La suppression d’une vingtaine de postes de préposés aux bénéficiaires au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) démontre le retour de « l’austérité » dans le réseau de la santé québécois, a soutenu lundi le Syndicat des employées et employés d’hôpitaux. établissement (SECHUM-CSN).
Depuis le printemps dernier, 27 postes de préposé aux bénéficiaires et 5 postes d’agent administratif ont été abolis au CHUM, confirme l’hôpital.
«Cela provoque une très, très grande surcharge pour les travailleurs qui sont sur le parquet», a souligné la présidente de l’organisation syndicale, Anick Mailhot, lors d’un point de presse tenu devant l’établissement.
Le syndicat exige donc le rétablissement de ces postes supprimés et « l’annulation immédiate des politiques de réduction des dépenses en santé et en services sociaux ». « Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, affirme vouloir des soins de qualité pour les patients. Alors arrêtez de réduire le personnel chargé des soins aux patients. C’est là qu’on a besoin de personnel, pas à l’agence Santé Québec ou ailleurs. »
De son côté, le CHUM soutient que toutes les abolitions de postes ont été réalisées en maintenant la « performance clinique des unités de soins conformément aux meilleures pratiques du réseau et en assurant la sécurité et la qualité des soins offerts aux patients ».
L’établissement explique ainsi avoir procédé à une analyse comparative avec d’autres hôpitaux, avant de supprimer en juin dernier ces postes qui étaient tous « sans titulaires ».
Toutefois, ce n’est pas parce que ces postes n’avaient pas de titulaire qu’ils n’étaient pas occupés, constate le président du Syndicat des employés du CHUM. “La plupart étaient des remplacements et auraient dû être exposés il y a plus d’un an”, dit-elle.
Mesures « d’austérité »
Lors du point de presse du syndicat lundi, le député de Québec solidaire Vincent Marissal a déploré l’état actuel du système de santé québécois. « Le personnel et les patients souffrent et la qualité des soins se dégrade. Ensuite, le secteur privé en profite évidemment pour prendre la place inoccupée par les soins publics. »
« Nous démolissons tranquillement, morceau par morceau, notre réseau », a-t-il déploré.
M. Marissal a affirmé que le gouvernement caquiste mettait effectivement en place des mesures « d’austérité ». « Nous sommes en train de nous faire passer rapidement par la Coalition Avenir Québec. Elle nous dit : « Il n’y a pas d’austérité, c’est de la rigueur. Nous demandons simplement à des établissements comme celui-ci de respecter les budgets. Mais nous demandons de respecter le budget avec moins d’argent”, a-t-il souligné.
Fin septembre, Radio-Canada révélait que pour revenir à l’équilibre budgétaire d’ici le 31 mars 2025, les établissements de santé du Québec doivent trouver plus de 1 milliard de dollars d’économies.
Jeudi dernier, le diffuseur public rapportait que plus de 40 postes d’infirmière, d’infirmière auxiliaire et de préposée aux bénéficiaires avaient été éliminés au sein du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal. Ces suppressions touchent entre autres l’Hôpital Notre-Dame et l’Hôpital de Verdun.
Le CIUSSS a indiqué à Radio-Canada que ces abolitions faisaient suite à la « suppression des « superstructures » créées lors de la pandémie de la COVID-19. Face à l’urgence sanitaire, le CIUSSS avait ajouté des postes temporaires pour répondre à des besoins exceptionnels, comme ce fut le cas pour les soins intensifs. Aujourd’hui, ces mesures ne sont plus nécessaires.
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