La visite de Vladimir Poutine en Mongolie embarrasse le pays
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La visite de Vladimir Poutine en Mongolie embarrasse le pays

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Le président russe Vladimir Poutine (à droite) et son homologue mongol Ukhnaagiin Khürelsükh lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai à Astana, au Kazakhstan, le 3 juillet 2024. GAVRIIL GRIGOROV / SPOUTNIK VIA AFP

Certains invités sont particulièrement gênants pour leurs hôtes. La Mongolie doit devenir, mardi 3 septembre, le premier pays membre de la Cour pénale internationale (CPI) à recevoir Vladimir Poutine depuis que la Cour a émis un mandat d’arrêt contre le président russe en mars 2023. Le risque d’arrestation est plus que faible, car la visite a été annoncée officiellement par le gouvernement mongol, qui se place ainsi en contradiction avec ses obligations en tant que signataire du Traité de Rome et ternit son image de démocratie attachée aux normes internationales. Le porte-parole du Kremlin a déclaré qu’il n’avait pas « d’inquiétude » pour la visite. « Nous entretenons d’excellentes relations avec nos partenaires en Mongoliea déclaré Dmitri Peskov. Bien entendu, tous les aspects de la visite du Président ont été soigneusement préparés.

Officiellement, le chef de la Fédération de Russie viendra participer aux célébrations du 85eet 1939 : anniversaire de la victoire soviétique à la bataille de Khalkhin-Gol, de mai à septembre 1939, au cours de laquelle Russes et Mongols repoussèrent une offensive japonaise à l’extrême est de la Mongolie. En fait, avec ce voyage à Oulan-Bator, M. Poutine semble autant vouloir démontrer les faiblesses du droit international face à la puissance russe que freiner les efforts du « pays des steppes » pour se rapprocher de l’Occident.

La CPI a émis en mars 2023 un mandat d’arrêt contre le président russe pour l’expulsion d’enfants d’Ukraine occupée vers la Fédération de Russie. L’Afrique du Sud, également partie au Statut de Rome qui a fondé la CPI, avait esquivé la demande de M. Poutine en août 2023 d’assister à un sommet des BRICS à Johannesburg en le convaincant d’y participer par visioconférence.

Entre deux géants

La Mongolie a « l’obligation de coopérer »a rappelé un porte-parole de la CPI, Fadi El-Abdallah, tandis que le ministère ukrainien des Affaires étrangères a exhorté la Mongolie à « transférer Poutine » Le malaise est d’autant plus aigu que la Mongolie a ratifié les statuts de la CPI en 2002, en gardant à l’esprit les purges staliniennes qui, entre 1937 et 1939, ont fait des dizaines de milliers de morts sur son territoire. « Poutine, qui déteste notre diplomatie à l’extrême, se rend en visite en Mongolie pour obtenir l’expulsion de la Mongolie de la CPI. Notre ministre des Affaires étrangères doit être limogé. Un tel renoncement politique est inacceptable ! »a dénoncé l’ancien maire d’Oulan-Bator, Erdeniin Bat-Üül.

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