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Éliminons les goulots d’étranglement dans la région lémanique !
Les conseillers d’Etat Mauro Poggia (GE) et Pascal Broulis (VD) appellent au « oui » à l’élargissement de l’A1 entre Nyon et Le Vengeron le 24 novembre.
Les conseillers d’État Mauro Poggia (GE) et Pascal Broulis (VD).
Publié aujourd’hui à 19h09
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En 2011, les cantons de Vaud et de Genève créent la « Lémanique Métropole ». L’objectif de cette nouvelle organisation intercantonale était de déployer les solutions Valdo-Genèves aux problèmes qui touchent la région lémanique. A l’époque, l’un des premiers problèmes identifiés par les gouvernements des deux cantons était le caractère insuffisant des infrastructures de transport. En effet, sous la pression démographique, Vaud et Genève ont constaté que leurs axes ferroviaires et autoroutiers n’étaient plus en mesure de couvrir les besoins, de sorte que plusieurs goulots d’étranglement se sont formés.
Cette situation pesait déjà sur l’économie locale, tandis que d’autres régions, dont Zurich, prévoyaient déjà des travaux pour augmenter la capacité de leurs réseaux routiers et ferroviaires. Dans ce contexte, les deux cantons lémaniques ont donc décidé de créer une alliance rail-route pour désengorger leurs principaux axes de transport.
L’alliance rail-route est essentielle
Treize ans plus tard, le bilan est mitigé. Si les efforts de la Métropole Lémanique ont permis de belles victoires politiques à Berne, notamment avec le développement du Léman Express et le lancement du projet « Léman 2030 » (en attendant le développement de la nouvelle ligne ferroviaire Lausanne-Genève), la force est de mise. voir que la route a été un peu oubliée.
Pourtant, les choses ont plutôt bien commencé. En 2012, l’Office fédéral des routes (Ofrou) a publié une étude préliminaire soutenant le principe de suppression du goulot d’étranglement routier situé sur l’A1 entre Nyon et Le Vengeron. Après de longs travaux préparatoires ayant abouti à la publication de centaines de pages techniques par des ingénieurs et spécialistes de la mobilité, ce projet a finalement été présenté au Parlement en 2023.
Les Chambres fédérales l’ont approuvé, tout comme la Conférence des gouvernements cantonaux. Il faut dire que cela s’inscrit dans une vision globale de planification.
En effet, les cantons et communes concernés améliorent constamment leur politique de gestion du trafic en créant de nouveaux P+R à proximité des autoroutes. Dotés d’interfaces avec les transports publics à haut niveau de service (tramways, BRT, etc.), ces grands parkings permettront d’éviter toute augmentation du trafic dans les centres-villes, notamment à Genève où cinq P+R sont actuellement en projet.
Mais voilà qu’un référendum est lancé contre la suppression du goulot d’étranglement situé entre Nyon et Le Vengeron, et contre quelques autres projets représentant environ 2% du réseau routier national. La guerre des transports est ainsi relancée par ceux qui pensent encore que le rail peut absorber toute la demande de transport.
Cependant, si nous déplacions 15 % des déplacements de la voiture vers le train, il faudrait doubler la capacité ferroviaire. Par ailleurs, les immenses investissements prévus dans le développement du ferroviaire (35 milliards dans les prochaines années) n’y changeront donc pas grand chose. En effet, la Suisse, et la région lémanique en particulier, connaît une forte croissance démographique. Rappelons que les cantons de Vaud et de Genève ont vu leur population augmenter de près de 24’000 habitants rien qu’en 2023, soit l’équivalent de la ville de Nyon.
Face à l’ampleur de ces évolutions, un réseau ferroviaire, même massivement « augmenté », n’aurait donc pas la capacité d’absorption nécessaire.
L’alliance du rail et de la route est donc essentielle. C’est elle, et elle seule, qui saura couvrir les besoins et donner un peu de répit aux usagers des transports publics de la région lémanique. Toutes les autres options, y compris laisser l’autoroute devenir dysfonctionnelle, ne équivaudraient à rien d’autre qu’une politique de chaos. Les embouteillages sur l’autoroute continueraient à augmenter jusqu’à saturation. Une partie du trafic se dirigerait alors vers les villes et villages bordant l’autoroute, provoquant de nombreuses nuisances.
Cette politique des plus cyniques, en particulier à l’égard des populations vivant dans les zones rurales qui seraient alors confrontées à davantage de trafic d’évitement, ne résoudra pas non plus la congestion ferroviaire chronique. Au contraire, cette dernière devrait encore s’aggraver, provoquant de nouvelles perturbations et réduisant le confort des usagers qui doivent de plus en plus accepter de rester debout lors de leurs déplacements vers le Léman.
Pour toutes ces raisons, il est impératif de voter un grand « oui » le 24 novembre.
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