La décision de réduire les droits de douane sur les importations de miel de 40 % à seulement 2,5 % suscite de vives inquiétudes au sein du Syndicat des apiculteurs professionnels du Maroc. Elle estime que cette quasi-exonération pourrait plonger le secteur dans une crise sans précédent et mettre en péril la production nationale.
Les apiculteurs, déjà touchés par l’effondrement des ruches qui a provoqué la destruction de plus de 70 % de la production en 2021 et 2022, sont confrontés à une concurrence déloyale qui menace la survie de centaines d’entreprises, rapporte le Syndicat dans son dernier communiqué.
Il le souligne à l’heure où le secteur Alors que le secteur peine à se redresser, cette nouvelle mesure de réduction des droits d’importation de 40% à 2,5%, inscrite dans la loi de finances 2025, risque de porter un coup fatal à l’apiculture marocaine et d’aggraver les difficultés déjà rencontrées par les producteurs locaux.
« Cette décision serait passée inaperçue sans l’intervention du groupe parlementaire qui l’a soulevée, alors que nous considérons qu’il s’agit d’une législation qui ne sert absolument pas l’économie nationale et qui est en contradiction avec les instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu vous aide. lui, pour améliorer la souveraineté alimentaire de notre pays», précise la même Source.
Et d’ajouter : « Elle contredit totalement le soutien que l’État apporte au développement du secteur apicole au Maroc, tant dans le cadre de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain ou d’autres programmes de développement, qu’à travers le Plan Génération Verte et, avant cela, le Plan Maroc Vert« .
L’adoption et la mise en œuvre de cette décision de réduction des droits d’importation porteront un coup dévastateur aux investissements locaux dans le secteur apicole, entraînant la suppression de milliers d’emplois, tant permanents que saisonniers, prévient l’Union.
Selon ces professionnels, cette mesure constitue l’aboutissement d’une baisse amorcée par l’article 10 du décret n° 2007/2007. 2.17.463 du 14 novembre 2017, qui autorise le mélange du miel marocain avec du miel importé. Cette législation a créé une situation désavantageuse pour les apiculteurs, où seulement un quart des bénéficiaires sont constitués d’un nombre limité d’entreprises, au détriment de milliers d’apiculteurs, dont le nombre s’élevait à 36 300 selon les statistiques du ministère de l’Agriculture en 2019.
Le syndicat demande donc que des mesures urgentes soient prises pour mettre un terme à l’importation de miel de l’étranger, car les quantités importées se mélangent au miel national, compromettant ainsi sa qualité. Cette situation porte atteinte à la réputation du produit national et risque de conduire la profession apicole au Maroc vers un déclin inacceptable.
En outre, il est essentiel que le syndicat combatte la vague de fraude au miel, orchestrée par certains commerçants sur les marchés, et garantisse des sanctions pour toute forme de fraude ou de falsification, afin de protéger l’intégrité du secteur apicole.
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