On se demande comment l’État a fonctionné entre 2007 et 2012. Les hauts responsables du renseignement du ministère de l’Intérieur, ceux du corps diplomatique qui ont rédigé des notes restées dans les tiroirs, ont tiré la sonnette d’alarme dans le vide : les membres du gouvernement français doivent pas rencontré, lors de leurs déplacements en Libye, le beau-frère du colonel Kadhafi. Et pour cause : Abdallah Senoussi, alors haut responsable des services secrets libyens, a été condamné par contumace par la cour d’assises spéciale de Paris pour son rôle dans l’attentat de 1989 contre le DC10 d’UTA, qui avait fait 170 morts, dont 54 Français.
Mais, malgré les avertissements officiels, tant le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, que le ministre délégué à l’Intérieur, Brice Hortefeux, l’un des amis proches de Sarkozy, ont rencontré le diable. Hortefeux aujourd’hui, Guéant hier, peinent à se justifier devant le tribunal qui juge le prétendu financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime Kadhafi, soupçonné d’avoir mis en place un « pacte de corruption » avec Tripoli : la levée du mandat d’arrêt international visant Senoussi, qualifié de sujet «d’obsession» pour Kadhafi, serait l’une des contreparties de ce
