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Bruno Marchand se concentrera sur les familles

À un an jour pour jour de la prochaine élection municipale, le parti du maire de Québec Bruno Marchand dévoilera ce matin une vidéo à saveur électorale dans laquelle il mettra l’accent sur la qualité de vie des familles sur l’ensemble du territoire de la ville. .

La vidéo d’une minute de Québec Forte et Fière (QFF) est composée de différentes images animées. En fond sonore, on entend la conseillère municipale Maude Mercier Larouche qui souligne le thème mis de l’avant. « Le Québec, c’est avant tout les gens qui y vivent. C’est pourquoi, depuis maintenant trois ans, le maire et son équipe travaillent d’arrache-pied pour améliorer le quotidien de tous les citoyens dans tous les quartiers », a déclaré M.moi Mercier Larouche.

Ainsi, « qu’il s’agisse de sécurité à proximité de nos écoles ou de nos places de garderies ou encore d’espaces verts et parcs en meilleur état, notre engagement est simple : chacun doit pouvoir aspirer à des services municipaux de qualité quel que soit son âge ou le quartier dans lequel il habite. », poursuit-elle.

«Rêvez grand»

Selon le parti du maire, le thème de la famille transcende diverses problématiques communales. « De Cap-Rouge à Charlesbourg, en passant par Sainte-Thérèse-de-Lisieux, Sillery ou Limoilou, nous améliorons tant l’offre culturelle que l’offre de transport pour en faire des milieux de vie dynamiques. Des quartiers plus festifs, plus vivants et accessibles aux jeunes familles et à ceux qui sont là depuis longtemps», explique la voix.

Affirmant avoir « fait du chemin en trois ans », QFF assure que le parti « garde le cap parce qu’on rêve grand pour le Québec et on veut en faire une ville proche de tous ses quartiers, où il fait bon vivre pendant un certain temps ». longue durée” .

« Une bonne stratégie »

Selon Thierry Giasson, professeur au Département de science politique de l’Université Laval et spécialiste des stratégies électorales, l’équipe du maire réussit bien à « occuper l’espace préélectoral ». A ses yeux, mettre en avant le thème des familles est « une bonne stratégie » dans le contexte actuel.

« Cela répond sans doute aux enquêtes et aux données dont dispose l’équipe du maire pour déterminer qui sont les électeurs hésitants. Cela indique probablement qu’il existe un potentiel de croissance parmi ces électeurs qui vivent beaucoup dans les quartiers périurbains où l’accès à la propriété est plus facile.»

Selon lui, QFF « veut trouver des arguments qui répondent aux aspirations de ces personnes qui peuvent avoir des craintes liées à la sécurité ou à leur capacité à voyager ».

À la fin de l’été, un Léger/La Revue Laissait également présager une course serrée entre Bruno Marchand et son possible rival Sam Hamad, ancien ministre libéral, dans les intentions de vote à l’Hôtel de ville de Québec. Cette même enquête a montré que le maire sortant dispose d’un soutien relativement solide dans les arrondissements centraux, alors que son niveau de soutien chute drastiquement en banlieue (31 % à Beauport et à peine 11 % à La Haute-Saint-Charles). ).

Lancer la pré-campagne

Plus généralement, l’expert Giasson estime que le « contenu très simple » de la vidéo devra être clarifié. « Rêver grand pour le Québec ne veut pas dire grand-chose, surtout quand c’est lié dans le message aux enjeux de service local », ajoute-t-il. Quels sont les grands projets pour le Québec dont parle QFF dans ce message ? On peut supposer que le maire mettra les prochains mois à s’en expliquer.»

Interrogé sur le choix d’utiliser la voix d’un élu municipal – plutôt que celle du maire – pour cette publicité, M. Giasson avance cette hypothèse : « Peut-être que la marque Bruno Marchand score un peu moins bien que la marque QFF. Nous voulons mettre le parti en avant, ce qui n’est pas une mauvaise idée. Mais il est certain que le visage des prochaines élections sera Bruno Marchand.»

Philipe Dubois, professeur de communication politique à l’École nationale d’administration publique (ENAP), pense que le but de la vidéo QFF est de montrer que « la machine est bien huilée et prête à démarrer » pour la pré-campagne électorale.

« J’y vois une tentative de cadrer les résultats et de commencer à inscrire dans les esprits le chemin parcouru par la Ville ces dernières années », analyse-t-il. Dans la publicité, Bruno Marchand n’est pas nommément cité. Il n’y a aucune image du maire ou des élus. C’est une annonce très dépersonnalisée qui pourrait pratiquement être confondue avec une annonce administrative si nous n’avions pas le logo QFF.

– Avec la collaboration de Stéphanie Martin

Le marathon électoral lancé

Élu de justesse en novembre 2021 au terme d’une soirée électorale à rebondissements, Bruno Marchand a d’abord pris la tête d’un conseil municipal minoritaire. Il avait ensuite obtenu une faible majorité après le ralliement d’anciens élus de l’opposition. Le maire sortant lance aujourd’hui un marathon de 365 jours avec en ligne de mire un deuxième mandat à titre de maire de Québec.

