Le Maroc et le géant français de la gestion de l’eau ont signé le 30 octobre un accord qui promet, à terme, de couvrir une grande partie des besoins de la population et du monde agricole en eau alternative.
C’est en juillet dernier que le groupe français Veoliadans un communiqué, a annoncé avoir trouvé un accord avec les autorités marocaines pour la vente de la totalité de sa participation dans Lydec à la Société régionale multiservizi Casablanca-Settat. “A l’issue de cette opération, Veolia restera un partenaire important du Royaume du Maroc”, explique le communiqué. Quelques mois plus tard, avec les récentes nouvelles du groupe, cette affirmation prend tout son sens. Le spécialiste français de l’eau vient en effet de signer un protocole d’accord avec le Maroc pour développer un projet de dessalement d’eau de mer, présenté par le groupe comme le plus grand d’Afrique et le deuxième au monde. Cette opération « clôt définitivement le chapitre Lydec », nous indique l’une de nos sources.
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En chiffres, les besoins en eau de près de 9,3 millions d’habitants seront couverts par l’usine qui pourrait voir le jour dans le cadre de cet accord, signé à l’occasion de la visite du président Emmanuel Macron, selon Veolia. Par ailleurs, l’usine ainsi construite permettrait d’approvisionner les régions de Rabat-Salé-Kénitra et de Fès-Meknès, “particulièrement touchées par la sécheresse”, souligne Veolia dans une communication officielle sur le sujet. Situé près de Rabat, sur la côte atlantique, le projet, qui sera structuré sous forme de partenariat public-privé, impliquera la construction, le financement et la gestion de l’usine par le groupe français pendant 35 ans. L’usine devrait produire 822 000 m³ d’eau potable par jour, soit 300 millions de m³ par an.
Le prix de l’eau le plus compétitif
« Le prix de l’eau le plus compétitif sur tout le cycle de vie du système », promet le groupe. “Nous sommes pleinement conscients de l’urgence de la situation et fiers de contribuer à ce grand projet, qui renforcera la résilience hydrique du pays”, a déclaré Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, citée dans le communiqué. Ce projet s’inscrit dans un contexte où le problème de la pénurie d’eau pèse sur certaines régions du monde, notamment le Maroc, et menace le secteur clé de l’agriculture (de 11 à 14% du PIB et plus d’un tiers de la main d’œuvre). Compte tenu de la rareté des ressources en eau dans de nombreuses grandes villes, la seule solution pour éviter de transporter l’eau de sources naturelles sur de longues distances est de recourir au dessalement de l’eau de mer. Actuellement, le dessalement est le seul moyen rentable d’obtenir de l’eau en dehors des sources conventionnelles, et c’est la seule technique pouvant être appliquée à l’échelle industrielle.
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« Face à la problématique du stress hydrique, le recours à des ressources non conventionnelles est indispensable. Le dessalement est une alternative dans ce contexte de pénurie d’eau », estime Abdelkader Benomar, expert en eau. Au total, les usines de dessalement devraient fournir « plus de 1,7 milliard de m³ par an » et couvrir « plus de la moitié » des besoins en eau potable du pays d’ici 2030, a récemment déclaré Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Emirats : Veolia remporte un projet de 320 millions de dollars
Au Maroc, même si le groupe n’a pas communiqué l’ampleur de l’investissement, en mai dernier, aux Émirats arabes unis, le géant de l’eau et des déchets a annoncé un investissement de 300 millions d’euros pour une usine de capacité de production équivalente. Commandée par la Dubai Electricity and Water Authority (DEWA) et ACWA Power, cette usine sera, selon le groupe, la deuxième plus grande usine de dessalement basée sur la technologie de l’osmose inverse (RO) au monde. D’une capacité de 818 000 m³ par jour, cette usine de dessalement par osmose inverse fournira de l’eau potable à 2 millions de personnes.
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