Finale Est | Les Alouettes négligés face aux Argonauts ?

Samedi dernier, les Alouettes de Montréal sont arrivés au terme d’une semaine de repos, accordé en vertu de leur première position au classement de la division Est. Le même jour, les Argonauts de Toronto envoyaient un message puissant au reste de la Ligue canadienne de football (LCF) en marquant 58 points pour se débarrasser des Rouge et Noir d’Ottawa.

Cette éclatante victoire des Argos, leur quatrième en cinq matchs, combinée aux récents ennuis des Alouettes, replonge Marc-Antoine Dequoy dans une situation de déjà vu.

« Je suis presque sûr que nous allons encore une fois être outsiders cette semaine contre Toronto. Cela ne me surprendrait pas», a laissé entendre le maraudeur québécois à la fin du premier entraînement de l’équipe, mardi.

Tous les joueurs ont regardé la demi-finale de l’Est ensemble, a déclaré Wesley Sutton. «Ils sont censés marquer beaucoup de points», a déclaré le cornerback. Donc un résultat comme celui-là ne lui fait pas trop peur.

Les Argonauts ont marqué 514 points, un sommet dans la ligue, cette saison. Les Alouettes savaient à quoi s’attendre. Ainsi, la performance offensive des Argonauts contre Ottawa ne perturbe en rien les plans ou la stratégie de l’équipe en ce début de semaine la plus décisive de leur saison.

«C’est le reflet de leur équipe. Ils sont bons, ils sont talentueux, ils peuvent bien jouer dans toutes les zones », a déclaré Noel Thorpe, le coordonnateur défensif de l’équipe.

«Je pense que nous serons mieux préparés qu’Ottawa», a poursuivi Sutton. Nous sommes habitués à jouer contre ce groupe de receveurs, Chad Kelly et leurs stratagèmes offensifs. »

Un autre duel

Les Alouettes ont souvent affronté les Argos, mais les champions en titre de la Coupe Grey ont pris de mauvais tours au cours de la saison.

Toronto a pris la mesure de Montréal à deux reprises en trois matchs. La dernière fois que les Alouettes ont pris le dessus sur leurs rivaux, c’était le 28 juin, alors que le quart partant Chad Kelly purgeait encore sa suspension de neuf matchs pour actions hors du terrain.

« C’est une question d’énergie et de mieux bouger », a suggéré Sutton. Nous avons été à plat cette saison. »

Au moins, les joueurs des Alouettes ont récemment assisté à la finale de l’Est disputée l’an dernier contre ces mêmes Argonauts. Une victoire éclatante de 38-17 qui a propulsé l’équipe vers la Coupe Grey. Une séance vidéo émouvante avec quelques notes de nostalgie, mais l’entraîneur-chef Jason Maas insiste sur l’importance de regarder vers l’avenir, plutôt que de se replonger dans des souvenirs heureux.

Dans l’absolu, l’expérience de ce clan fera son effet, estime Dequoy, même si en réalité, c’est un impondérable difficilement mesurable.

«C’est l’approche», explique-t-il. En réalité, cette semaine, la préparation est la même. C’est pareil chaque semaine. Nous l’avons appris l’année dernière lorsque cela fonctionnait et que nous avons remporté la Coupe Grey. Après, c’est l’exécution sur le terrain. Parfois, c’est plus difficile. Mais une chose est sûre, et qui est peut-être différente, c’est qu’il ne faut pas chercher de motivation supplémentaire, étant donné qu’il s’agit des playoffs. »

Par terre

La perte du porteur de ballon AJ Ouellette durant la saison morte n’a finalement eu aucune conséquence néfaste sur le jeu au sol des Argonauts. Ka’Deem Carey a pris le relais et grâce à lui, les Argos ont gagné sur le terrain.

Toronto a mené les autres équipes de la ligue en termes de nombre de jeux en cours. Seuls les Elks d’Edmonton ont gagné plus de verges.

Contre les Alouettes cette saison, ils ont amassé plus de 500 verges, dont 234 lors du plus récent affrontement.

Par contre, les Alouettes étaient l’une des trois seules équipes de la Ligue canadienne à avoir accordé plus de 2000 verges au sol en 2024.

Ce n’est un secret pour personne dans le camp montréalais que pour gagner, les Birds devront limiter leurs adversaires dans cette phase précise du jeu.

« L’entraîneur Thorpe l’a souligné cette semaine. Nous avons ce qu’il faut pour ralentir la course dès le premier essai et cela nous permettra de faire de bonnes choses en deuxième et long temps », soulignait Geoffrey Cantin-Arku.

Maas ne se fait pas non plus d’illusions : « Ils sont capables de nous faire du mal de différentes manières. […] Ce sera un bon défi pour nous. »

Le sort des Alouettes repose donc entre les mains des joueurs de l’unité défensive. Et cela aussi, c’est comme une impression de déjà-vu.