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De mystérieux «hommes en noir» à la gare de Berne

Le moment où les trois « agents » en blouse noire (à droite) s’apprêtent à intervenir contre le militant.

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Le 7 octobre 2023, les terroristes du Hamas envahissent une partie d’Israël pour commettre des atrocités qui causent la mort de plus de 1 200 personnes. La réponse d’Israël à la bande de Gaza a été terrible. Au fil des mois, plus de 41 000 Palestiniens sont morts sous les bombes, dont plus de 16 000 enfants.

Le Neuchâtelois Samuel Crettenand s’est impliqué très tôt en attirant l’attention médiatique sur le massacre d’enfants. En décembre 2023, il entame une grève de la faim, tout en se promenant avec une pancarte qu’il actualise chaque jour avec le décompte des victimes. Son action était simple : rester immobile dans les lieux publics ou dans les gares sans prononcer un mot avec sa pancarte.

Le 18 décembre 2023 à la gare de Berne

Cet activisme pacifique lui a causé bien des ennuis. C’est surtout à Berne que les choses ont mal tourné, le 18 décembre 2023. Samuel Crettenand était en grève de la faim depuis une semaine. Vers 18 heures, il se trouvait au pied de l’escalier roulant, au centre de la gare. “J’ai été contrôlé par des agents privés qui m’ont pris ma carte d’identité que j’ai présentée et ils m’ont dit que j’étais exclu du commissariat pendant 48 heures, ce que j’ai refusé.”

La suite a vite mal tourné : « Je leur ai demandé très poliment de me rendre ma carte pour continuer mon action et comme ils ne voulaient pas me la rendre, je l’ai prise sur la tablette que l’agent utilisait pour faire son signalement. Ils sont tombés sur moi, m’ont mis à terre et m’ont menotté. »

« Arrêtez votre théâtre »

Puis d’autres agents interviennent, dont trois hommes mystérieux en blouse noire, qui semblent sortir de nulle part : « J’ai expliqué que je faisais une grève de la faim depuis sept jours… Ils m’ont mis en cellule et puis je me suis senti mal. Quand je me suis réveillé, un policier m’a frappé au sternum, j’étais à moitié conscient, il m’a frappé dans les jambes, dans les cuisses, en me disant d’arrêter d’agir, je continue de me faire du mal si tu n’arrêtes pas.

Cela a duré jusqu’à ce qu’il puisse dire qu’il avait besoin d’une ambulance et qu’il soit hospitalisé. « Là, le médecin dans l’ambulance a demandé ce qui s’était passé et l’ambulancier a dit que j’avais combattu avec la police parce que j’étais pour le Hamas. Pour moi, c’était clairement un défi politique.

Au bout de deux minutes, le manifestant est mis hors d’état de nuire par les deux agents de Transsicura, les trois mystérieux agents et enfin deux policiers bernois qui arrivent en renfort.

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Samuel Crettenand a porté plainte contre les agents. Avec son avocat, ils ont immédiatement demandé à protéger les preuves, c’est-à-dire les vidéos de la station. La police leur a d’abord indiqué que les vidéos n’étaient plus disponibles. Ensuite, le procureur du Ministère public de Berne leur a fait part du rejet de la plainte sur la base des vidéos dont ils disposaient…

Ils ont fait appel et finalement les vidéos ont été récemment ajoutées au dossier. La défense a enfin pu les voir. On voit Samuel Crettenand debout au pied de l’escalator, immobile avec sa pancarte. Deux agents de Transsicura, la force de sécurité privée des CFF, apparaissent, reconnaissables à leurs gilets fluo. Ils lui demandent de partir, ce qu’il refuse. Entre-temps, il leur a présenté sa carte d’identité qu’ils ont récupérée. Comme on ne veut pas le lui rendre, il essaie de le reprendre et c’est là que les choses deviennent incontrôlables, il est rapidement plaqué au sol.

Sept agents autour de lui

La scène prend alors une autre dimension. En descendant l’escalator, trois hommes en blouse noire entrent en scène pour neutraliser l’homme au sol et le menotter. Même s’ils ne portent aucun signe distinctif de la police, ils sont évidemment connus des autres forces de sécurité, dont la police bernoise qui vient en renfort. Finalement, en quelques minutes, notre militant pacifiste pro-Gaza a été encerclé par sept agents avant d’être mis en cellule.

Actuellement, la procédure d’enquête se poursuit concernant l’agression au commissariat. Interrogé par le procureur de la République de Berne, un policier ayant participé à l’arrestation a refusé de répondre à la question de savoir quel genre de personnes étaient ces trois hommes en blouse noire, ces « hommes en noir » comme les appelle Samuel Crettenand. , qu’il soupçonne d’être des agents à caractère « politique ». La suite de l’enquête permettra peut-être de préciser qui ils sont, et pourquoi ils interviennent ainsi dans la station.

 
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