ÉTATS-UNIS –
A peine investi, Donald Trump multiplie les annonces fracassantes
Le nouveau président américain Donald Trump n’a pas perdu de temps pour revenir à la Maison Blanche.
Publié aujourd’hui à 5h58
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État d’urgence à la frontière avec le Mexique et « millions » d’expulsions promises, retrait de l’accord de Paris sur le climat, grâces pour des centaines d’assaillants du Capitole… A peine investi président des Etats-Unis, Donald Trump a signé lundi une avalanche de décrets pour son retour au pouvoir.
Certaines de ces mesures spectaculaires peuvent néanmoins s’avérer difficiles à mettre en œuvre et promettent de fortes contestations judiciaires. Certains semblent même violer la Constitution américaine.
Offensive anti-immigration
Promesse de longue date, la vaste offensive anti-immigration de Donald Trump a pris forme dès son discours d’investiture de midi. “Toutes les entrées illégales seront immédiatement stoppées et nous commencerons à renvoyer des millions et des millions d’étrangers criminels d’où ils viennent”, a insisté le président républicain. “J’enverrai des troupes à la frontière sud pour repousser l’invasion désastreuse de notre pays.”
Dans la soirée, depuis la Maison Blanche, il a signé le décret déclarant l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique. Donald Trump entend également s’en prendre au droit d’asile et au droit foncier.
Premier effet concret lundi : la plateforme de demande d’asile lancée par l’administration Biden a cessé de fonctionner. “Les rendez-vous existants ont été annulés”, indique le service sur son site Internet.
Retraits de l’accord de Paris sur le climat et de l’OMS
Le retrait des États-Unis de l’accord de Paris est en cours : Donald Trump l’a mis en scène en en faisant l’un de ses premiers décrets signés, sur un pupitre installé sur la scène même de la grande salle de Washington dans laquelle se sont rassemblés quelque 20 000 de ses partisans.
Cette mesure, émanant du deuxième pollueur mondial derrière la Chine, met en danger les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique. Il devrait être efficace d’ici un an. Les Etats-Unis avaient déjà brièvement quitté l’accord international lors du premier mandat du milliardaire américain, avant que Joe Biden ne marque leur retour.
Donald Trump, notoirement climato-sceptique, a également signé un décret déclarant « l’état d’urgence énergétique » pour relancer la production d’hydrocarbures aux États-Unis. « Nous forerons à tout prix », a-t-il répété, une formule qui est devenue l’un de ses slogans de campagne (« Nous allons forer, bébé, forer »).
-Autre décret surprise : le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé. “L’OMS nous a fraudés”, a accusé le républicain, justifiant ce retrait par l’écart entre les contributions financières américaines et chinoises.
« Reprendre » le canal de Panama
“Nous allons reprendre” le canal de Panama, a également déclaré le nouveau président. Construit par les États-Unis, son contrôle a été transféré au Panama en 1999, après un accord conclu en 1977. « Un cadeau insensé », a fustigé Donald Trump.
“Le but de notre accord et l’esprit de notre traité ont été totalement violés”, a-t-il déclaré. “Les navires américains sont sérieusement surtaxés (…) Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas cédé à la Chine.”
“Le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama”, a répondu le président panaméen José Raul Mulino. Sur l’autre sujet territorial du moment, le Groenland, dont il souhaite prendre le contrôle, le président américain s’est dit “sûr que le Danemark acceptera l’idée” que les Etats-Unis “en ont besoin pour la sécurité internationale”.
Les assaillants du Capitole graciés
Plus de 1 500 participants à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 ont été graciés dès le retour au pouvoir de celui qui les avait enflammés en affirmant que l’élection de Joe Biden avait été « truquée ». Pour les quatorze autres personnes condamnées, leur peine est commuée en peine de prison déjà purgée.
“Nous espérons qu’ils sortiront ce soir”, a déclaré Donald Trump. Les poursuites toujours en cours contre quelques centaines de personnes sont également annulées. Une “insulte au système judiciaire américain”, s’est insurgée l’ancienne présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Droits de douane et questions de genre
“Nous imposerons des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens”, a promis le 47e président des États-Unis dans son discours d’investiture. Depuis le Bureau Ovale, dans la soirée, il a déclaré envisager “environ 25% sur le Mexique et le Canada”. A partir de quand ? « Le 1er février », a-t-il estimé. Les voisins les plus proches des États-Unis sont pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange signé lors de son premier mandat.
« Mettre fin à la folie transgenre » était une autre de ses promesses de campagne. “A partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des Etats-Unis sera de dire qu’il n’y a que deux sexes, mâle et femelle”, définis à la naissance, a déclaré lundi Donald Trump. L’aide fédérale aux programmes soutenant la diversité est également couverte.
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