Le 29e La conférence mondiale sur le climat (COP29), qui doit s’ouvrir lundi 11 novembre en Azerbaïdjan, se concentrera sur la question brûlante du financement climatique. Les pays doivent adopter un nouvel objectif mondial pour remplacer celui fixé en 2009, qui appelait les pays riches à mobiliser 100 milliards de dollars (92 milliards d’euros) d’aide annuelle pour les pays en développement, somme atteinte en 2022 avec deux ans de retard. Romain Weikmans, professeur de relations internationales à l’Université libre de Bruxelles, décrypte les malentendus et malentendus entre Nord et Sud dans cette discussion loin d’être uniquement technique.
Quels sont les besoins des pays en développement face à la crise climatique ?
Ils sont massifs et loin d’être atteints. En 2009 déjà, les 100 milliards étaient jugés très insuffisants compte tenu de l’ampleur des besoins. Ce chiffre symbolique, élaboré sans fondement scientifique, a été utilisé comme monnaie d’échange de dernière minute pour tenter « d’acheter » la signature des pays en développement à l’accord de Copenhague. Depuis, les impacts du changement climatique se sont considérablement accrus.
Évaluer le coût de la réduction des émissions et de l’adaptation aux effets du réchauffement climatique est particulièrement complexe. La commission chargée des finances au sein de la conférence sur le climat est arrivée à la somme de 5 900 milliards de dollars d’ici 2030, en additionnant les besoins déclarés par les pays en développement, mais tous ne les ont pas quantifiés.
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Certains pays du Sud ont proposé que le nouvel objectif de financement soit fixé à 1 000 ou 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2030. Au-delà du montant, l’important est ce que l’on compte. Les pays en développement insistent pour que cet argent soit public, enregistré comme un équivalent de subvention et « nouveau et supplémentaire » par rapport aux promesses d’aide publique au développement.
Le financement climatique donne en effet lieu à des controverses sur le décompte…
Ces controverses ébranlent la confiance entre le Nord et le Sud depuis plus de quinze ans. La plupart des pays riches comptent leurs subventions et prêts, qui doivent être remboursés, de la même manière, ce qui irrite les pays en développement, et ils estiment les montants qu’ils mobilisent de manière assez approximative. Par exemple, la construction d’une école équipée de panneaux solaires pourrait être entièrement comptabilisée comme financement climatique alors que seule une fraction (le coût des panneaux) contribue à la lutte contre le réchauffement climatique. Selon les travaux de l’ONG Oxfam, seul un tiers des 116 milliards de dollars que les pays riches déclarent avoir mobilisés en 2022 peut réellement être comptabilisé comme financement climatique.
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