Les vignerons face à une récolte affectée par les aléas climatiques
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Les vignerons face à une récolte affectée par les aléas climatiques

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Harvest in Branne (Gironde), in Entre-deux-Mers, on August 28, 2024. CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

En Champagne, les sécateurs ne s'agitent pas encore dans les rangs de vignes que, dans le vignoble de Fitou, les pressoirs sont déjà à l'arrêt. Une illustration de la diversité des terroirs viticoles français. C'est à ce moment crucial, en pleine période de vendanges, que le ministère de l'Agriculture a publié sa nouvelle prévision de production pour le millésime 2024. Et le tableau devient sombre. La récolte pourrait être en baisse de 18 % sur un an, sous la barre des 40 millions d'hectolitres, à 39,3 millions, selon un communiqué publié vendredi 6 septembre. Le ministère revoit ainsi à la baisse ses premières estimations faites début août, où il tablait sur un volume compris entre 41 et 43 millions.

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« J’ai terminé mes vendanges mercredi. Ma récolte est la moitié du potentiel d’une année normale. En 2023, elle était déjà réduite de 40 %. »constate Jean-Marie Fabre, président des Vignerons indépendants, installés à Fitou dans l'Aude. Dans ce département, comme dans les Pyrénées-Orientales ou l'Hérault, la sécheresse a fait s'évaporer les espoirs de récolte. « Nous avons eu 217 mm de pluie cette année après 200 mm en 2023, alors que la limite fixée pour parler d’un désert est de 250 mm »souligne M. Fabre, dont 10% des vignes n'ont pas résisté à « l'effet chalumeau » des fortes températures et du manque d'eau.

A l’inverse, de Bordeaux à la vallée de la Loire, de la Bourgogne à la Champagne en passant par le Jura, les excès d’eau et le manque de soleil ont favorisé le développement du mildiou et la bataille a été rude pour tenter d’enrayer les dégâts causés par le champignon. A ces pluies répétées se sont ajoutés des épisodes de gel et surtout de grêle. Un cocktail amer pour les agriculteurs. Comme toujours, tous les vignobles n’ont pas souffert de la même manière et, au sein d’une région ou même d’une exploitation, les conséquences d’une météo capricieuse sont plus ou moins profondes.

Récoltes en baisse de 71% dans le Jura

« Pour une dizaine de vignerons de la Côte des Bar, qui ont connu tous les aléas – gel, grêle et mildiou – la récolte sera nulle »estime Maxime Toubart, président de l'Union générale des vignerons de Champagne. Sur son exploitation, il espère récolter entre 7 000 et 9 000 kg par hectare. Soit un niveau inférieur au rendement commercialisable fixé par l'interprofession pour 2024, à 10 000 kg par hectare. « En trois ans, nous sommes passés de l’année la plus sèche à l’année la plus humide »il résume.

Mais la Champagne n'est pas la région la plus mal lotie. Selon le ministère de l'Agriculture, les baisses les plus importantes concerneraient le Jura (-71%), la Charente (-35%), le Val de Loire (-30%) et la région Bourgogne-Beaujolais (-25%). A noter que toutes ces données sont des estimations, alors que de nombreuses grappes sont encore attachées aux pieds de vigne, les vendanges cette année n'étant pas marquées par leur précocité, mais revenant plutôt à un calendrier plus habituel.

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