De son propre aveu, Charlotte Le Bon commençait à se lasser des rôles légers et souvent redondants qu’on lui proposait depuis quelques temps au cinéma. En incarnant sur grand écran la peintre et plasticienne franco-américaine Niki de Saint Phalle, l’actrice québécoise a eu l’occasion de sortir de sa zone de confort pour explorer une facette méconnue de son jeu d’acteur.
«C’est probablement le rôle le plus exigeant que j’ai eu à jouer jusqu’à présent», affirme sans hésiter Charlotte Le Bon, rencontrée en début de semaine dans le cadre du Festival Cinemania.
Dans Nikipremier long métrage de l’actrice et réalisatrice française Céline Sallette, la Québécoise de 38 ans se glisse dans la peau de l’artiste plasticienne Niki de Saint Phalle, militante féministe et figure marquante de l’art du XXe sièclee siècle. Le film raconte une période charnière de sa vie, dans les années 1950, où elle se découvre un talent pour les arts visuels lors d’un séjour dans un hôpital psychiatrique de Nice.
En plus de lui ressembler physiquement, Charlotte Le Bon partage plusieurs points communs avec Niki de Saint Phalle. Comme elle, l’actrice et réalisatrice québécoise a débuté sa carrière comme mannequin. Le film s’ouvre également sur une scène dans laquelle Niki semble s’ennuyer à mourir alors qu’elle pose pour un photographe de mode.
“C’était très facile pour moi de jouer à l’ennui sur un plateau photo car je l’ai déjà vécu moi-même”, sourit Charlotte Le Bon.
« Le pire cauchemar d’un acteur est de ne pas être crédible, il y avait donc quelque chose de rassurant dans les similitudes entre le parcours de Niki et le mien. Niki a fait du mannequinat et, comme moi, elle n’a pas aimé cette expérience. Elle décide alors de se lancer en tant qu’artiste. C’étaient des choses auxquelles je pouvais m’identifier.
avant-garde
C’est en regardant une ancienne interview de Niki de Saint Phalle que Céline Sallette a eu l’idée d’écrire un film sur sa vie, il y a environ cinq ans.
« J’ai été frappée par son avant-garde, sa modernité et sa puissance », souligne-t-elle. Et j’ai aussi été frappé par sa ressemblance avec Charlotte.
Charlotte Le Bon s’est donc vu proposer le rôle de Niki Saint Phalle dès le début du projet. Cela lui a laissé beaucoup de temps pour s’immerger dans la vie et l’œuvre de l’artiste décédée en 2002, mais aussi pour s’imprégner de son travail, de son énergie et de sa façon de créer.
« J’ai fait un DEC en arts visuels, je peins et je dessine, donc j’avais déjà quelques connaissances [en arts visuels]explique-t-elle.
« Mais j’ai surtout essayé de comprendre ses humeurs et ses sources d’inspiration. Il y a aussi un travail sur la voix que Céline souhaitait faire. J’ai donc beaucoup écouté et analysé sa voix dans les interviews qu’elle a données au fil des années.
« Il y a en elle une grande dualité qui la rend parfaitement imparfaite. Elle est un mélange entre un chevalier et une enfant. C’était fascinant à incarner et à explorer.
Le film Nikien salles le 15 novembre.
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