Les étudiants d’une école secondaire fermée en urgence à cause de moisissures pressent le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) d’accélérer les travaux de reconstruction du bâtiment. Les parents déplorent également l’inaction du CSSDM, qui les laisse dans le flou depuis des années.
Publié à 1h28
Mis à jour à 5h00
Réunis devant l’établissement du quartier Villeray condamné depuis sept ans, quatre jeunes élèves de troisième année du secondaire s’étonnent que malgré le fait qu’il soit condamné, l’école qu’ils auraient pu fréquenter est « énorme ».
« C’est magnifique ! » s’exclame Racha Boutafenouchet. Pour nous, c’est le paradis. »
Mais Racha Boutafenouchet ne se fait aucune illusion. « Nous ne viendrons jamais ici », ajoute-t-elle.
Il est en effet peu probable que d’ici deux ans, les travaux de rénovation de cette école soient achevés. Nous avions annoncé la fin des travaux pour 2023, puis 2024…
Au fil des années, l’Académie Roberval est devenue l’une de ces écoles presque emblématiques en raison de leur délabrement. Il y a sept ans, ses élèves ont dû la quitter après la découverte de moisissures.
Ils sont depuis dans une école « de transition », située à l’école secondaire Georges-Vanier, à Villeray.
Ada Gimeno Gabas, membre du conseil étudiant de l’Académie Roberval, se dit « en colère » que rien n’avance après toutes ces années. Avec d’autres étudiants, elle décide de signer une pétition pour demander au CSSDM de « faire le nécessaire pour reprendre les travaux dans l’ancien bâtiment ». […] et les finaliser dans les plus brefs délais.
Bien que signée par 350 jeunes, la pétition n’aboutit à rien, souligne l’adolescent. D’où l’idée d’alerter les médias.
Pièces sans fenêtres
Après trois années passées dans ces locaux censés être temporaires, les quatre étudiants de l’Académie de Roberval ont dressé une liste lorsqu’on leur a demandé quels problèmes ils voyaient dans ces locaux.
L’essentiel : plusieurs locaux n’ont pas de fenêtres.
« Les classes sont petites, ennuyeuses. Ils ne sont pas propices à l’apprentissage », souligne Racha Boutafenouchet. Les locaux scientifiques sont « minimalistes » et manquent d’équipements, disent-ils. Un couloir exigu est surnommé « couloir de la mort » par les étudiants.
Faute de gymnase, les élèves se rendent habituellement à pied au Centre sportif Jean-Rougeau, situé non loin de l’école secondaire. Mais cette année, il est en rénovation. L’éducation physique doit se faire à l’extérieur.
Il n’y a pas que les étudiants qui sont exaspérés. Un comité de reconstruction des écoles a été mis en place le mois dernier. Une vingtaine de parents y participent. «Il ne se passe absolument rien», affirme Annie-Claude Thériault, porte-parole du groupe, qui a l’aval du conseil d’établissement de l’Académie de Roberval.
Elle déplore que la réponse du CSSDM, lorsqu’on lui demande des comptes, soit toujours la même, « très formelle ». “On nous dit que nous sommes prioritaires et qu’on attend les budgets”, affirme M.moi Thériault.
“On nous dit toujours la même chose”
A combien s’élève ce budget maintenant ? Quel est le calendrier de démarrage des travaux ?
Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) n’a pas répondu à ces questions. «Nous rencontrons le conseil d’administration à la mi-novembre. Nous préférons informer les parents d’abord», écrit Alain Perron, porte-parole du CSSDM.
Vous devez donc vous fier aux dernières informations publiées sur le site Internet du centre de service. La dernière « chronologie idéale », qui date de 2021, parle d’une « rentrée scolaire espérée » l’année prochaine.
Selon le conseil d’administration, en 2019, on estimait que les travaux coûteraient 43 millions, mais en mars 2023, le projet aurait été suspendu en raison de dépassements de coûts.
Je passe devant chaque jour. C’est terrible, à quoi ça ressemble, et j’ai l’impression que plus ils attendent, moins le bâtiment peut être sauvé.
Annie-Claude Thériault, porte-parole d’un groupe pour la reconstruction de l’école
La « bonne nouvelle » dans tout cela : aux dernières nouvelles, le projet était de réhabiliter le bâtiment patrimonial, et non de le démolir.
Mais les plans ont peut-être changé, ajoute Mmoi Thériault. « C’est comme une cassette, on nous dit toujours la même chose. »
Au fil des années, dit-elle, le budget a doublé et le CSSDM dit attendre maintenant un financement supplémentaire du Québec.
Quant à l’école transitionnelle, « on accepte parce que c’est temporaire », ironise Annie-Claude Thériault. «En 2024, au Québec, il ne faut pas se contenter d’avoir des murs», poursuit-elle.
Les instigateurs de la pétition affirment agir « pour les générations futures ». Ils affirment qu’ils ont le soutien des enseignants, mais que c’est leur propre initiative.
Alors que les enfants du primaire choisiront bientôt leur futur lycée, les élèves se demandent si certains ne seraient pas tentés de choisir une école privée avec « des locaux ergonomiques, un aréna, une piscine, etc. » plutôt qu’une école qui leur plaît, mais un « environnement négligé ». ” école.
Related News :