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EFAS, ou le désengagement des cantons de leurs aînés
Les deux coprésidents vaudois d’Avivo expliquent pourquoi ils sont opposés à la réforme du financement uniforme des soins.
Anne-Catherine Lyon,
Béatrice Métraux– Co-présidents Avivo Suisse
Publié aujourd’hui à 6h42
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Aujourd’hui, personne n’ignore que les principales composantes de la santé sont associées à des facteurs personnels, sociaux, économiques et environnementaux. Les facteurs sociaux désignent ainsi les conditions dans lesquelles les individus naissent, grandissent, travaillent puis vieillissent.
Les facteurs économiques sont quant à eux, et dans le cas qui nous intéresse, ceux qui permettront aux mêmes individus, de leur plein gré ou contre leur gré, de favoriser ou au contraire de restreindre, leurs chances de bénéficier d’un bonne santé. Le niveau de formation, l’accès au travail, les revenus, l’accès au logement, la pauvreté, le chômage, influencent la santé, et pour certaines personnes, orientent ou déterminent le choix des prestations.
Nul n’ignore plus que l’évolution démographique de nos sociétés industrialisées s’oriente vers un vieillissement de la population. En 2023, la Suisse comptera 1,2 million de personnes âgées de 65 à 79 ans, et 503’000 personnes âgées de 80 ans et plus.
Dans le canton de Vaud, les proportions s’élèvent à plus de 99’000 pour les premiers, et près de 43’000 pour les plus âgés. Si ces dernières années l’espérance de vie et le nombre d’années de vie en bonne santé ont augmenté pour l’ensemble de la population suisse, on constate également que la moitié des personnes de plus de 65 ans souffrent de maladies chroniques, et qu’à partir de soixante ans, le nombre d’hospitalisations (générales) soins, cliniques psychiatriques spécialisées, réadaptation) augmente tant pour les hommes (jusqu’à 70-74 ans) que pour les femmes (jusqu’à 80-84 ans), avant de baisser à nouveau.
EFAS (pour Financement uniforme pour les patients ambulatoires et hospitaliers) ne dit malheureusement rien des composantes de la santé, ni de l’évolution démographique de notre pays. Il ne vise qu’une modification majeure de la LAMAl : le financement uniforme des services de santé.
Mais ce qui est discuté dans cette réforme risque tout d’abord, et très clairement, d’amener les cantons à se désengager du financement des hôpitaux, des soins aux personnes âgées et de la médecine ambulatoire.
Deuxièmement, en confiant aux caisses de santé la responsabilité de la gestion de ces services, ainsi que l’argent qui en découle (à travers une nouvelle clé de répartition des financements), sans aucun contrôle ni surveillance, cette réforme pourrait avoir de graves conséquences. conséquences pour la population en général, et les plus vulnérables en particulier.
En effet, les assureurs pourraient soit augmenter les primes, soit réduire la fourniture de soins, afin de réduire leurs coûts – ce qui entraînerait une perte importante des acquis sociaux et sanitaires antérieurs.
Evolution des besoins
Compte tenu des perspectives démographiques, des progrès technologiques de la médecine et des ressources dont dispose notre pays, l’idée d’adapter les modèles de soins (y compris leur financement) aux personnes ayant des problèmes de santé – notamment à travers des maladies chroniques – n’est pas sans intérêt.
En effet, du stationnaire à l’ambulatoire, en passant par le recours à des structures mobiles ou des appareils d’urgence, aux soins à domicile, ou en institution, les besoins de la population en matière de services de santé évoluent.
Mais l’adaptation des modalités de soins, et leur financement, ne peut se faire ni aux dépens des patients, ni aux dépens des professionnels de santé. Car si cette réforme est acceptée, ce sont eux, nous, qui devrons en payer le prix – les assureurs ne recherchant que la rentabilité, voire le profit, avec ce nouveau modèle.
C’est pour toutes ces raisons qu’Avivo recommande de voter non à l’EFAS le 24 novembre.
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