(Québec) La future co-porte-parole de Québec solidaire Ruba Ghazal rappelle son collègue Haroun Bouazzi à l’ordre pour des propos qu’elle juge « franchement maladroits et exagérés ».
Publié à 10 h 58
Mis à jour à 16 h 42
« Aucun élu de Québec solidaire ne pense que les députés québécois sont racistes », a écrit jeudi sur les médias sociaux Mmoi Ghazal, qui deviendra officiellement co-porte-parole de Québec solidaire samedi.
Au matin, Le Journal de Montréal avait rapporté que le député de Maurice-Richard avait affirmé, lors d’un gala, qu’il voyait « à Assemblée nationale tous les jours la construction de cet autre, de cet autre qui est maghrébin, qui est musulman, qui est noir, qui est autochtone, et de sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure ». M. Bouazzi invitait également à « humaniser l’autre » pour « dénormaliser la complicité qu’il y a dans notre société, et malheureusement à l’Assemblée nationale, quand il est question de déshumaniser nos frères et sœurs en Palestine ».
Mmoi Ghazal a affirmé que Gabriel Nadeau-Dubois et elle ont eu « une bonne discussion avec Haroun [jeudi] Matin “. “Nous lui avons fait remarquer que ses propos étaient franchement maladroits et exagérés”, a-t-elle écrit.
Rizqy dénonce
La déclaration de M. Bouazzi ne plaît pas non plus aux élus des autres partis politiques. Toujours sur les réseaux sociaux, la libérale Marwah Rizqy a souligné que ses « deux parents sont marocains » et que son nom « vaut 49 points au Scrabble ». «Je suis presque quotidiennement à l’Assemblée nationale du Québec. À aucun moment je ne me suis senti « dangereux » ou « inférieur ». Bien au contraire. J’ai été «Parlementaire de l’année» [deux fois] suite à un vote de mes pairs. J’ai l’immense honneur de siéger dans un parlement très diversifié», a-t-elle écrit, critiquant les propos de M. Bouazzi.
Son collègue Monsef Derraji a ajouté que « l’essentiel est de se sentir chez soi. Si nous nous reconnaissons comme Québécois, c’est comme ça que nous serons perçus.»
Le chef parlementaire de la CAQ, Simon Jolin-Barrette, a pour sa part accusé M. Bouazzi de diviser avec « des propos aussi radicaux ».
De son côté, M. Bouazzi affirme n’avoir “jamais dit que les élus à l’Assemblée nationale étaient racistes”, et dit regretter “que des collègues l’aient interprété de cette façon”.
« Ce que j’ai exprimé, c’est mon inquiétude face aux discours quotidiens qui pointent du doigt les immigrants comme la Source d’une grande partie des problèmes du Québec. C’était le sens de mes propos», a-t-il écrit.
Reste à savoir si ces explications seront jugées suffisantes par ses pairs.
Le député péquiste Pascal Bérubé n’est pas convaincu. Il a répondu que M. Bouazzi « savait très bien ce que [qu’il disait] en référence à [son] quotidiennement à l’Assemblée nationale. “Ces accusations sont graves, tout comme votre déni”, a-t-il ajouté.
Québec solidaire a refusé les demandes d’entrevue de La presse.
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