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Consigne sur les contenants de boissons | Les épiceries craignent d’être débordées

Les épiceries ont tenté en vain d’être dispensées de reprendre une partie des contenants de boissons qui seront déposés à partir du 1est en mars prochain, craignant d’être débordé, d’autant que la SAQ ne reprendra pas les bouteilles vides.

Devant la réduction du nombre de points de retour Consignation qui seront prêts lors de la deuxième phase de prolongation de la consigne, dans moins de quatre mois, les détaillants en alimentation ont proposé au Québec de n’accepter que les contenants qu’ils reprennent déjà, soit canettes en aluminium et bouteilles en plastique, indiquées pour La presse trois sources proches du dossier, mais qui n’étaient pas autorisées à en parler publiquement.

Pour les autres contenants, tels que les bouteilles en verre et les cartons multicouches de lait ou de jus, les clients seraient dirigés vers un point de retour Consignaction. Il n’y en a que 21 pour l’ensemble du Québec présentement, mais ce nombre atteindra 95 d’ici le 1est Mars1promet l’Association québécoise pour la récupération des contenants de boissons (AQRCB). Cela reste en tout cas bien en deçà des 200 initialement annoncés.

La réforme du système de consigne québécois prévoit que l’AQRCB doit également fournir aux détaillants les équipements leur permettant de reprendre les contenants consignés.

«Au 1est Mars, le matériel ne sera pas livré [en totalité] », déplore Michel Rochette, président du Conseil canadien du commerce de détail pour le Québec, qui rejette la faute sur l’AQRCB.

” C’est [aux détaillants] pour nous dire [quel équipement] ils veulent», rétorque Jean-François Lefort, vice-président aux affaires corporatives de l’AQRCB, qui affirme ne pouvoir rien imposer aux détaillants.

Jusqu’à 3 millions d’amendes

Québec a rejeté la proposition des détaillants, présentée lors d’une rencontre le 22 octobre. Dans les jours suivants, le gouvernement leur a fait parvenir une lettre leur rappelant leur obligation légale de reprendre tous les contenants consignés du 1est mars 2025.

S’ils sont reconnus en défaut, ils s’exposent à des amendes de 3 000 à 3 millions de dollars par jour, rappelle la missive, signée par le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et de la Faune. Parcs, Benoit Charette.

La lettre a semé la panique chez les détaillants, qui se rendent compte qu’ils ont peut-être trop compté sur l’AQRCB pour faire fonctionner le nouveau système, analyse Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion économique des déchets, qui estime que tant les camps ont leur part de responsabilité.

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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE ARCHIVES

Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour la gestion écologique des matières résiduelles

Les détaillants ont toujours été opposés aux dépôts, il est donc certain qu’ils n’ont pas été proactifs. [Quant à] AQRCB, un de ses grands défauts est le manque de transparence et de communication.

Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour la gestion écologique des matières résiduelles

Québec s’attend à recevoir dans les prochains jours « un scénario de relance sérieux et respectueux du cadre réglementaire établi » de la part de l’AQRCB et des détaillants, a déclaré la directrice des communications de la ministre Charette, Mélina Jalbert.

Course contre la montre

L’AQRCB affirme avoir commandé du matériel pour 200 commerçants « permanents », qui continueront à prendre des conteneurs consignés lorsque les 407 agences Consignaction prévues d’ici juin 2026 seront ouvertes.

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PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Consignaction disposera de ses propres succursales destinées exclusivement au retour des conteneurs consignés.

Ils seront livrés à temps pour le 1est Mars, assure M. Lefort, mais peut-être pas installé.

Plus de 900 commerçants restent à équiper d’ici le 1est Mars pour atteindre le minimum de 1 200 points de retour requis par la réforme du système de consigne québécois.

Les producteurs et les détaillants font une course contre la montre pour se préparer à l’expansion du 1est Mars, date qu’ils ont eux-mêmes fixée.

« Il y a une plus grande ouverture maintenant [de l’AQRCB] d’envisager des solutions qui n’avaient pas été faites auparavant », affirme Michel Rochette, faisant référence à des équipements clé en main pouvant être installés à l’extérieur, qui ne nécessitent pas de réaménagement des commerces.

Le retour de certains contenants, notamment de produits laitiers, posera des problèmes de santé dans les magasins d’alimentation, soutiennent les détaillants, rappelant qu’ils ont des exigences du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) à respecter.

Ces solutions externes avaient déjà été proposées aux détaillants, qui ne les avaient pas retenues initialement, fait valoir l’AQRCB.

Aucun retour à la SAQ

La Société des alcools du Québec (SAQ) ne reprendra aucun des contenants qui seront déposés du 1est mars, y compris les bouteilles de vins et spiritueux qu’elle vend. Cela augmentera la pression sur les autres entreprises, déplorent les détaillants.

La grande majorité des quelque 400 succursales de la SAQ ont une superficie inférieure à 375 m⁠2 (4036 pi⁠2), soit le seuil en dessous duquel les entreprises ne sont pas tenues de reprendre les conteneurs consignés, selon la réforme.

Quant aux 91 succursales d’une superficie supérieure à 375 m⁠2l’entreprise d’État prépare des « affiliations » avec d’autres entreprises situées à proximité, a expliqué sa vice-présidente aux affaires publiques, aux communications et à la responsabilité sociale, Marie-Hélène Lagacé.

En effet, la réforme de la consigne dispense les commerçants de reprendre les conteneurs s’il existe un lieu de restitution dans un rayon de trois, quatre ou cinq kilomètres, selon la densité de population.

Mais le retard dans l’ouverture des succursales Consignaction et la livraison des équipements de reprise des conteneurs aux détaillants risque de faire en sorte que certaines succursales de la SAQ ne soient pas à proximité d’un lieu de retour et seront donc dans l’obligation de les reprendre, temporairement.

« Si la meilleure solution s’avère être une succursale SAQ, nous ne sommes pas fermés, mais il faut pouvoir recevoir ce volume. C’est le défi », dit Mmoi Lagacé.

Le système de retour conçu par l’AQRCB est bon, mais sa mise en œuvre n’est pas assez avancée, estime la SAQ.

« Le problème est le 1est Mars, dit Mmoi Lagacé. Actuellement, nous sommes inquiets. »

1. Lisez l’article « Moins de lieux de retour et davantage de délais »

L’histoire jusqu’à présent

janvier 2020

Québec annonce une réforme du système de consigne sur les contenants de boissons et du système de collecte sélective.

octobre 2022

La gestion de la consigne est confiée à l’Association québécoise pour la récupération des contenants à boissons (AQRCB).

novembre 2023

La phase 1 de la réforme entre en vigueur, avec l’extension de la consigne à tous les contenants en aluminium de 100 millilitres à 2 litres.

Apprendre encore plus

  • 5 milliards
    Quantité annuelle de contenants consignés qui seront restitués après la prolongation de la consigne le 1est Mars 2025, le double du nombre d’avant la réforme

    Source : Association québécoise pour la récupération des contenants de boissons

 
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