Vers une nouvelle définition de l’obésité et une remise en question de l’IMC

Vers une nouvelle définition de l’obésité et une remise en question de l’IMC
Vers une nouvelle définition de l’obésité et une remise en question de l’IMC

La question de savoir si une personne obèse est toujours malade est au cœur d’un débat controversé dans la médecine moderne. Selon une étude publiée dans le Lancet Diabetes & Endocrinology, des experts proposent une nouvelle définition de l’obésité, soulignant que l’indice de masse corporelle (IMC) est insuffisant pour l’évaluer.

“L’idée selon laquelle l’obésité est une maladie est à l’origine de l’un des débats les plus controversés et les plus controversés de la médecine moderne”, résument les travaux publiés mercredi dans le Lancet Diabète et endocrinologie.

Le long article est signé par plusieurs dizaines de spécialistes de l’obésité. Ils ont convenu de redéfinir la manière dont cette pathologie est caractérisée, ainsi que les problèmes qu’elle représente sur le plan médical. Le sujet est très délicat, car il suscite régulièrement d’âpres débats qui dépassent la seule communauté médicale.

On sait que l’obésité est associée à un large éventail de pathologies comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires. Mais pour certains observateurs, une personne obèse peut parfois vivre en bonne santé et son excès de poids ne doit donc pas être considéré uniquement comme un facteur de risque.

L’OMS reconnaît l’obésité comme une maladie

Pour d’autres, l’obésité est nécessairement un problème de santé, qui doit être considéré comme une maladie en soi. C’est le point de vue de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les nouvelles recommandations des médecins du monde entier, notamment des Hôpitaux universitaires de Genève, cherchent à nuancer la définition de l’obésité : en résumé, l’obésité peut être considérée comme une maladie, mais pas systématiquement.

Cependant, cette reconnaissance de l’OMS permettra “d’améliorer la prise en charge mais aussi la prise en charge des patients”, explique mercredi dans le 12h30 de la RTS Farpour-Lambert, pédiatre, médecin agrégé aux HUG et consultant pour l’OMS.

Elle précise que cela doit permettre d’adapter le système de soins et d’améliorer l’accès aux traitements. Actuellement, les critères d’accès aux traitements médicamenteux sont trop stricts.

En Suisse, les personnes souffrant d’obésité ne sont pas encore suffisamment accompagnées. «Environ 700’000 adultes, 50’000 enfants et adolescents sont touchés par l’obésité en Suisse, mais moins de 10% des adultes et moins de 1% des enfants reçoivent un traitement adéquat», souligne Nathalie Farpour-Lambert.

L’obésité redéfinie au-delà de l’IMC

Dans leur rapport, les experts soulignent un point désormais consensuel : l’indice de masse corporelle (IMC), qui mesure le rapport entre le poids et la taille, est insuffisant pour évaluer correctement l’obésité.

Il faudrait le compléter par d’autres examens pour déterminer si un patient est obèse : mesurer son tour de taille par exemple, ou, grâce à des techniques de radiologie, estimer la quantité de graisse dans le corps.

Mais même si un patient est déclaré obèse, les experts ne jugent pas nécessairement que cela doit être considéré comme une maladie. Selon eux, ce n’est que si les organes présentent des signes de dysfonctionnement que l’obésité devient « clinique ».

Sans cela, ils appellent à parler d’obésité « préclinique ». Il ne s’agirait alors pas d’une maladie, mais d’un état qui nécessite essentiellement des mesures préventives, et pas nécessairement des traitements médicamenteux ou chirurgicaux, afin d’éviter une « surmédicalisation ».

Sujet radio : Pauline Rappaz

Adaptation web : agences/Miroslav Mares

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Burkan.. Le remplacement de deux corps à l’hôpital Al-Darraq suscite la polémique et le procureur intervient
NEXT Une collision entre deux tramways fait au moins 30 blessés à Strasbourg