque rencontre, pratiquement à chaque blessure, des saignements nous sont infligés. C’est rebutant et surtout terriblement ennuyeux, surtout au début de l’aventure. Par la suite, avec un meilleur blindage et surtout des armes plus performantes, cela a tendance à diminuer. Ceci étant dit, la difficulté reste très inégale et il arrive souvent que l’on meure face à un ennemi puissant. Frustrant.
Du côté du bestiairele jeu GSC Game World nous propose deux types d’ennemis bien distincts : les soldats et les créatures. Les premiers sont assez classiques, nombreux et souvent bien équipés. Ils abordent généralement les affrontements avec une certaine agressivité et n’hésitent pas à venir vous déloger de votre position, quitte à utiliser du matériel explosif comme des grenades. Heureusement pour vous, la localisation des dégâts permet de s’en séparer rapidement, d’une simple balle dans la tête, du moins pour les « soldats de base ». Du côté des créatures, c’est sensiblement plus compliqué. Varié et nombreuxils peuvent être très petits, massifs ou posséder des pouvoirs qui les rendent carrément dangereux (invisibilité ou télékinésie par exemple). Les affronter est un véritable défi, surtout au début de l’aventure. où chaque combat peut être mortel. En général, ils font preuve d’une résistance excessive (surtout celle qui disparaît et semble juste pour vous frapper), ce qui rend les combats déséquilibrés. On aurait aimé un peu plus de nuance de ce côté-là, d’autant que le changement de difficulté (passant de normal à facile) n’a pas beaucoup changé.
Concernant l’interface et les menus, le jeu joue la carte de l’immersion. Toutes vos affaires sont rangées dans un sac à dos que vous devez gérer. Attention à ne pas emporter trop de matériel, sinon vous ne pourrez plus vous déplacer correctement. De ce point de vue là, c’est assez classique et efficace. On regrette simplement qu’il y ait une certaine lenteur dans la navigation. En effet, on constate rapidement – y compris chez les revendeurs – que le jeu est conçu comme un titre PC et que celui-ci n’a pas été modifié pour les consoles. Les autres menus se retrouvent sur une tablette que vous portez sur vous et qui affiche entre autres la carte du monde ou les différentes quêtes que vous suivez. C’est relativement intuitif et il faut admettre que le travail est globalement bien fait. Petite précision utile pour les futurs aventuriers qui tenteront l’expérience Zone : lorsque vous êtes dans votre sac à dos, les ennemis peuvent toujours vous attaquer. Soyez donc prudent, comme toujours. La prudence, vous l’avez normalement compris, est le maître mot du jeu.
Abordons maintenant le dernier point de notre test, la partie gênante, la technique. Nous avons eu l’occasion d’essayer STALKER 2 à deux reprises au cours des deux dernières éditions de la Gamescom. Si le premier test n’a pas été concluant sur ce point, le second s’est montré rassurant. Cependant – n’allons pas autour du pot – à l’heure où nous écrivons ces lignes, le titre GSC Game World est impacté par un nombre gigantesque de bugs franchement inquiétants. : scintillement, popping, clipping, personnage qui reste bloqué après chargement, ennemis qui restent debout même morts, ralentissement… Les problèmes sont vraiment nombreux et nuisent vraiment à l’expérience de jeu. Pire, ils viennent vraiment nous sortir de l’immersion recherchée par les développeurs.
Et même s’il s’avérait propre et exempt de ces défauts, STALKER 2 ne peut pas prétendre être un jeu à la hauteur des capacités de notre machine, la Xbox Series. Les environnements, bien que parfois jolis, paraissent souvent ternes, notamment à cause des textures vieillissantes. Les animations faciales sont datées et les mouvements des PNJ sont figés. Un constat qui s’applique à de nombreux éléments du jeu qui auraient bénéficié de plus de soins avant sa sortie. Une sortie que l’on imagine difficilement reportable, surtout après les nombreux reports qu’a subi le titre. C’est vraiment le plus gros point faible du jeu. Enfin, au niveau du son, le jeu GSC Game World est un peu plus solide. La musique est bien choisie et participe grandement à l’ambiance qui se dégage du lieu. Le doublage quant à lui – nous avons choisi le langage des développeurs – est convaincant, tout en favorisant l’immersion. Cependant, l’anglais est la seule autre possibilité offerte par le jeu.. A noter que parmi les bugs, certains touchent également cet aspect du jeu : une musique qui ne recommence pas, des lignes qui bouclent, des bruits qui se répètent… C’est compliqué…
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