La mère du jeune homme brûlé sur « 85 % de son corps » et « hypothéqué à vie » après avoir allumé un incendie criminel à Saint-Malachie lance un cri du cœur aux parents sur les dangers liés aux bandes criminelles.
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«Tous les jours, j’arrive à l’hôpital et je ne sais pas dans quel état je vais le retrouver», confie Julie Baillargeon en entrevue exclusive à La Revue.
Son fils de 19 ans a subi des brûlures au deuxième degré au visage et au troisième degré sur tout le corps après avoir été impliqué dans un incendie dans une cabane appartenant à un sympathisant de la mafia de la Blood Family à la fin du mois dernier. Octobre (voir autre texte).
Le jeune homme a encore « plus de 50 % de chances de mourir », plus de 10 jours après le drame, affirme sa mère.
Dans le coma jusqu’à l’été
Il est en soins intensifs depuis le 29 octobre et est plongé dans un coma artificiel « au moins » jusqu’à l’été : sa vie ne tient qu’à un fil, affirme-t-elle.
« Il n’a plus de peau. C’est une plaie ouverte. Une simple infection pourrait provoquer un arrêt cardiaque», ajoute la femme de 51 ans, la voix pleine d’émotion.
« Pris dans les engrenages »
Depuis plusieurs mois, le jeune homme, dont nous taisons l’identité pour des raisons de sécurité, était « pris dans des problèmes de gangs » et devenait plus distant, raconte sa mère.
“Bien sûr, il ne m’en a pas parlé […] Ils sont tellement endoctrinés, ils ont tellement peur », mentionne-t-elle, tout en confiant qu’elle n’avait « pas conscience » de la « gravité de la situation ».
Mmoi Baillargeon croit que son fils a rencontré des membres d’un groupe criminel au printemps dernier, alors qu’il était en détention à Québec, pour une affaire d’agression armée, survenue dans un parc de Lévis en juillet 2023.
Cette bande aurait été mandatée par les motards pour incendier un chalet dans la nuit du 28 au 29 octobre, selon nos informations.
Impliqué dans l’attentat, le jeune homme aurait « mal manipulé » un cocktail Molotov, nous disent nos informateurs, qui « a explosé » dans ses mains alors qu’il se trouvait à l’intérieur.
Incendié dans la nuit du 28 au 29 octobre à Saint-Malachie, il ne reste plus rien du chalet, ce qui est une perte totale. Selon nos informations, le chalet appartient à un sympathisant de la Blood Family Mafia.
Photo STEVENS LEBLANC
Brûlé vif, il a ensuite été emmené dans la forêt, à proximité du chalet, par ses complices, avant d’être transporté dans un appartement, où ils ont tenté de l’asperger d’eau sous une douche.
Il a ensuite été laissé seul, presque nu, devant l’hôpital de l’Enfant-Jésus à Québec, au petit matin.
État de choc
Les pronostics étaient si dramatiques lors de son admission, notamment en raison des risques d’amputations sévères, que Mmoi Baillargeon, en état de choc, a voulu le « débrancher ».
«Je criais, il n’y a rien que je n’ai pas fait. Quand je suis entrée dans la pièce et que je l’ai vu, ça a commencé à bourdonner dans mes oreilles, je n’étais plus là », dit-elle avec émotion.
La mère du jeune homme grièvement brûlé, Julie Baillargeon, a été « sous le choc » lorsqu’elle a vu son fils à l’hôpital, brûlé à plus de 85 % du corps. “Personne ne veut voir son enfant comme ça”, a-t-elle déclaré.
Photo STEVENS LEBLANC
Longue guérison
Le chemin de la reprise sera « très long », affirme Mmoi Baillargeon.
En plus de subir une centaine de greffes de peau, il devra réapprendre à parler et à manger, en plus de suivre de la physiothérapie et de l’ergothérapie, entre autres.
Son corps pourrait aussi être « douloureux à vie ». « Toutes ses terminaisons nerveuses ont été brûlées, ce qui peut lui causer des névralgies chroniques, comme si son corps se souvenait de la dernière douleur », explique-t-elle.
“Restez près d’eux”
Même si elle estime avoir « tout essayé » pour aider son fils à rester à l’écart du monde criminel, Mmoi Baillargeon veut quand même envoyer un message aux parents.
“C’est important de rester le plus proche possible de nos jeunes, la seule chose qu’on peut faire c’est de les couvrir d’amour et de leur montrer que nous sommes là”, a-t-elle déclaré.
Elle espère également que cet événement tragique contribuera à décourager d’autres jeunes de s’aventurer sur ce « terrain dangereux ». “Ça peut aller très, très loin […] Il n’y a rien qui vaut la peine d’y aller”, a-t-elle déclaré.
Ce qu’elle a dit
- “Avant de se laisser attirer par un pass d’argent facile, il faut se rappeler que tout ce qui vient vite, va vite.”
- “Personne ne veut voir son enfant comme ça.”
- « Nous devons rester à l’écoute et parler à nos enfants. »
- « Mon mandat actuellement est d’aimer mon fils et d’être avec lui. Il a fait un mauvais choix et je pense qu’il le comprendra.
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