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Sylvain Lévesque blâmé par le commissaire à l’éthique, la CAQ critiquée pour l’utilisation d’une base de données partisane

Le député caquiste Sylvain Lévesque reçoit une réprimande de la commissaire à l’éthique parce qu’il a tenté de la tromper lors d’une enquête sur un cocktail de financement de la CAQ dans sa circonscription. Le commissaire critique également vivement l’utilisation d’une base de données partisane dans les bureaux de circonscription de la CAQ.

Le député de Chauveau a annoncé qu’il démissionnait de son poste de 2e vice-présidente de l’Assemblée nationale, mercredi, à la suite du dépôt du rapport de la commissaire Ariane Mignolet. Le député pourrait également être exclu de la CAQ. La question sera soulevée au caucus du parti mercredi soir, a confirmé le premier ministre François Legault.

En janvier dernier, une plainte avait été déposée auprès du commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale par le député solidaire Vincent Marissal.

Il accuse une membre du personnel du bureau de circonscription de Chauveau d’avoir favorisé, dans l’exercice de ses fonctions, les activités de financement partisanes de la Coalition Avenir Québec.

Elle a suggéré à un citoyen de payer 100 $ pour participer à une activité de financement de la CAQ afin de rencontrer le ministre des Finances, Éric Girard.

Le commissaire ne blâme pas le député pour ce geste.

Tromper le commissaire

En revanche, ce dernier mentionne que Sylvain Lévesque a commis une infraction au code en trompant ou en tentant de tromper et d’entraver le commissaire dans l’exercice de ses fonctions, ce qui constitue un acte dérogatoire au Code.

« Le député a reconnu avoir volontairement communiqué des informations inexactes au cours de l’enquête en réponse à une demande du commissaire qui visait à comprendre le contexte entourant l’envoi de l’invitation. Par ailleurs, les éléments de preuve recueillis montrent qu’il a utilisé une adresse électronique personnelle pour transmettre, au cours de l’enquête, le texte rédigé par le Citoyen à un cabinet ministériel, puis a supprimé les courriels s’y rapportant, les soustrayant ainsi de l’enquête”, souligne le Commissaire.

“De manière consciente et assumée, il a choisi de ne pas communiquer les informations exactes concernant les circonstances”, note M.moi Mignolet.

La CAQ ciblée

Par ailleurs, la commissaire à l’éthique révèle dans son rapport que l’équipe du bureau de circonscription utilise la plateforme Coaliste lors du traitement des dossiers des citoyens.

Il s’agit d’un logiciel partisan conçu et utilisé par la CAQ pour marquer des points lors des élections, mais aussi pour passer des commandes publicitaires.

« Coaliste étant principalement utilisé à des fins électorales, les mots « Sympathisant », « Opposant » et « Non marqué » apparaissent dans des cases situées dans le dossier de chaque électeur. Ainsi, les députés et les membres de leur personnel ont accès, lors du traitement des dossiers, aux informations partisanes concernant les personnes qui sollicitent leur aide», indique M.moi Mignolet, exhortant le parti de François Legault et tout autre parti politique à fermer l’accès à ce type de plateforme dans les bureaux de circonscription.

« Les informations de nature partisane ne devraient pas être accessibles via les biens et services de l’État tels que les ordinateurs et les téléphones portables fournis par l’Assemblée nationale », a-t-elle écrit. Elle ajoute que « cette situation dénote d’un mélange des genres qui contribue à estomper la séparation entre les activités partisanes et les activités liées à l’exercice de la fonction de député ».

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