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Affrontements près d’un temple hindou

(Ottawa) Le Premier ministre indien Narendra Modi a condamné les violences qui ont éclaté dimanche près d’un temple hindou visité par des représentants consulaires de New Delhi – des actes qui ont également été dénoncés par le Premier ministre Justin Trudeau, et qui surviennent trois semaines après un autre affrontement diplomatique entre les deux pays.


Publié à 11h31

Mis à jour à 11h47

« Je condamne fermement l’attaque délibérée contre un temple hindou au Canada. Tout aussi effroyables sont les tentatives lâches d’intimidation de nos diplomates », lit-on lundi dans le compte X du dirigeant indien.

« De tels actes de violence n’affaiblissent jamais la détermination de l’Inde. Nous attendons du gouvernement canadien qu’il garantisse la justice et fasse respecter la primauté du droit », a-t-il ajouté.

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PHOTO COLE BURSTON, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Des heurts ont éclaté dimanche près d’un temple hindou à Brampton, en banlieue de Toronto.

Le Premier ministre Modi fait référence aux affrontements qui ont éclaté dimanche près d’un temple hindou à Brampton, en banlieue de Toronto. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des affrontements entre des personnes arborant le drapeau jaune du Khalistan et d’autres brandissant le drapeau national indien.

Sans surprise, l’affaire a fait grand bruit dans les médias indiens : lundi matin (au Canada), elle faisait la Une de Temps de l’Hindoustande Temps de l’Inde etL’Inde aujourd’hui, pour ne citer que ces publications anglophones.

Le Temps de l’Hindoustan souligne sur son site Internet sa réécriture d’un article publié dans le Poste Nationaloù l’ancien ministre libéral fédéral de la Santé, Ujjal Dosanjh, s’en prend à Justin Trudeau pour sa gestion de la question sikh au Canada.

« Les pro-Khalistan ne forment pas une majorité [au sein de la communauté sikhe au Canada]et si personne ne parle contre eux, c’est par peur », explique l’ancien homme politique sikh. Et l’actuel Premier ministre est un « idiot » lorsqu’il s’agit de comprendre comment « construire une nation », affirme M. Dosanjh.

Des condamnations unanimes

Le premier ministre Trudeau a rapidement condamné les violences de dimanche.

« Les actes de violence commis aujourd’hui au temple Hindu Sabha à Brampton sont inacceptables », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

« Chaque Canadien a le droit de pratiquer sa foi librement et en toute sécurité », a-t-il insisté, remerciant la police d’avoir « réagi rapidement » et ouvert une enquête.

Son adversaire conservateur Pierre Poilievre a qualifié ces gestes de « totalement inacceptables ».

« Tous les Canadiens devraient être libres de pratiquer leur foi en paix. Les conservateurs condamnent sans équivoque cette violence. Je vais unir notre peuple et mettre fin au chaos », a-t-il écrit en anglais sur X.

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh, de confession sikh, a joint sa voix à ce concert de désapprobation sur la même plateforme.

« Je condamne sans équivoque les actes de violence perpétrés au temple hindou de Sabha. La violence, où qu’elle se produise, est une erreur. Je me joins aux dirigeants communautaires pour appeler à la paix », a-t-il déclaré.

Le groupe Sikhs pour la justice a déclaré que des partisans du Khalistan, cet État indépendant que les séparatistes sikhs souhaitent voir naître en Inde, protestaient contre la présence de responsables du consulat indien, selon La Presse canadienne.

“Une ligne rouge franchie”, selon un libéral

Les affrontements de dimanche ont choqué un élu libéral de Nepean, près d’Ottawa.

“Une ligne rouge a été franchie aujourd’hui par les extrémistes canadiens du Khalistani”, a déploré Chandra Arya dans un message reprenant une vidéo qui aurait été filmée sur les lieux.

Cela montre « à quel point l’extrémisme violent du Khalistan est devenu audacieux et effronté », a-t-il soutenu, affirmant que les pro-Khalistaniens ont infiltré à la fois la politique canadienne et les forces de l’ordre.

Il n’est donc “pas surprenant” qu’en vertu de la liberté d’expression, “les extrémistes du Khalistan obtiennent un laissez-passer au Canada”, a également fait valoir le député.

Quelques jours plus tôt, Chandra Arya avait participé au lever du drapeau hindou devant l’édifice du Centre du Parlement pour souligner le Mois du patrimoine hindou au Canada.

Une nouvelle tuile relation

Ces événements surviennent environ trois semaines après l’expulsion, des deux côtés, de six diplomates.

Le Canada a montré la porte au haut-commissaire (l’ambassadeur pour les pays du Commonwealth) et à cinq autres diplomates en raison de leur implication possible dans des activités criminelles.

Le gouvernement indien a catégoriquement nié les allégations avancées par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), jurant n’avoir vu aucune preuve à ce sujet.

L’Inde considère l’activisme pro-Khalistan comme une question de sécurité nationale.

Trois personnes accusées

La police régionale de Peel a annoncé lundi que trois personnes avaient été arrêtées et inculpées à la suite de violences qui ont éclaté dimanche lors d’une visite du personnel consulaire indien dans un temple hindou à Brampton, en banlieue de Toronto.

La police a déclaré que les manifestants se sont ensuite déplacés vers deux endroits différents à Mississauga, une banlieue voisine de Toronto, et qu’un policier a été légèrement blessé lors de l’arrestation d’une personne.

La police régionale de Peel a déclaré qu’elle enquêtait sur « plusieurs actes illégaux » liés aux manifestations. Elle n’a pas immédiatement fourni de détails sur l’identité des suspects ni sur les charges retenues contre eux.

La Presse Canadienne

 
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