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Haroun Bouazzi attendu de pied ferme au Québec

Le député de Québec solidaire (QS) Haroun Bouazzi risque de faire l’objet d’une fusillade collective à la reprise des travaux parlementaires mardi, en raison de ses propos controversés sur le racisme à l’Assemblée nationale.

Le principal intéressé devrait arriver au Québec. Selon nos informations, la Coalition Avenir Québec (CAQ), le Parti libéral du Québec (PLQ) et le Parti québécois (PQ) entendent tous déposer mardi une motion pour condamner ses propos.

Le député, de l’avis de ses adversaires, a éclaboussé l’ensemble de la classe politique en prononçant un discours controversé lors d’un gala organisé au début du mois par la Fondation Club Avenir, une OSBL travailler pour l’intégration des communautés maghrébines dans la société d’accueil.

M. Bouazzi a alors déclaré qu’il était tous les jours témoin à l’Assemblée nationale de propos visant à construire l’autre (qui est) – maghrébin, musulman, noir, indigèneet sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure.

Même après la motion adoptée au congrès en fin de semaine, « l’affaire Bouazzi » semble loin d’être réglée. QS aurait-il dû le sanctionner ? Les immigrés sont-ils également utilisés comme boucs émissaires ? Maïka Sondarjee, Tasha Kheiriddin et Antonine Yaccarini en débattent sur « Zone info ».

L’affaire a éclaté jeudi dernier alors que les députés n’étaient pas à Québec, après la publication d’une chronique de Journal de Montréal soulignant cette déclaration qui a depuis fait couler beaucoup d’encre.

Les propos de M. Bouazzi ont notamment été qualifiés de maladroitd’exagéré et de polarisant par les porte-parole de son propre parti politique.

Divisés sur le sujet, les délégués de QSqui s’est réuni au congrès ce week-end, a adopté dimanche une motion d’urgence sans enthousiasme à huis clos.

Celui-ci précise notamment que le parti ne considère pas que les élus de l’Assemblée nationale soient racistes, mais il condamné Aussi la campagne de diffamation dirigé contre le député montréalais, qui a reçu de nombreux messages haineux depuis la médiatisation de ses propos controversés.

Une sanction encore possible

Et QS Si l’on espérait trouver une issue et mettre un terme à cette polémique, qui a notamment éclipsé l’élection de Ruba Ghazal comme porte-parole féminine du parti dimanche, l’affaire n’est pas encore close.

Selon une information du 98,5 FM confirmée par Radio-Canada, plusieurs membres du caucus souhaitent toujours l’expulsion de M. Bouazzi, non seulement en raison des propos qu’il a tenus à la Fondation Club Avenir, mais également en raison de l’attitude du député, qui, toujours selon ces députés, peine à « jouer en équipe ».

Il est toutefois important de souligner qu’en raison des statuts de QSl’aile parlementaire du parti ne pouvait pas expulser M. Bouazzi du caucus, mais plutôt le suspendre. C’est le Congrès ou le Conseil National de QS qui serait alors chargé de confirmer ou d’infirmer l’éviction du député.

Haroun Bouazzi est actuellement porte-parole du deuxième groupe d’opposition sur l’économie et l’innovation ; en matière d’énergie ; en matière de cybersécurité et de numérique ; et en matière financière. Il est également responsable de la région de Chaudière-Appalaches et de la région de Laval.

En théorie, c’est lui qui devrait donner la réponse au ministre des Finances, Éric Girard, qui présentera son point économique d’automne un peu plus tard cette semaine, jeudi. Un remaniement du cabinet fantôme de QSdans ce contexte, pourraient être réalisées.

Un, deux, trois mouvements ?

Le mécontentement persiste également au sein du gouvernement et des autres partis d’opposition, à tel point que les leaders parlementaires du CAQde PLQ un toi PQ discutons actuellement des suites à donner à cette affaire.

Le libellé de la motion de la CAQ n’a pas été précisé. Mais le libéral demandera à l’Assemblée se dissocie de toute déclaration suggérant que les élus sont racistes, soulignant que de tels propos nuisent au maintien du consensus nécessaire concernant la lutte contre le racisme et toute autre forme de discrimination dans notre société.

Le PQde la même manière, entend inviter l’Assemblée à affirmer qu’aucun de ses membres n’est motivé par le racisme et la construction négative ou inférieure de « l’autre ».

Tenir de tels propos peut miner la légitimité de l’Assemblée nationale, nuire à la vie communautaire et affaiblir la confiance de tous les Québécois dans les institutions démocratiques du Québec.conclut le projet de motion.

Alec Castonguay discute de « l’affaire Bouazzi » avec Gilles Duceppe et David Heurtel.

Personnellement visé par Haroun Bouazzi lors d’une entrevue que ce dernier a accordée à l’émission de Montréal Tout un matinVendredi, à ICI PREMIÈRE, les ministres Christian Dubé et Lionel Carmant ont également exprimé leur consternation, lundi, face aux événements de la fin de semaine.

La décision de Québec solidaire n’est pas claire, a déploré M. Dubé dans une déclaration écrite transmise à Radio-Canada. Les co-porte-parole ont condamné les propos de M. Bouazzi, maintenant ils le soutiennent et ne le font pas [le] ne condamne plus aussi directement. C’est difficile à suivre.

Je suis extrêmement déçu de QSa ajouté le ministre Carmant. Rien n’a été fait [par le parti] de rappeler son adjoint à l’ordre. Au contraire, nous ajoutons l’insulte à l’injure en cautionnant ses propos.

Même l’ancienne première ministre Pauline Marois s’est exprimée sur le sujet lundi, affirmant en entrevue à l’émission Pénélope qu’Haroun Bouazzi devrait s’excuser pour éviter la situation suppurer.

Pour le moment, il n’est pas prévu que la présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, prenne position ou fasse une déclaration à ce sujet. Il n’interviendra pas pour le moment, laissant les partis et les élus décider entre eux de la suite qu’ils souhaitent donner à ce qu’on appelle désormais communément l’affaire Bouazzi.

With information from Sébastien Bovet, Marie-Hélène Tremblay and Véronique Prince.

 
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