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Le bureau PS divisé sur l’éventuelle participation du PTB à certaines majorités municipales

En revanche, à Seraing, où la maire socialiste Déborah Géradon dispose d’une très courte majorité absolue qu’elle souhaite ouvrir à un autre parti, cela n’est pas possible. L’élu craint, nous dit-on, de perdre des plumes dans l’aventure. Elle soupçonne le PTB de vouloir quitter la majorité vers la fin de la législature et ainsi affaiblir les socialistes à quelques encablures des prochaines élections municipales qui auront lieu en 2030.

Le discours est bien différent à Bruxelles, où le président de la Fédération socialiste, Ahmed Laaouej, y verrait plutôt une manière pour le PS d’affaiblir le PTB en le portant au pouvoir. En mouillant la gauche radicale, qui participerait pour la première fois de son histoire au pouvoir en Belgique francophone, le PS pourrait faire taire l’opposition très dure que le PTB mène à son encontre depuis de nombreuses années. Au PS on sait que le succès du PTB ces dix dernières années n’est pas étranger à l’érosion du vote socialiste vote après vote.

Voici pourquoi les négociations PS/PTB pourraient s’accélérer en début de semaine prochaine à Schaerbeek, Forest et Molenbeek

Les socialistes qui discutent avec les élus du PTB constatent également que le parti semble lâcher prise sur de nombreux sujets, comme l’économie et le logement, qui étaient pourtant des fers de lance du programme du parti d’extrême gauche. Seules les questions de gouvernance seraient au centre de leurs préoccupations lors des négociations. Les futurs échevins du PTB diminueraient leurs salaires, mais ils pourraient accepter que les échevins des autres listes maintiennent les salaires prévus par décret, même si tout cela n’est pas encore décidé. C’est un des éléments qui pourraient constituer un piège, selon certains élus socialistes, qui craignent de voir le PTB quitter les majorités lors de la législature.

A terme, le PTB et le PS pourraient donc unir leurs forces dans au moins trois communes, deux à Bruxelles et une en Wallonie. Une première, puisque, durant la campagne, des rapprochements entre les deux partis de gauche semblaient exclus.

Le PTB semble également avoir changé de stratégie en acceptant d’accéder au pouvoir dans certaines communes. Il y a six ans, des discussions exploratoires entre le PS et le PTB à Charleroi, Herstal et Molenbeek ont ​​eu lieu, mais elles ont rapidement abouti. Le PS a alors estimé que les exigences du PTB étaient excessives, et le PTB que le PS n’était pas prêt à mettre en œuvre une politique en rupture avec le passé.

Cela semble désormais terminé. Un élu socialiste wallon confiait même récemment que les négociateurs du PTB dans sa commune étaient «des gens raisonnables ».

Désormais, on attend la présentation des pactes majoritaires, qui doivent être déposés au plus tard lundi 11 novembre. Si le PTB entre dans la majorité des communes citées ci-dessus, ce sera un tournant dans l’histoire politique belge. Le PTB était certes majoritaire aux côtés des socialistes flamands à Zelzate lors de la précédente législature communale – ils ont pourtant été renvoyés dans l’opposition par le Vooruit au lendemain du scrutin du 13 octobre – mais cela ne s’est jamais produit en Wallonie et à Bruxelles.

 
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