Après la clôture des débats mardi 12 novembre, la mise en examen de Marine Le Pen et de 24 autres prévenus dans le procès des assistants parlementaires RN est attendue ce mercredi. Le chef du parti risque l’inéligibilité.
Droite à la maison. Ce mercredi 13 novembre, le parquet doit rendre son réquisitoire dans le procès des assistants parlementaires du Rassemblement national. Celle, qui a débuté le 30 septembre, doit se terminer le 27 novembre. Dans cette affaire, 25 membres du RN, dont Marine Le Pen, sont jugés devant le tribunal correctionnel de Paris.
Tous comparaissent pour des soupçons de détournement de fonds publics européens commis entre le 1er septembre 2009 et le 14 février 2016. Dans cette affaire, Marine le Pen encourt une peine de prison, une amende et, surtout, une sanction d’inéligibilité.
Outre le député du Pas-de-Calais, huit anciens députés européens comparaissent pour détournement de fonds publics. C’est le cas de Louis Aliot, Marie-Christine Arnautu, Nicolas Bay, Bruno Gollnisch, Marie-Christine Boutonnet, Fernand Le Rachinel, Dominique Bilde et Mylène Troszczynski.
Quant aux assistants parlementaires, pas moins de 12 personnes auraient bénéficié d’emplois fictifs.
“Je n’ai jamais dit à un député : tu vas prendre un tel, c’est faux”
Dans leurs plaidoiries du mardi 12 novembre, les avocats du Parlement européen ont attaqué ce qu’ils appellent un « système de défense collective ». Concrètement, selon Me Patrick Maisonneuve, avocat du Parlement européen, un « système » aurait été mis en place entre 2004 et 2016 pour rémunérer les assistants parlementaires qui travaillaient en réalité pour le parti avec l’agent du Parlement européen.
Des accusations que Marine Le Pen avait déjà réfutées. “Si nous sommes convaincus qu’il existe un système, que tout est suspect, évidemment vous trouverez quelque chose”, a soutenu le triple candidat à la présidentielle. « Nous avons affaire à une dizaine de mails, de SMS, que nous considérons comme mal rédigés, suspects, maladroits. Mais cela représente quand même une dizaine d’e-mails sur des dizaines de milliers », a-t-elle argumenté.
A la barre, la députée du Pas-de-Calais, jugée dans cette affaire en sa qualité de « présidente du Rassemblement national » au moment des faits, avait insisté à plusieurs reprises : « Jamais » il n’y a eu d’« instruction » de « vider » les enveloppes des députés européens afin de rémunérer des assistants parlementaires « fictifs » qui ont effectivement travaillé pour le parti, comme en est persuadé le parquet.
“Je n’ai jamais dit à un député : vous allez prendre tel ou tel, c’est faux, c’est un mensonge”, a assuré Marine Le Pen. Elle admet à peine avoir eu un « droit de veto » sur des « personnes politiquement toxiques », des « nuisances » ou des « incompétences notoires ».
Le Parlement européen avait fait une première estimation de son préjudice financier à trois millions d’euros, mais l’a révisé à 4,5 millions lors du procès. L’avocat de l’instance européenne, Me Patrick Maisonneuve, a rejeté mardi 12 novembre toutes les accusations de complot que dénonce le RN, rappelant qu’« il y a un an, j’étais dans cette même salle d’audience au procès dit du MoDem.
Les avocats du Parlement européen réclament des condamnations pour tous les accusés et des réparations pour préjudice moral, soit 300 000 euros et 5 000 euros par accusé pour frais de justice.
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