Le monde merveilleux des fixations de ski de fond

Il n’y a pas si longtemps, il fallait être prudent lorsque venait le temps de changer de skis ou de chaussures de ski de fond : il fallait s’assurer que les chaussures et les fixations étaient compatibles. Au fil du temps, la vie est devenue plus facile pour les skieurs de fond, mais elle reste compliquée pour les amateurs de ski de fond hors-piste, de télémark et de ski de montagne.

Pour tout démêler, rien de tel que de discuter avec deux passionnés, Gilles Labre, président fondateur de Boutique Courir, et Bastien Béland-Turgeon, conseiller à la boutique La Cordée du boulevard Saint-Laurent.

«C’est un peu complexe, reconnaît Bastien Béland-Turgeon. Alors ce que je demande aux gens, c’est : où vont-ils faire du ski de fond ? Ont-ils déjà du matériel ? Ont-ils pensé à des domaines particuliers ? »

Si quelqu’un pense au ski de fond une moitié du temps en station de ski et l’autre moitié en hors-piste, il a tendance à recommander du matériel de ski de fond hors-piste qui permet également d’emprunter des pistes tracées.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE ARCHIVES

Il est maintenant plus facile de magasiner du matériel de ski de fond pour les pistes entretenues. Tous les principaux systèmes de démarrage et de liaison sont compatibles.

Il y a des largeurs de ski à respecter. À la SEPAQ, un ski ne peut pas avoir une largeur supérieure à 68 millimètres, alors que dans certains centres, notamment à Montagne Coupe, le maximum est de 60 millimètres.

Bastien Béland-Turgeon, advisor at La Cordée

Les skieurs de fond plus âgés se souviennent des bonnes vieilles fixations « trois trous » ou 75 millimètres, qui permettaient d’affronter aussi bien les pistes balisées que non balisées.

«C’était le grand boom du ski de fond au début des années 1970, les baby-boomers s’y mettaient», se souvient Gilles Labre, de Boutique Courir.

Et puis, au début des années 1980, une multitude de systèmes de fixation sont apparus, incompatibles entre eux. Pour cette liaison, vous aviez besoin de ce démarrage.

«C’était presque une caricature», raconte M. Labre. C’était décourageant pour les détaillants et les skieurs. »

Deux standards ont fini par voir le jour : NNN (New Nordic Norm), du norvégien Rottefella, et SNS (Salomon Nordic System). Mais ils n’étaient pas compatibles les uns avec les autres. Si quelqu’un achetait du matériel de ski de fond SNS, il devrait continuer dans cette gamme si, par exemple, il devait remplacer ses chaussures. Cependant, au moment de sa visite au magasin, le système NNN présentait une meilleure sélection de modèles et de tailles.

Salomon a fait évoluer son système avec le SNS Profile, puis le SNS Pilot, mais ils restaient incompatibles. Jusqu’à ce que, oh joie, son nouveau système Prolink devienne compatible avec les bottes de type NNN.

« En effet, le brevet NNN de Rottefella a expiré au moment où Salomon a lancé son nouveau système, vers 2015 », explique Gilles Labre.

Depuis, c’est une joie pour les fondateurs, qui n’ont plus besoin de se limiter à un nombre limité de fabricants lorsque vient le temps de remplacer leurs bottes.

De plus, les nouvelles fixations apportent une amélioration notable : il est possible d’avancer ou de reculer la fixation pour favoriser soit l’accroche, soit la glisse.

Cependant, pour les amateurs de ski hors-piste, la tâche n’est pas devenue plus simple. Dans ce monde, la reliure 75 millimètres (le bon vieux trois trous) est encore bien vivante.

«C’est ce qu’on retrouvera sur les skis de fond d’exploration, pour les gens qui veulent tenir la distance, mais qui n’ont pas forcément un intérêt pour la performance», explique Bastien Béland-Turgeon.

Mais le système de fixation le plus populaire est le NNN BC (Back Country), que l’on retrouve en trois versions : une version automatique, une version qui doit être actionnée manuellement et une version avec une plaque légèrement plus large sous le pied pour plus de stabilité.

Malheureusement, le NNN n’est pas compatible avec le NNN BC. Le skieur de fond ne peut pas utiliser les mêmes chaussures pour ses skis de fond ordinaires et pour ses skis de fond hors-piste.

Pour compliquer encore les choses, Rottefella a publié un système de fixation distinct, Xplore, qui nécessite des bottes différentes.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE ARCHIVES

Il existe un grand nombre de systèmes de fixations pour le ski de montagne.

La situation n’est pas plus simple du côté du télémark. Il existe deux systèmes principaux, explique Bastien Béland-Turgeon : une fixation de 75 millimètres équipée d’un câble qui assure une plus grande rigidité, et un autre système développé par Rottefella, le NTN (New Telemark Norm). Qui est proposé en deux tailles : petite et grande.

Et puis il y a tout le monde du ski de randonnée, ou ski de montagne, avec des standards différents.

« Ce qui est important, c’est d’avoir une botte compatible avec sa fixation », souligne M. Béland-Turgeon.

Ce n’est pas aussi simple qu’il y paraît. À première vue, une botte incompatible pourrait s’adapter correctement.

«Mais en cas de chute, ça pourrait ne pas tenir», prévient Bastien Béland-Turgeon.

D’où l’importance de consulter des spécialistes.

Suggestion de vidéo

Le ski, rien d’autre






L’absence de musique permet d’entendre clairement la respiration (et les émotions) du skieur.

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255,2 millions

Il s’agit des revenus de la SEPAQ en 2023-2024. Ses dépenses étaient de 253,6 millions.

 
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