Sa marque de fabrique

Sportif accompli, l’homme de 52 ans promeut la mobilité active depuis le début de son mandat. Elle multiplie la construction de pistes cyclables et accélère le déploiement des services de vélopartage àVélo et des Flexibus (taxi-bus). Il nie mener une guerre contre l’automobile et réitère sa volonté de lutter contre la congestion routière croissante dans la région en proposant plusieurs moyens de se déplacer. Lancés sous l’ancienne administration communale, les projets de centre de biométhanisation et de commissariat de police ont été livrés au cours du premier mandat. À l’honneur du maire, le professeur Giasson souligne que les finances municipales demeurent saines et que les conflits de travail avec les employés sont rares. La politique de plantation d’arbres du maire et ses efforts en matière de logement (dans un contexte de crise sévère) sont globalement bien accueillis, y compris parmi ses opposants.

Faiblesses

Après avoir affirmé viser « zéro itinérance d’ici 2025 » lors de la campagne électorale de 2021, force est de constater que la situation empire et que la cohabitation avec les résidents et les commerçants – notamment à Saint-Roch – devient de plus en plus difficile, constate M. Giasson. Même si cette question relève des compétences provinciales, le maire en paie en partie le prix politique. En revanche, les opposants aux municipales déplorent régulièrement « le manque de transparence » de l’administration Marchand dans différents dossiers, notamment celui du tramway (le maire rejette systématiquement ces accusations). Certains autres sujets font polémique depuis trois ans à la mairie. C’est notamment le cas du niveau de taxation des commerçants, de la réserve climatique, des relations – parfois tendues – que le maire entretient avec le gouvernement du Québec et du déneigement (éternel sujet de discorde au Québec).

Le tramway omniprésent

Le bilan final du tramway est encore à rédiger, mais on peut rappeler que Bruno Marchand défend ce projet depuis la campagne électorale de 2021 tout en promettant d’y apporter 10 améliorations. En novembre 2023, le gouvernement Legault lui a infligé « un camouflet » (l’expression vient du professeur Giasson) en le lui retirant des mains. Mais M. Marchand a pu se remettre en selle, quelques mois plus tard, lorsque la Caisse de dépôt et placement du Québec Infra (CDPQI) a conclu que le tramway est bel et bien la meilleure option pour constituer l’épine dorsale du transport collectif au Québec. Dans ce cas-ci, le principe de l’autonomie municipale en a pris un coup, mais la faute doit en incomber davantage au gouvernement du Québec qu’à l’administration Marchand, estime M. Giasson.

En attendant Sam

Le professeur Thierry Giasson estime que Sam Hamad « a commis une erreur » en retardant l’annonce officielle de sa candidature. Le spécialiste avance qu’une campagne électorale à la mairie a ses particularités. « Le Québec n’est pas un village. Sam Hamad doit s’adresser à une diversité de personnes. Déployer une campagne municipale dans la deuxième plus grande ville du Québec nécessite une vision différente de celle d’organiser une campagne pour être député. A un an des élections, ça va passer très vite», estime-t-il. Philippe Dubois, professeur à l’ENAP, n’est pas d’accord. Selon lui, M. Hamad n’a pas besoin de se montrer trop vite. « Sans campagne, Sam Hamad est actuellement séduisant. Plus tôt il deviendra officiellement candidat, plus tôt il devra prendre position et participer au concours. Alors plus tôt il risquera de gagner ou de perdre des plumes. Dans ce cas, il a intérêt à laisser planer le doute», estime-t-il. Cela dit, l’expert est convaincu que l’un des objectifs de la vidéo QFF est de « forcer le jeu » pour forcer d’éventuels adversaires du maire sortant – dont Sam Hamad – à annoncer rapidement leurs couleurs et à dévoiler leur jeu.

Fin du « festival des caresses »

En début de mandat, le changement de ton par rapport à l’administration Labeaume est assez marqué. Les échanges ont été cordiaux et le mot « collaboration » a été utilisé dans tous les sens pendant de longs mois. Cette nouvelle façon de faire de la politique ne dura cependant pas longtemps et l’atmosphère au sein du conseil municipal devint parfois acrimonieuse. Selon Thierry Giasson, cette évolution n’est pas exceptionnelle. «C’est de la politique. Les gens s’y opposent. La compétition pour le pouvoir n’est pas un festival de caresses», dit-il en riant.

Un emploi du temps atypique

C’est exceptionnel de voir Bruno Marchand tenir un point de presse le week-end comme il le fera ce matin. Selon Thierry Giasson, l’objectif est d’abord de « frapper les esprits à un an [jour pour jour] élections.” Mais faut-il voir dans ce choix une tentative d’éviter les questions de la presse municipale spécialisée ? « Les partis politiques à tous les niveaux profitent désormais du week-end pour faire des annonces, parfois très importantes. C’est une tactique de communication qui permet généralement aux partis de contrôler le cadrage initial de leur message dans les médias car les analyses médiatiques viendront plus tard, dans les jours qui suivront », déclare le professeur. Pour Philippe Dubois, le choix d’un samedi est probablement « symbolique » à un an exactement du 2 novembre 2025.

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